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Chérif Madani Haïdara sort de sa réserve et accuse le pouvoir en place

Parole de leader religieux se sentant combattu par un pouvoir politique malgré les efforts qu’il a volontairement consentis pour sortir son pays de la crise. C’est ce qu’il faut retenir de l’allocution du Cherif Madani Haïdara face à un parterre de journalistes à son domicile de Banconi-Bamako ce samedi.

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Face à la presse, c’est un Cheick plus ou moins en colère. Car il était question du Maouloud, une fête à laquelle il ne manquerait pour rien au monde, selon sa propre expression mais que les autorités ont voulu au nom de l’état d’urgence décrété, décaler. Erreur.

Tout d’abord, explique-t-il, – les autorités nous ont fait savoir du risque qu’engendreraient les rassemblements. Et comme pour être légalistes, à notre refus de décaler la fête, nous avons accepté leur proposition qui nous a amenés à faire notre Maouloud pendant le jour afin de réduire le risque évoqué par les autorités. Mais à notre grande surprise, seulement une dizaine de policiers a été mobilisée pour nous sécuriser. C’est vraiment révoltant quand on sait que la sécurité des bars est, elle, garantie-

En patriote convaincu, le marabout rappelle le temps où il fit sa valise avec d’autres pour l’Europe dans le but de soigner l’image du Mali et afficher la souffrance des Maliens fatigués de la crise. Là aussi, si beaucoup croyaient que lui et ses confrères religieux avaient été dépêchés par le Gouvernement, il profite de la rencontre pour préciser qu’il s’agissait plutôt d’une initiative qui leur était propre. Tout ce que l’Etat a fait pour eux s’est limité au frais de transport et que d’ailleurs, ils avaient déjà cotisés pour y parvenir sans déranger quiconque.

Concernant le Chef de l’Etat en personne, le Cherif se veut diplomate et respectueux des autorités, même s’il jure que nul ici bas ne peut l’interdire à faire sa fête. Et, « les campagnes politiques du Président IBK ont débuté dans mon salon ici jusqu’aux lieux de prêche, et avant qu’il ne soit Président on le voyait débarquer dans nos lieux de rencontre sans invitation. Maintenant qu’il est à Koulouba, même s’il nous fausse compagnie, nous sommes toujours ici», a-t-il déclaré.

En outre, – nous remarquons le pouvoir basculer à la solde de gens qui le conseillent de dissocier les religieux à la chose politique. Ces gens connaissent mal notre capacité à pouvoir installer à la Présidence un de nos Imams si nous le désirons,- a ajouté le Chérif face à la presse. Mais, – «c’est quand un Président sent son déclin approcher qu’il lui vient a l’idée de s’opposer  au Maouloud», a-t-il ajouté. Et « il faut et il est temps que les choses changent car ce pays ne peut perdurer dans cette mauvaise direction», se désole le conférencier qui tranche que « d’autres responsables équitables et compétents, qui ne sont pas les actuels, géreront bientôt ce pays, et on saura reconnaître le mérite car on ne peut continuer à vivre comme cela».

À la question de savoir si le Chérif est en colère contre le Chef de l’Etat, il répondra par la négative mais tient à préciser que cette méthode de gérer le pays est loin de le satisfaire lui et ses compatriotes. Il pense au changement qui selon lui, interviendra mais avec d’autres hommes. Il en est mordicus, convaincu.

Toutefois, l’absence remarquée des officiels dont le numéro UN de Bamako lors de sa fête n’a été que pour amplifier la colère du leader d’Ançardine. Il rappelle que des ministres maliens n’ont pas hésité à fouler le sol sénégalais pour une occasion similaire alors qu’ils boudent les religieux de leur pays dans l’union pour le bonheur du pays.

Quant à l’accord d’Alger II signé en mai dernier puis parachevé en juin, Haïdara dit y avoir adhéré juste pour la raison que cet accord préserverait l’intégrité territoriale du Mali, et qu’il n’a jamais dit qu’il est un bon accord.

Les attentats terroristes d’où qu’ils viennent et de qui qu’ils viennent, le Chérif les a condamnés sans aller plus loin que c’est diamétralement opposé à l’Islam d’ôter la vie à son prochain.

Et s’agissant de ce qu’il appelle efforts patriotiques, il rappelle que son association religieuse a été la première à ouvrir le bal de l’effort de guerre avec 10.000.000 FCFA remis à l’Armée au lendemain des événements de Konna en Janvier 2013. Puis, il appose 116.000.000 FCFA qu’ils fournirent en vivres à des Réfugiés maliens en territoire mauritanien. Mais -c’est nous qu’on combat à tort en voulant nous écarter de ce qui concerne notre nation-, regrette-t-il.

Ainsi, c’est l’année 2016 qui s’annoncerait peut-être difficile pour un pouvoir qui n’a connu que du vent sur sa trajectoire. Et connaissant l’influence notoire des religieux sur le régime actuel, tout laisse croire que du désert s’ouvre sous les pieds d’IBK qui se dit satisfait de son bilan dont il semble être seul à sentir les effets à la différence même de ceux qui ont bataillé pour l’installer au pouvoir.

 

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