Il est prévu que le CNT révise à huis clos la Loi organique fixant ses avantages, en réponse aux recommandations constitutionnelles et à la Charte de la Transition. La révision envisagée inclura les recommandations de la Cour constitutionnelle, notamment la fixation des montants des avantages et le remplacement de termes spécifiques.
Actuellement, les membres du CNT bénéficient de primes, indemnités et salaires dépassant les 2 millions de FCFA, près de 3500 dollars américains par session, ce qui suscite des critiques et des appels à la réduction de ces avantages.
Des voix, telles que celle de l’ancien Premier ministre Moussa Mara, appellent à une réduction de 70% de ces avantages pour répondre aux urgences nationales, notamment la crise énergétique.
Réaction plus cinglante de la part des partis politiques signataires de la déclaration commune du 31 mars 2024. Ces derniers ont fustigé la loi organique «sur les indemnités et avantages attribués aux membres du Conseil national de Transition (CNT)».
«Les membres du CNT s’étaient, par une loi organique, indûment octroyés en catimini, des indemnités et avantages faramineux frôlant l’indécence», a-t-on appris de leur communiqué. Selon desdits partis, les membres du CNT se sont accordés des avantages «à l’insu du peuple résilient». Avant d’ajouter : «Un aperçu de ce qu’ils se sont accordés : une indemnité de représentation par mois, une indemnité spéciale pour les membres du bureau, une indemnité chauffeur pour les membres du bureau, une indemnité de session par jour de session, une indemnité de restitution par session ordinaire, une indemnité de logement par mois, une indemnité spéciale, une indemnité de monture, une indemnité de téléphone, une indemnité de responsabilité, une indemnité de sujétion, une dotation de carburant et des fonds spéciaux pour le président du Conseil national de Transition (CNT)», ont listé les partis politiques, qui considèrent que lesdits membres sont «beaucoup plus préoccupés et intéressés par leurs propres rémunérations, dans un contexte de grandes difficultés financières, économique, énergétique, sécuritaire vécues par les Maliens ».
Cette controverse une cabale selon Nouhoum Sarr, membre du CNT : «Après leur défaite cuisante sur une prétendue fin de la transition et leur diatribe contre le dialogue inter-malien, les pourfendeurs éhontés de la transition ont trouvé un autre chou gras pour tenter de jeter du discrédit sur l’épine dorsale du pouvoir, le CNT», indique Sarr. Il précise également qu’il s’agit de la proposition de loi organique portant sur les avantages des membres de l’institution. S’agissant de la loi organique, Nouhoul Sarr indique finalement qu’elle a été adoptée, il y a plus de 6 mois.
En outre, il déclare que la Cour a rendu l’arrêt N⁰ 2024-01-CC du 18 avril 2024, dans lequel elle demande au CNT des reformulations et des précisions, ce qui a été fait en séance plénière, et la loi amendée sera à nouveau envoyée à la Cour pour contrôle de conformité et validation.
M Sanogo