En 1968, Modibo Kéita est renversé par Moussa Traoré. La faute du président Modibo, avoir tenu tête à la France et créé le franc malien.
En mars 1991, Moussa Traoré, lui-même est chassé du pouvoir pour avoir refusé les instructions de La Baule en 1990.
De 1992 à 2002, le président Alpha, plus malin a su nager entre deux eaux, en signant le Pacte national qui consacrait la partie septentrionale du Mali comme une entité géographique, administrative et politique à part. L’armée et l’administration y étaient absentes pendant 10 ans. C’était le prix à payer pour une stabilité au Mali. Au passage, il a détruit l’arsenal militaire malien.
En 2012, ATT, s’est fait balayer par le plus bête des coups d’Etat pour avoir refusé à Sarkozy ses injonctions afin de faciliter sa propre réélection pour un second mandat en France. En effet, en 2009, l’Elysée souhaitait du Mali la signature de l’accord de réadmission des immigrés maliens expulsés par la France, la présence militaire française au nord du Mali et enfin l’appui diplomatique du Mali dans la future guerre en Libye. Toutes choses qui ont reçu une fin de non-recevoir de la part d’ATT.
La suite est connue, à partir de 2010, ATT est voué aux gémonies, et traité de tous les noms. En vue de la rébellion du MNLA, l’OCDE produit une carte qui divise le Mali en deux en 2011, la Libye est détruite la même année par la France, appuyée par une pseudo coalition internationale, la rébellion touarègue éclate au Mali en janvier 2012, le coup d’Etat intervient en mars 2012 et l’opération Serval, préparée depuis 2009 par Sarkozy sous le nom de plan Requin est déployée au Mali en 2013 et la France au nord du Mali (Isabelle Lasserre et Thierry Oberlé. Notre guerre secrète au Mali. Les nouvelles menaces contre la France).
L’opération Serval a coûté au trésor français 647 millions d’euros entre janvier 2013 et août 2014, début de l’opération Barkhane. Soit la somme astronomique de 425 907 160 000 F CFA (Dépêche du Midi du 3 janvier 2017). Les intérêts de la France sont tellement portés en avant durant cette phase de recolonisation que lorsque l’ambassadeur Christian Houyer s’est opposé à l’exclusion de l’armée malienne pour la libération de Kidal, il a été démis de ses fonctions. Voilà un homme à porter haut dans le cœur des Maliens. Il mérite les larmes du président IBK, comme les journalistes Ghislaine Dupont et Claude Verlon tués à Kidal le 2 novembre 2013. Aujourd’hui encore, le plus grand mystère demeure au sujet de leur mort.
Où sont les intérêts du Mali et du MNLA ? Le coût exorbitant de l’opération Serval doit être remboursé. Par qui ? Ma réponse, c’est tout le Mali et au prix fort ! L’ambassadeur Normand veille à ce que cela soit ! La constance de Jean-Yves Le Drian dans les différents gouvernements des présidents français François Hollande et d’Emmanuel Macron procède de ce même souci ! Le Drian était hier au ministère de la Défense, aujourd’hui aux Affaires étrangères.
En somme, pour une paix durable au Mali, les diplomates et stratèges maliens se doivent d’analyser avec réalisme les relations franco-maliennes afin d’éviter que des groupuscules ou des individus aux intentions inavouables ne deviennent ou demeurent les interlocuteurs incontournables de la France autour d’obscures tables de négociations de la DGSE et du ministère de la Défense de la France. Il est un fait le Quai d’Orsay a été écarté depuis longtemps des enjeux géostratégiques au Mali, puisqu’il s’agissait de recolonisation et non de coopération ! Ou plus tôt de sécurité et de lutte contre le terrorisme pour le “politiquement correct” !
La France s’est jouée et se joue de toutes les parties sous la double couverture des Nations unies et de la lettre signée du président de la transition Dioncounda Traoré dont on ne sait encore rien du contenu. Déjà M. Hama Ag Mahmoud ex responsable du MNLA dénonçait ce double jeu de la France.