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Chronique : La brute, la belle et le snipper

Le scenario de la capture du fugitif Ali Ag Wadoussène, le terroriste qui s’était évadé de façon rocambolesque de la prison centrale de Bamako, est une véritable source d’inspiration pour un film policier, qui n’aura rien à envier de ceux produits à Hollywood. A condition bien sûr que Ladji Bourama, dont la main est leste lorsqu’il s’agit de payer son avion et autres attributs dignes d’un héritier de Soundiata, fasse preuve de la même largesse, en permettant de boucler le budget des cinéastes qui auront la témérité de s’y mettre.

 

Mohamed Ali Ag Wadoussène terroristes jihadistes mnla photo carte identite nationale mali

Ce serait, en tout cas, une très bonne manière de rendre un hommage mérité aux forces de sécurité qui ont mis en jeu leur vie pour –au moins une fois- répondre aux attentes des populations qui ne dormaient plus que d’un œil, depuis que ce terroriste et amoureux fou de l’attentat-suicide s’était niché on ne soit où dans nos quartiers. Imaginez un peu un loup enfermé dans une bergerie…

Maintenant que la peur dissipée par l’interpellation de ce déserteur de la Garde nationale devenu prestataire de la centrale du mal, Aqmi, il nous faudrait revenir sur terre pour le juger autrement, disons le percevoir sous un autre angle qui ne ferait peut-être pas honneur à ses employeurs de narco djihadistes : Ali Ag Wadoussène est un féru de bonne chair. Mais ne pensez surtout pas à de viande grillée genre « dibi sokho » car vous aurez tout faux, il s’agit bien de chair vivante. Bon, pour ceux qui ne veulent comprendre que lorsque le lion est appelé par son nom, disons que le fameux terroriste aime les belles femmes et plus précisément les belles lianes aux seins ronds et fermes et à la démarche envoûtante.

En effet, c’est en filant sa belle copine connue des services de sécurité parce qu’elle lui rendait visite à la prison, que le jeune criminel – il n’est rien d’autre que ça- a été repéré, neutralisé et réincarcéré. Dommage pour sa belle copine qui est décédée lors de l’opération, son corps calciné par le feu allumé par son copain, certainement pour se donner la mort car il n’avait plus aucune porte de sortie pour s’enfuir.

Mais sans être cynique, permettez-nous de dire que cela peut être aussi la rançon de la complicité d’une nymphe pareille avec un individu de cet acabit. Ce couple apparaissait mal, très mal d’ailleurs, parce qu’entre la brute de Wadoussène et la belle Wallet, il y avait quand même, apparemment, incompatibilité d’humeur. L’un des premiers motifs de divorce au vu du Code de la Famille.

A moins que Wadoussène ne joue à la duplicité, se présentant de l’extérieur comme un dur parmi les durs, alors qu’en réalité, il n’est qu’un piètre coureur de jupons qui sait attirer et entretenir les bonnes femmes à coup de douceur et de compromis. Pour un djihadiste, c’est une curieuse performance, mais malgré tout il a pu gagner la confiance de ses chefs d’Aqmi, après l’enlèvement de Philippe Verdon et Serge Lazarevic à Hombori. Un coup qu’il a réussi avec deux autres complices, avant de livrer « la marchandise » comme ils le disent dans le désert.

Une autre contradiction chez Ag Wadoussène : comment avoir un cœur pouvant aimer et entretenir une si belle femme – d’ailleurs très dévouée au point d’en perdre la vie- et ensuite pouvoir se livrer sans gêne ni fioriture à des lâchetés du genre prise d’otages et autres actes criminels ? Développer en même temps une propension à l’attentat-suicide ? Deux caractères antagoniques parce que l’un est fondé sur le désir de vivre, de bien vivre et d’aimer la vie –donc de crainte de la mort- alors que l’autre relève plutôt du contraire.

C’est dire que Wadoussène, comme ses autres frères égarés qui entendent semer la terreur et la désolation au Mali et chez nos voisins, méritent de s’inscrire au registre des abonnés chez les psychiatres. Ce sont des fous, mais des fous de débauche : drogue, sexe, argent. C’est pourquoi, en route vers chez le psychiatre, il est préférable de les détourner pour les présenter aux bourreaux. A ce titre, tant qu’il y aura des Wadoussène, le Mali pourrait remettre au goût du jour la guillotine.

Ce penchant pour les femmes a été prouvé par les parrains du terroriste Wadoussène ( Mujao, Aqmi, Mnla et autres) car lors de l’occupation du nord du Mali, ils organisaient presque des razzias comme lors de la période médiévale, pour se constituer des harems. Combien de femmes ont-elles été violées à Gao, Tombouctou et dans d’autres cercles et villages tombés sous leur férule ? Des milliers, même si, officiellement, des plaintes ne sont pas nombreuses parce que le viol reste un sujet tabou dans notre société.

C’est la preuve que ces obscurantistes qui s’activent au nord de notre pays et menacent la tranquillité de la bande sahélo-saharienne sont loin d’être de bons musulmans. S’ils le sont même un tout petit peu. Ce ne sont que des imposteurs qui se couvrent du manteau de djihadistes pour se livrer à leurs passions à la fois mondaines et cruelles.

Voilà quelques enseignements à tirer de ce haut fait divers qui a tenu en haleine la République pendant une dizaine de jours. Mais il ne faut pas oublier de rendre un vibrant hommage à la Gendarmerie et à la sécurité d’Etat. Ils ont fait un travail qui redore un tant soit peu le blason des corps habillés de notre pays. Non seulement ils ont donné l’assaut, mais il y avait les snippers, postés un peu partout aux environs de la planque du terroriste Wadoussène. Mais ces snippers n’ont pas eu à faire usage de leurs armes. Tout le contraire d’un snipper en chef, le ministre de la Sécurité intérieure et de la Protection civile, Général Sada Samaké, qui s’est empressé de montrer qu’à l’image de Lucky Luke, il tire plus vite que son ombre, mais uniquement sur les ondes de la télévision et des radios, pour récupérer à son compte cette performance de la Sécurité d’Etat.

Ben Nasser

SOURCE: La Sentinelle
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