Émettant 0,06% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, le Mali est lourdement frappé par les effets du changement climatique. Les initiatives d’adaptation de l’agriculture semblent minimes face au défi.
L’agriculture occupe 80% des populations au Mali. Elle est la première force de l’économie nationale. Confrontée à un problème mondial qu’est le changement climatique, l’agriculture malienne tente de résister à travers des initiatives d’adaptation, lesquelles ont été initiées lors de la COP22 au Maroc, en vue de l’adaptation de l’agriculture africaine au changement climatique en mettant en place un fonds de soutien aux Etats.
En droite ligne de cette initiative, les ministres de l’agriculture africains, réunis au Maroc, les 4 et 5 novembre derniers, en conférence annuelle de l’Initiative : « Adaptation de l’Agriculture Africaine », se sont planchés sur la transformation de l’agriculture en produisant beaucoup et préservant l’environnement. Le ministre malien de l’agriculture Moulaye Ahmed Boubacar, accompagné de son chef de cabinet, Amar Haidara, étaient de cette rencontre de haut niveau sur l’avenir de l’agriculture en Afrique face au réchauffement climatique.
Affectée plus que les autres continents par les effets du changement climatique alors qu’elle contribue à moins de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, l’Afrique fait face au défi de financement visant à soutenir des projets d’adaptation de l’agriculture africaine, estimée à plus de 25 milliards d’euros par an jusqu’en 2030.
Au Mali, deux stratégies définies par la CCNUCC pour prendre en compte le changement climatique : l’atténuation et l’adaptation. La dernière a longtemps été reconnue comme stratégie utilisée si l’atténuation échoue, selon une étude menée par Cristal au Mali par Inter coopération, en avril 2018.
«L’adaptation au Mali joue un rôle primordial avec une population de presque 80% qui dépend de l’agriculture, car ce sont les communautés les plus pauvres qui souffrent le plus des impacts négatifs du changement climatique », fait remarquer Cristal par Intercoopération, qui reconnait que ‘’l’adaptation est devenue de plus en plus importante pour faire face au changement climatique et est devenue une stratégie cruciale pour combattre la pauvreté’’.
Selon Dr. Birama Diarra, agent à Mali Méteo, les signes des changements climatiques se font sentir au Mali. « Il y a eu une augmentation constante, plus fréquente et intense des vagues de chaleurs provoquant la disparition de certaines espèces végétales et animales. Des intensités élevées des précipitations ont conduit à des inondations. Les inondations à Bamako entrainant des pertes en vie humaine », explique-t-il.
La politique agricole au Mali est basée sur le développement d’une agriculture intelligente et les projets de résilience développés bénéficient du financement de la Banque islamique de développement (BID), de la Banque mondiale ainsi que de la BAD et de la FAO. Autant de projets interviennent pour prendre en compte des zones vulnérables du changement climatique au Mali.
Premier secteur pourvoyeur de l’économie du pays, l’agriculture malienne doit résister aux effets négatifs du changement climatique. Cela par le soutien manifeste des autorités dans la sensibilisation et la formation des producteurs sur des nouvelles mesures d’adaptation.
Ousmane MORBA
Source: L’Observatoire