De nos jours, la question de la migration est au cœur de l’agenda international des Etats. Ainsi, la Fondation Konrad Adenauer a organisé les 23 et 24 novembre 2018 au Grand Hôtel de Bamako une Conférence régionale sur «La question migratoire au Sahel : Etat des lieux ». La cérémonie d’ouverture des travaux, présidée par Dr. Broulaye Keita, représentant le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine s’est déroulée en présence de M. Thomas Schiller, directeur régional de la Fondation Konrad Adenauer pour le Sahel. On notait aussi la présence d’autres personnalités du monde de la migration venues d’un peu partout à travers la sous-région.
A l’ouverture de la session, M. Thomas Schiller, directeur régional de la Fondation Konrad Adenauer rappellera toute la problématique liée à la question pour les pays du Sahel et ceux de l’UE. Il indiquera ensuite que sa Fondation intervient dans la région Sahel depuis 25 ans à travers différentes activités. Elle a, entre autres, comme partenaires stratégiques, les institutions publiques, les partis politiques, la Société civile, les universitaires, les instituts de recherche. Depuis le début de l’année 2018, le bureau de la Fondation Konrad Adenauer basée à Bamako a été érigé en bureau programme Sahel.
Quant au Dr Broulaye Keita, représentant le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, il a, après avoir salué l’initiative, souligné que cette conférence est «l’occasion pour nous d’échanger avec vous sur les question, de partager les alternatives du Gouvernement en la matière et convenir ensemble des solutions durables face aux multiples défis imposés par la migration».
En effet, la question de la migration est au-devant de la scène nationale et internationale. Elle est au cœur de l’agenda international des Etats. Aujourd’hui, si elle est un élément important de l’histoire de l’humanité, il convient de noter qu’elle est en passe de devenir l’une des préoccupations de tous les acteurs. D’où l’importance capitale de cette Conférence régionale sur la question.
Aussi, pour le Dr Broulaye Keita, les débats actuels sur les questions migratoires sont assez riches et très souvent contradictoire. Parce que pour lui, il y a une tentative de remise en cause d’un des plus vieux phénomènes du monde qu’est la libre circulation des hommes.
En plus, il faut noter que la question de la migration irrégulière s’est accélérée ces dernières années un peu partout dans les pays du Sahel et particulièrement prenant des proportions le plus souvent dramatiques. Car ce phénomène touche les bras valides du pays mais les risques sont élevés eu égard aux conditions dans lesquelles s’opère le voyage pour atteindre les pays de destination.
Pour le représentant du ministre en charge des Maliens de l’extérieur, les raisons de la migration, surtout irrégulière sont nombreuses et variées. Il s’agit, entre autres, de l’augmentation du taux de chômage, la crise économique généralisée, l’instabilité dans certains pays du Sahel. Il indiquera que le Mali est au cœur des enjeux migratoires, notamment les drames de la migration irrégulière. Car, ces dernières années, le Mali a été durablement frappé par de nombreux cas d’expulsions massives et de morts sur les routes migratoires. « Au regard de cette situation, le temps n’est plus au diagnostic des causes de la migration, ni aux commentaires interminables sur ses conséquences dramatiques mais plutôt à celui de l’action et de la prise de conscience vis-à-vis du phénomène. Il est plus qu’urgent de proposer ensemble des actions concrètes et de s’atteler à leur mise en œuvre » dira le Dr Broulaye Keita.
Ainsi, pendant deux jours, les participants ont échangé, entre autres, autour de plusieurs panels. Dans un premier temps, autour du panel « les pays du Sahel : pays d’émigration ? » les participants ont eu droit à des exposés sur la coopération avec le Sénégal et panorama sur la migration au Mali.
Dans le deuxième panel intitulé « les pays du Sahel : Pays de transit », l’exposé a porté sur le thème « transit, un fardeau pour les pays du Sahel ».
Le troisième panel concernait « migrations et relation avec Maghreb : quels enjeux ». Ici, les sous-thèmes portaient sur «l’immigration subsaharienne au Maroc : état des lieux et défis» et «l’insertion des immigrants subsahariens à Casablanca par l’activité économique ».
Le quatrième et dernier panel se portait sur les relations Sahel avec l’Europe. Là, « projets de réinsertion de migrants», «les retournés : état de lieux» et « relations à distance ; les épouses de migrants» composaient les sous-thèmes.
A noter enfin que la Conférence a été sanctionnée par des nombreuses recommandations qui permettront d’orienter davantage la prise de décision politique. Cela pour une meilleure gestion des flux migratoires dans l’intérêt de tous.
Dieudonné Tembely
tembely@journalinfosept.com
Source: Infosept