C’est la première rencontre entre le chef de l’État et son prédécesseur depuis le retour de ce dernier le mois dernier après son acquittement des accusations de crimes contre l’humanité à la CPI. Laurent Gbagbo est arrivé au palais présidentiel mardi 27 juillet en fin d’après-midi. « Comment tu vas Laurent? Content de te voir », a lancé Alassane Ouattara à Laurent Gbagbo en l’accueillant sur le perron du palais présidentiel à Abidjan.
Cette rencontre est considérée comme une étape essentielle au processus de réconciliation nationale, que tous les bords politiques appellent de leurs vœux.
Dix ans après la terrible crise post-électorale responsable de plus de 3 000 morts selon les Nations unies, Alassane Ouattara reçoit donc Laurent Gbagbo. Jusqu’à présent, les deux hommes ne s’étaient parlé que discrètement au téléphone au début du mois.
La dernière fois que les deux hommes se sont vus, c’est le 25 novembre 2010 à l’occasion d’un inédit débat télévisé d’entre-deux tours, au ton courtois, ne laissant pas présager de la violente crise électorale qui allait suivre.
La suite est connue : Laurent Gbagbo est arrêté en avril 2011, transféré à la Cour pénal internationale qui l’acquittera. Durant ces dix années, aucun contact direct n’a eu lieu entre les deux hommes.
Marche vers la réconciliation
Lors de la fête de Tabaski, il y a une semaine, le chef de l’État appelait à poursuivre la marche vers la réconciliation. Le lendemain, le gouvernement annonçait une entrevue prochaine avec son prédécesseur.
Elle insiste sur la logique d’apaisement de l’ancien chef d’État.
En somme, ces retrouvailles s’inscrivent d’abord dans une logique de fraternité africaine.
Au début du mois, Laurent Gbagbo annonçait vouloir saluer les prisonniers d’opinion de tout bord politique toujours en détention. La requête, refusée par le ministre de la Justice pour raison de sécurité, pourrait être remise sur la table.
Le président Alassane Ouattara avait déjà laissé entendre qu’une amnistie serait possible.
Et puis il y a bien sûr l’avenir politique des deux présidents. On prête au chef de l’État l’intention d’imposer un âge limite de 75 ans aux candidats à la fonction suprême, qui aurait pour effet d’éliminer de fait les deux hommes.
Source : RFI