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Corruption et mauvaise gouvernance: la transition éclaboussée par des scandales

Ceux qui ont juré de mettre la fin à la corruption au Mali et promis une gouvernance vertueuse s’engouffrent dans des scandales à répétition au détriment de la concrétisation du Mali Kura.   

 

Au Mali le constat est réel. Avant qu’on ne finisse de résoudre un problème, un autre pointe son nez. Les scandales de corruption contre lesquelles les nouvelles autorités ont promis de mener la croisade se succèdent jour après jour. Les autorités de la transition arriveront elles à mettre fin à la mauvaise gouvernance instaurée sous les régimes précédents et qui a tendance à devenir la règle ?

En arrivant au pouvoir après le coup de force contre le Président Bah N’DAW et son Premier ministre Moctar OUANE, les autorités de la rectification de la Transition se sont engagées en faveur d’une gouvernance vertueuse pour un nouveau départ. C’était le schéma tracé par les autorités du Mali Kura, en rupture avec l’ancien système considéré comme corrompu et engouffré dans les scandales à répétition.

S’il est vrai que le régime dirigé par le président feu Ibrahim Boubacar KEITA a eu de la peine à instaurer la bonne gouvernance et surtout à gagner la lutte contre la corruption, le favoritisme et le népotisme, il faut reconnaître que ceux qui prônent le Mali Kura n’arrivent toujours pas à faire mieux ou du moins à entamer des actions rigoureuses contre ces pratiques.

Résultat : là où le Président IBK a échoué, les acteurs qui prônent le changement y sont également trempés en oubliant les engagements pris lors des manifestations ayant précédé la chute d’IBK.

En effet, jour après jour, l’espoir d’un nouveau Mali débarrassé des anciennes pratiques ayant conduit à la déliquescence de l’État prend un grand coup. Les récentes actualités marquées par les gaffes des autorités du pays renfoncent ce désarroi de la population. Une population déboussolée qui se demande si le discours de rupture tant apprécié n’était pas un simple slogan pour l’endormir.

Les faits sont sacrés. Quelques mois plutôt, des milliers de personnes se mobilisaient, à Bamako au monument de l’Indépendance et à l’intérieur du pays, pour décrier les scandales de corruption et de favoritisme dans la gestion de l’État sous IBK. Des pratiques qui ont conduit à creuser des inégalités sociales, à entretenir l’injustice et à faire naître le sentiment d’abandon chez une bonne partie des couches de la société.

Conséquences : près de deux ans après le coup d’État contre le pouvoir dirigé par Ibrahim Boubacar KEITA, l’horizon reste toujours obscur et les aspirations profondes d’une frange importante de la population demeurent encore des défis.

À ce jour, beaucoup d’entre elles sont pessimistes à cause des scandales dont des responsables de la Transition se rendent coupables, à l’image de la tumultueuse attribution des logements sociaux ; des soupçons de favoritisme dans le recrutement au sein de la CANAM pour lequel une enquête est ouverte au Camp 1 ; la suspension du concours de recrutement pour les surveillants de prison ; l’ouverture d’une enquête administrative sur le concours d’entrée à la police décrié et dénoncé à cause de l’ampleur de la fraude. La liste est loin d’être exhaustive.

Les plaintes sur ces pratiques accompagnées du désespoir des victimes sont récurrentes sur les réseaux sociaux. Celles-ci témoignent le fossé entre les promesses tenues et les aspirations des Maliens.  Dans tous les cas, ces incriminations portent un discrédit aux ambitions de la Transition dont l’essentielle est de poser les jalons de la refondation de l’État malien, à travers des meilleures façons de faire et un nouveau système.

Ce qui est sûr, ces accusations sont de nature à entretenir la méfiance d’une partie de la population sur les discours de rupture et de changement tant clamés par les auteurs du coup d’État et leur allié du M5-RFP.

Aussi, après plusieurs mois au pouvoir, on est loin des prémices dans la mise en œuvre de toutes ces belles promesses de la Transition pour le bonheur d’un peuple assoiffé de justice, d’équité et qui aspire à la sécurité et au développement de son pays.

Mais ce qui est certain, on ne change pas une mauvaise pratique par une autre.

Ces gaffes de trop qui assombrissent l’avenir attestent que le bout du tunnel n’est pas si près comme cela est miroité dans les discours. À ce stade, le pays a juste changé de régime, mais pas de pratiques. Puisque les mauvaises pratiques, qui ont souillé le pouvoir d’IBK, continuent de plus belle.

PAR SIKOU BAH

Source : Info-Matin

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