Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Coordinateur général d’EMK, Tiemoko Mahamane Maïga :«La récupération, l’occupation de Kidalrend automatiquement caduc l’Accord d’Alger»

Dans le cadre de la rubrique « A vous la parole », le quotidien du ‘’Le Pays’’ s’est adressé, samedi 4 novembre 2023, au coordinateur général de l’Espoir Mali Kura (EMK), en l’occurrence Tiemoko Mahamane Maïga. Réalisée à son domicile, cette interview a permis à l’ancien membre de l’Adéma association et de l’URD de répondre aux questions relatives au départ de la Minusma, la diplomatie, l’Accord d’Alger, la position des politiques face à l’annonce du report léger des élections par le gouvernement de la transition malienne….

Le Pays : Vous êtes à la tête de ce mouvement qui a largement contribué à l’avènement de la transition en cours au Mali, comment voyez-vous le Mali post IBK ? Est-ce qu’on peut dire que tout va bien aujourd’hui ?

Tiemoko Mahamane Maïga : Je me réjouis du changement de pouvoir. L’après IBK est le bonheur pour le Mali. Les Maliens sont aujourd’hui libres et indépendants. Je suis de Tombouctou. Aujourd’hui, tu peux prendre ton véhicule et aller à Tombouctou en 72 heures sans rencontrer aucun
obstacle. Il y a dix ans, cela n’était pas possible. Il y a dix ans, toi nègre, tu ne pouvais pas conduire un véhicule dans la région de Tombouctou parce que tu es nègre. Ce sont des réalités que les gens ignorent à Bamako. Au- jourd’hui, l’armée malienne est à Kidal. On a perdu Kidal depuis 1990. C’est ce que les Maliens ne savent pas. La rébellion a commencé à Ménaka en 1990. En 1991, il y a eu les accords de Tamanrasset 1 et Tamanrasset 2. Ce sont ces accords qui ont consacré la libération de Kidal de la rébellion du Mali. C’est à partir de là que les frontières sont devenues poreuses où tout le monde pouvait entrer et sortir. C’est à partir de là que Kidal s’est retrouvé maitre d’elle. C’est-à-dire que les rebelles pouvaient entrer et sortir comment ils le voulaient. Ils s’alimentaient et s’armaient comme ils le voulaient.

Aujourd’hui, nous disons bravo aux FAMa, à la transition et au M5-RFP qui s’est levé, le 5 juin 2020, pour demander à IBK de démissionner et de libérer le pouvoir. Bravo aux Maliens qui ont compris
qu’il fallait la souveraineté et ce sacrifice. Donc l’après IBK, c’est le bonheur de demain pour chaque malien.

Au-delà de l’aspect sécuritaire largement apprécié par les gens, nombreux sont les Maliens qui continuent de déplorer la corruption, le clientélisme, les fermetures d’écoles et la mauvaise gouvernance dans le pays. Est-ce dire que l’espoir tant suscité pour Mali Kura est en train de devenir une utopie ?

Vous savez, les Maliens aiment beaucoup la sensation, les facilités. Quand on construit un pays, il
faut savoir se sacrifier. Il faut accepter d’affronter les difficultés.
cile. On ne peut pas construire un grand pays comme le Mali dans la facilité et dans la simplicité. Cela
est archifaux. Il faut que les Maliens comprennent cela. Il faut que nous arrivions à bannir ces mauvaises habitudes et mentalités qu’on nous a données. Les gens qui ont accepté de vivre dans la facilité ne seront jamais d’accord.

Les gens pensaient que diriger l’Etat est le partage du gâteau. C’est pourquoi le pays est tombé
dans le chaos. Le pays ne nous appartenait pas. Quand il n’y a pas la paix et la sécurité, on ne peut
pas travailler. Des actions sont en cours au sujet de la corruption.

Nous avons récemment écouté le président de la cour suprême. Le vérificateur général a récemment
remis son rapport annuel au Président de la transition. Cela veut dire qu’il y a des actions en cours
contre la corruption au pôle économique. Peut-être qu’elles n’ont pas atteint le niveau qu’on souhaite. Il faut du temps. On ne peut pas aller à la paix et au développement, s’il n’y a pas de sécurité.

La lutte contre la malversation, la corruption et la mauvaise gouvernance n’est pas du tic au tac.

L’essentiel, c’est d’enclencher la lutte. Elle est en cours. On ne peut pas aller au développement du
Mali sans la quiétude, la paix et la sécurité. C’est quand on aura la paix qu’on pourra se développer. Il
faut donc comprendre qu’on ne peut pas arriver à la paix et à la sécurité tant qu’on n’a pas la puissance de se défendre.

Selon vous, quelles peuvent être les raisons du retrait soudain et rapide de la Minusma ?

N’y a-t-il pas lieu d’avoir peur du début des hostilités entre les groupes armés et les forces armées maliennes ?

C’est la France qui a amené la Minusma pour épauler la Barkhane. Barkhane était une force de colonisation. Elle était là pour nous recoloniser. La Minusma était venue

parce qu’il fallait diviser le pays., quand le sabre s’installait, il va jouer son rôle. Il va couper et

diviser le pays et la Minusma devait s’installer. Donc nous la partie malienne, on ne devrait plus chercher à envahir l’Azawad. Voilà le problème qui était là. C’était la raison principale de la Minusma.

Le Pays
Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance