Une rencontre des parties signataires de l’Accord d’Alger II s’est tenue, le mardi dernier, à Bamako, et qui devrait rapprocher les points de vue des uns et des autres sur la nomination d’un Préfet s’est terminée sans accord entre la CMA et la Plateforme. Après trois années d’existence, l’Accord de paix se heurte toujours à des difficultés de mise en œuvre.
Le 20 juin dernier, l’Accord issu du processus d’Alger a célébré son 3e anniversaire dans un contexte de mise en œuvre timide où toujours les acteurs se regardent en chiens de faïence ou, du moins, s’accusent mutuellement. D’un côté, c’est le Gouvernement malien et, de l’autre, ce sont les groupes armés signataires du présent Accord pour la paix et la réconciliation nationale.
Des divergences sont fréquentes entre la CMA et la Plateforme quand il s’agit des nominations ou sur certaines décisions relatives à la mise en œuvre de l’Accord de paix.
Pour preuve, la nomination d’un Préfet dans un Cercle du Nord du pays a créé la polémique entre les deux mouvements signataires, lesquels constituent une force de proposition et non de décision, selon le Président du CSA, Ahmed Boutache.
«La nomination du Préfet dans ce Cercle est prévue par le Gouvernement qui nommerait une personnalité totalement indépendante ni de la CMA ni de la Plateforme sous la supervision de la communauté internationale. Encore une fois, les parties ont recouvert le débat sur certains arrangements déjà prévus ; donc, du coup, nous nous sommes retrouvés dans un débat consacré entièrement à ces questions pour permettre aux parties de discuter afin de parvenir à une solution consensuelle à ce sujet. Malheureusement, les parties ne se sont même pas réunies pour discuter de cela », explique le Diplomate Algérien en charge du Suivi de l’Accord.
La rencontre du mardi 26 juin, selon le Président du Comité de Suivi de l’Accord, c’était pour faire ce constat de désaccord ou de divergence entre les parties signataires de l’Accord essentiellement les mouvements armés en ce qui concerne un certain nombre de cercles qui restent à pourvoir.
Pour le Représentant de l’Union Européenne, Alain Holleville, il n’est pas surprenant que la mise en œuvre de l’Accord prenne trop de temps. qui a été difficile à trouver.
«C’est un accord politique et tous les accords politiques de paix prennent du temps », reconnait le Diplomate européen qui pense qu’il faut aller de l’avant, pas de retour en arrière. Le Mali bénéficie du soutien de la Communauté internationale. Cela, au plan financier, politique et moral mais il ne faut pas oublier qu’elle se fatigue. Il y a des problèmes partout et la communauté internationale est sollicitée partout et si on sent trop longtemps un ralentissement, la Communauté internationale se portera ailleurs sans totalement se dégager ».
Selon des citoyens lambda, il y a la mauvaise volonté des groupes armés signataires de l’Accord qui constituent un obstacle toujours à la mise en œuvre de l’Accord.
Beaucoup estiment que cette situation d’un pas en avant et deux pas en arrière dans la mise en œuvre de l’Accord à la volonté des Groupes armés qui contrôlent et empêchent l’arrivée des autorités du pays dans les Régions du Nord démontre qu’ils sont toujours dans la dynamique de conflit avec l’Etat central du Mali et n’œuvrent pas pour la paix et la réconciliation nationale.
Le manque de volonté des ex-rebelles dans la mise en œuvre du document s’explique par la lenteur du démarrage du MOC à Kidal, survenu seulement en mai dernier avec quelques éléments des FAMA, soit 3 ans après la signature de l’accord.
Habi Sankore
Source: Le Soft