La Colombie, qui devait l’emporter pour se qualifier, entrait bien dans la partie à Samara en tenant le ballon. Après deux prises de balle aériennes solides de David Ospina (8e, 10e), les Cafeteros se créaient leur première véritable occasion grâce à un coup franc travaillé de Juan Quintero. Le tir de l’ancien Rennais, avec un petit rebond, ne surprenait pas un Khadim Ndiaye vigilant (12e). La possession colombienne était rendue stérile, les Sénégalais exerçant un bon pressing en bloc et haut sur le terrain. Les Lions de la Teranga récupéraient de bons ballons et mettaient l’arrière garde sud-américaine sous pression. Sur une récupération haute, Sadio Mané entrait dans la surface de réparation, obligeant Davinson Sanchez à un tacle dans la surface. L’arbitre M. Mazic n’hésitait pas et désignait le point de penalty. Mais après l’intervention de la VAR, l’homme en noir, qui revisionnait l’action au ralenti sur le bord de la touche, revenait sur sa décision (16e). Les hommes d’Aliou Cissé ne se décourageaient pas après ce coup dur et continuaient à gêner les sorties de balle colombiennes.
Mané, encore lui, se retournait et pénétrait dans les seize mètres colombiens. Le feu follet de Liverpool voyait sa frappe contrée par Sanchez. Baldé Keita, qui traînait là, récupérait et tentait sa chance à son tour, mais son tir enroulé était facilement stoppé par Ospina. Dans la minute suivante, Ismaïla Sarr élimine Mojica et entre dans la surface, mais sa frappe écrasée n’inquiète par l’ancien gardien de l’OGC Nice (27e). Éteint pendant la première demi-heure, James Rodriguez quittait ses partenaires, visiblement touché à la cuisse droite, remplacé par Luis Muriel (31e). Malgré la sortie du milieu offensif du Bayern Munich, les Colombiens terminaient mieux la première période, grâce à plus de présence offensive. Radamel Falcao et ses partenaires revenaient des vestiaires avec de bien meilleures intentions, évoluant clairement un cran plus haut sur le pré. Ils peinaient toutefois à se montrer dangereux face aux cages de Ndiaye et restaient sous la menace des contres sénégalais. Mané obtenait d’ailleurs un coup franc dangereux sur l’un d’eux. Mais l’ancien Messin glissait et frappait largement au-dessus (64e).
De quoi réveiller les Colombiens. Muriel voyait sa frappe puissante déviée en corner par Kalidou Koulibaly (63e). Sur le corner, Falcao ne cadrait pas sa tête (64e). Ndiaye réalisait ensuite une sortie décisive devant Muriel (66e). Le portier était tout heureux de capter tranquillement un centre de Juan Cuadrado dévié par Salif Sané (68e). Youssouf Sabaly quittait les siens sur blessure (71e), remplacé par Moussa Wagué. Sur un corner botté par Quintero, Yerry Mina s’élevait plus haut que la défense ségénalaise et envoyait une tête piquée au fond des filets de Ndiaye (1-0, 74e). Niang tentait de remettre les deux écuries à égalité, mais Ospina s’interposait (76e). Le gardien d’Arsenal se montrait encore décisif en stoppant une tête de… Mina qui se dirigeait vers son but (78e). Sarr manquait ensuite complètement sa volée sur un bon centre de Mané au deuxième poteau (80e). Moussa Konaté remplaçait Keita Baldé et entrait en jeu pour apporter sa fraîcheur (82e). Les efforts sénégalais étaient vains, la Colombie tenaient bon, score final (1-0). Les Cafeteros valident leur billet pour les 8es, tandis que le Sénégal quitte la compétition pour avoir pris plus de cartons que les Japonais.
La Colombie qualifiée, cruelle désillusion pour le Sénégal, le Japon s’en sort très bien
Dans l’autre match, le Japon ne devait pas se louper face à la Pologne, sachant qu’un match nul suffisait pour la qualification. Déjà éliminée, la Pologne se présentait avec un onze largement remaniée, en 3-4-3, et dominait les premières minutes de la rencontre. Le Japon (avec 6 changements par rapport à l’équipe précédente) se montrait cependant menaçant en contre, mais manquait de lucidité à l’image de son attaquant Muto, qui gâchait une belle situation sur une erreur de relance de Bednarek (12e). Ce même Muto trouvait les gants de Fabianski sur une première frappe cadrée (13e). La plus grosse occasion intervenait à la 32e minute, avec un centre de Zielinski pour la tête de Grosicki. Kawashima, pas impérial depuis le début du Mondial, offrait l’un des plus beaux arrêts de la compétition ! Côté japonais, outre Kawashima, c’est encore une fois Hiroki Sakai qui affichait une très belle forme sur son couloir droit, quand Nagatomo peinait plus à gauche. (0-0) à la pause.
Au retour des vestiaires, le match peinait toujours à s’emballer. Les hommes de Akira Nishino étaient trop brouillons à l’approche de la surface adverse pour espérer créer un vrai danger. Et ce qu’ils pouvaient craindre arrivait à la 58e minute lorsque le défenseur Bednarek surgissait au deuxième poteau pour reprendre de volée un excellent coup-franc déposé par Kurzawa (1-0, 58e). Le Japon était alors virtuellement éliminé du Mondial en raison du score entre le Sénégal et la Colombie à cet instant. Pour autant, la sélection nippone ne se ruait bizarrement pas vers le but adverse. Comme si elle sentait que le résultat de l’autre match allait la sauver de l’élimination… Et elle se mettait en danger, à l’image d’un contre supersonique où Lewandowski prouvait que ce n’était pas son Mondial puisqu’il expédiait un ballon en or de Grosicki au-dessus du cadre (74e). Score final (1-0) pour la Pologne après une fin de match grotesque où aucune équipe ne voulait plus jouer. Sans gravité pour les Japonais, leaders avant la 3e journée. Car ils pouvaient compter sur la Colombie et… moins de cartons jaunes reçus que le Sénégal, avec lequel il termine à égalité de points et de buts !