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Cheick Oumar Sissoko, cinéaste dans l’âme

Cheick Oumar Sissoko est un cinéaste et homme politique malien, né en 1945 à San (Mali). Étudiant à Paris, Cheick Oumar Sissoko obtient un DEA d’histoire et sociologie africaine et un diplôme de l’École des hautes études en sciences sociales, en histoire et cinéma. Il suit ensuite des cours de cinéma à l’École nationale supérieure Louis-Lumière. De retour au Mali, il est engagé comme réalisateur au Centre national de la production cinématographique (CNPC). Il y réalise Sécheresse et Exode rural.

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En 1995, il réalise Guimba (« Le Tyran ») qui reçoit le prix spécial du jury au Festival de Locarno, le Prix du meilleur long métrage lors du 6e Festival du cinéma africain de Milan (1996) et l’Étalon de Yennenga au Fespaco (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou). En 1999, sort La Genèse pour lequel il reçoit de nouveau l’Étalon de Yennenga au Fespaco et le Prix du meilleur long métrage lors du 10e Festival du cinéma africain de Milan (2000). En 2000, il réalise «Battù» qui obtiendra le prix RFI Cinéma du public au Fespaco en 2001. Prédestiné au départ à des études de maths et de physique, Cheick Oumar Sissoko optera finalement pour le cinéma. «J’ai changé de chemin pour faire le cinéma à cause de mes engagements politiques de l’époque.» En 1976, il obtient son diplôme d’histoire et de sociologie, à l’université des Hautes études de Paris. Il ira ensuite à l’école nationale de cinématographie et de photographie Louis Lumière où il sortira en 1979. Il est marié et père de deux garçons de 24 et 3 ans. Cheikh Oumar Sissoko occupera aussi le ministère de la Culture de 2002 à 2007, avant de se relancer dans son métier de cinéaste.

Un militant engagé pour l’éveil des consciences

Il était très engagé dans les mouvements d’étudiants et les mouvements syndicaux français, notamment la CGT (confédération générale du travail). Egalement militant dans l’association des étudiants et stagiaires maliens en France, puis la fédération des étudiants d’Afrique Noire. C’étaient des mouvements associatifs mais, politiques, qui essayaient de militer contre les dictatures militaires et civiles en Afrique. Ils travaillaient en faveur de l’éveil des consciences. «C’est dans ce cadre là que je me suis posé des questions sur les possibilités de lutter pour mon idéal de militant, de chercheur de liberté dans un continent où il y avait une absence de démocratie. Je savais que le prof de sciences que j’aurais dû devenir n’aurait pas pu réaliser mon rêve. Il n’aurait eu à dialoguer qu’avec une quarantaine de lycéens. J’ai donc décidé de changer de filière», confesse-t-il. Pour contribuer à l’éveil des consciences, Cheick Oumar est venu à la conclusion que sa lutte pouvait être entendue à travers la littérature ou le cinéma. «Mon choix s’est donc porté sur le cinéma parce que l’image est à la portée de tous. C’est un langage doublé de langues nationales, qui permet de dépeindre ma société et, de mieux dialoguer avec le public. C’est pour cela que j’ai choisi le cinéma», justifie le cinéaste.

Il a créé un collectif de production «Kora film»

Président du parti Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi), Cheick Oumar Sissoko est nommé le 16 octobre 2002 ministre de la Culture dans le gouvernement d’Ahmed Mohamed Ag Hamani. Il sera confirmé à ce poste le 3 mai 2004 dans le gouvernement d’Ousmane Issoufi Maïga et quitte le gouvernement lors de sa démission le 27 septembre 2007. Le 5 mai 2013, Cheick Oumar Sissoko est élu secrétaire général de la Fédération panafricaine des cinéastes (FEPACI).

L’état actuel du cinéma malien

Cheick Oumar Sissoko pense que «structurellement», le cinéma malien se porte bien. Puisque le centre national de cinématographie du Mali (CNCM) est aujourd’hui une institution consacrée au cinéma. Il est équipé en matériel technique sophistiqué et des techniciens spécialisés. Il est possible de faire une production entière au CNCM. La direction du cinéma a de belles idées. Par ailleurs, le problème du cinéma selon lui, c’est le manque de moyens financiers pour soutenir la production d’un film. «Il y a une dizaine d’années, on faisait des films long métrage. Aujourd’hui, on en fait très peu. Mais je crois que le CNCM est en train de changer la donne», explique-t-il.

L’avènement du numérique donne beaucoup plus d’opportunités de faire assez de films… Parallèlement à cela, il estime que le cinéma malien est dans le creux de la vague. Il n’y a pratiquement plus de salles de cinéma. «Ce n’est plus un art, un loisir que l’on va chercher, que l’on va admirer dans les salles de ciné, parce qu’elles n’existent pas. Le public doit avoir cette exigence de voir les films. Ils leur permettent de voyager, d’aller à la rencontre de l’autre. En même temps, nos films africains nous permettent de mieux comprendre notre continent et de mieux connaître les façons de vivre de nos sociétés. Il faut que les africains militent pour avoir des salles de cinéma. Les films vus sur le petit écran sont complètement différents lorsqu’on les voit sur les grands écrans. C’est une occasion de sortir, de discuter avec les gens, de se frotter aux autres et de mieux renforcer la diversité culturelle de notre pays. Il faut que le public nous soutienne en allant voir ces films dans les salles de ciné, et qu’il arrête de payer les films piratés.

Filmographie

1982 : L’École malienne ; 1983 : Les Audiothèques rurales ; 1984 : Sécheresse et exode rural ; 1986 : Nyamanton ; la leçon des ordures ; 1989 : Finzan ; 1992 : Être jeune à Bamako ; 1992 : L’Afrique bouge ; 1993 : Problématique de la malnutrition ; 1995 : Guimba, un tyran, une époque ; 1999 : La Genèse ; 2000 : «Battù».

Pendrou BARET 

Source: Le Reporter

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