Malgré la diversité des méthodes et les multiples campagnes de sensibilisation, le taux de contraception au Mali reste à ce jour faible dans la mesure où les pressions sociales d’une part et les principes religieux d’autre part, ne favorisent pas l’adhésion de bon nombre de femmes. Cette situation amplifie les risques de grossesses précoces et non désirées.
L’éducation à la planification familiale est toujours un sujet sensible au Mali. Partagées entre culture, tradition et religion, les femmes restent les éternelles victimes du phénomène. Si dans les zones urbaines, les femmes ont plus de chances et d’opportunités pour avoir accès aux informations concernant leur maternité, dans les zones rurales au contraire, elles vivent des situations difficiles relatives à l’accès aux services sociaux de base mais aussi à la volonté des hommes, qui ne prennent pas en compte le plus souvent les capacités physiques et l’état de santé de la femme. Car avoir beaucoup d’enfants était signe d’aisances et de richesse.
A ces difficultés, s’ajoutent les principes religieux qui s’exercent sur les femmes dans le pays. Les religieux, pour qui « seul Dieu donne », n’adhèrent pas pour la plupart aux techniques de contraception. Au Mali, 61% de filles sont mariées avant l’âge, selon une étude de l’UNICEF. Cette étude indique aussi que les complications liées à la grossesse et à l’accouchement sont la deuxième cause de décès des jeunes filles dans le monde en plus de l’avortement.
Selon l’OMS, 225 millions de femmes dans les pays en développement souhaiteraient espacer les naissances ou ne plus avoir d’enfants, mais n’utilisent malheureusement aucun moyen de contraception à cause des pressions. En plus d’être moins chère, la contraception éviterait 52 millions de grossesses non désirées dans le monde et 70.000 décès maternels en raison des complications associées. Ainsi, dans le but de dédramatiser cette méthode, PSI-Mali œuvre pour rendre accessible et gratuite la contraception dans le pays avec des campagnes de sensibilisation.
Il convient de rappeler que l’accès à la contraception favorise la lutte contre la mortalité maternelle et infantile, mais aussi contre les grossesses précoces, non désirées tout en soutenant la scolarité des jeunes filles.
Adam DIALLO