Une conférence internationale sous l’égide de l’ONU se tient ce mardi 29 mai à l’Elysée pour ouvrir la voie à des élections avant la fin de l’année. C’est le souhait de Paris.
La France a voulu cette conférence comme une nouvelle étape dans le processus de dialogue pour sortir de la crise libyenne après avoir réussi à réunir en juillet dernier le Premier ministre Fayez al-Sarraj et Khalifa Haftar. En plus de ces deux protagonistes, deux autres acteurs majeurs libyens sont présents à Paris : Aguila Saleh, le chef du Parlement et Khaled al-Mishri, le président du Haut Conseil d’Etat. Tous doivent signer un accord qui porte sur les élections.
Paris place cette conférence dans la continuité de la rencontre qui a eu lieu en juillet dernier entre Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, et Fayez al-Sarraj, le Premier ministre du gouvernement d’union nationale.
Quatre délégations libyennes sont invitées par Emmanuel Macron. Elles sont dirigées par Fayez al-Sarraj, le Premier ministre du gouvernement d’union nationale ; Khalifa Haftar, le commandant en chef de l’armée nationale libyenne basé à l’est du pays ; Khaled al-Mishri, président du Haut Conseil d’Etat ; Aguila Saleh, chef du Parlement.
Huit points pour des élections
Selon nos informations, le texte de ce nouvel accord politique interlibyen comprendra huit points qui porteront sur le calendrier et les conditions de la tenue des élections prévues avant la fin de cette année, selon un calendrier qui sera précisé par Ghassan Salamé, l’envoyé spécial de l’ONU pour la Libye, en concertation avec le Premier ministre Fayez al-Sarraj.
Décrit comme « court et simple », le texte sera signé par les parties libyennes présentes à l’Elysée. Les parties doivent s’engager à garantir la sécurité du processus électoral, sous peine de subir les sanctions internationales prévues en cas d’entrave au processus. Ces élections sont considérées par l’ONU et la communauté internationale comme la seule sortie possible de la crise libyenne.
L’appui au dialogue qui a lieu au Caire pour la réunification de l’armée libyenne est aussi mentionné. L’accord appuie également la réunification de toutes les institutions de l’état, dont la banque centrale. Enfin, le chef du gouvernement d’union nationale affaibli doit, selon la France, être renforcé afin de mener à bien ces élections générales.
Près de 2,7 millions de Libyens se sont déjà inscrits sur les listes électorales, mais le projet de l’accord de Paris prévoit la réouverture des bureaux d’enregistrement sur les listes électorales pour une période supplémentaire de 60 jours.
Quant au référendum sur la Constitution, il doit s’organiser après les élections et non pas avant. Pour la France, un refus de la Constitution avant les élections compliquerait leur organisation. Les parties doivent donc, en attendant, reconnaître la Constitution actuelle.
Enfin, une nouvelle réunion sera organisée dans trois mois pour suivre les résultats de l’accord de ce jour.
Les pays africains très impliqués
Du côté international, vingt pays et institutions sont représentés, plusieurs au niveau des ambassadeurs comme la Chine, la Russie, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Mais ce sont les pays africains et les voisins de la Libye qui envoient des représentants au plus haut niveau.
Le Tchad, le Niger, le Congo-Brazzaville et la Tunisie seront représentés par leurs présidents. L’Algérie envoie son Premier ministre Ahmed Ouyahia, le Maroc son ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita. Quant à l’Egypte, elle diligente Ibrahim Mahlab, le conseiller du président pour les dossiers stratégiques, et Hamdi Loza, vice-ministre des Affaires étrangères chargé des affaires africaines…
Ces pays voisins de la Libye accordent une grande importance au retour de la stabilité et de la sécurité dans ce pays livré au chaos depuis 2011. Il en va de leur sécurité. Ces dernières années, ils ont multiplié les initiatives pour une sortie de la crise.
Aujourd’hui, l’ONU tout comme les Libyens sont gênés par la multiplication des initiatives. La présence de la communauté internationale à la conférence de Paris est souhaitée, comme pour donner un gage qui limitera les jeux d’influences entre les pays impliqués dans ce dossier.
RFI