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Cercle de Kayes : Affaire Dialané

Depuis quelques temps, le village de Dialané, situé à trente cinq kilomètres de Kayes, vit une situation de tension sociale. La cause : le désaccord entre deux familles qui eurent l’honneur tour à tour d’occuper le siège de la chefferie.


Pour en savoir plus, nous avons approché celui qui usa de ses talents de diplomate pour désamorcer une bombe, dont la déflagration allait causer beaucoup de dégâts, dans un pays qui peine à se mettre debout.

De quoi s’agit-il ?
Selon Moussa Diawara, celui qui offrit ses bons offices, tout est parti d’une tentative de mise en place d’un nouveau chef de village de façon unilatérale, par la famille Dramé. Et quand celle des Sacko apprirent les nouvelles sur cette manœuvre qui déroge à la procédure en la matière, opposa un niet catégorique.

C’est de là qu’était née la tension entre les deux familles.
Lorsque Moussa Diawara fut mis au courant, il décida d’intervenir, afin de trouver un accord qui satisfasse les parties. Car Albert Einstein disait que : « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal. Mais par ceux qui les regardent agir et qui refusent d’intervenir. »

Pour ce faire, Moussa Diawara eût recours au Haut Conseil islamique du Mali (HCIM), pour calmer cette situation qui risquait d’être explosive.

A cet effet, le HCIM manda les sieurs Abdoulkadri Sacko, Aboubacar Camara, Mohamed Siby, Baïdi Bah et Mohamed Konté afin de concilier les cœurs.

Ainsi, les mandants du HCIM , appuyés par Moussa Diawara invitèrent des représentants de la famille Dramé à savoir Issoufou Dramé, Nourou Dramé et Fodé Halima Dramé. Ces derniers écoutèrent religieusement les conseils et propositions des facilitateurs et finissent par donner leur accord pour un apaisement du climat social qui était toujours tendu.

De leur côté, les Sacko aussi renoncèrent à leur initiative de blocage de la mise en place du nouveau chef de village. D’ailleurs, les Sacko déclarèrent que leur intention n’était point de poser une candidature, dans la mesure où c’étaient eux qui cédèrent la chefferie aux Dramé, il y’a 76 ans de cela.

Et les représentants du HCIM proposèrent un protocole d’accord écrit, qui fut signé et adopté.
« Trois jours plus tard, les Sacko nous avaient appelé pour nous informer que l’autre partie a trahi le protocole, parce que les Dramé se sont rendu à Kayes pour communiquer une liste portant les noms d’un nouveau chef de village et les membres de son conseil. » Nous confia Moussa Diawara.

Après ce revirement, une affaire passée en France vint compliquer la situation.
Un des membres de la famille Dramé, trésorier de l’association des ressortissants de Dialané à Paris, fut appréhendé pour abus de confiance et détournement de fonds.

Malheureusement, la plainte fut introduite par un Sacko, car le trésorier qui se trouvait être un Dramé, avait imité la signature de deux autres personnes pour détourner les fonds de l’association.
Pris et mis aux arrêts, les représentants de la famille Dramé saisirent Moussa Diawara, pour qu’il supplie les membres de l’association, afin que leur parent soit relâché contre remboursement des fons détournés.

Mission que l’infatigable homme conduit avec succès.
D’ailleurs pour l’histoire, Moussa Diawara est le premier consul du Congo Brazzaville au Mali. Poste qu’il occupe depuis 2000 à nos jours.

Seulement, le hic était que juste après le dénouement plus ou moins heureux de l’affaire de détournement de fonds, la délégation qui présenta la liste du nouveau chef de village à Kayes et qui fut éconduite d’ailleurs par les Autorités locales, n’en démordait pas.

Un des membres de cette délégation, conseiller communal de surcroit, aurait fabriqué un faux document préfectoral, pour intimider les populations qui commençaient à en avoir assez des agissements des Dramé, afin qu’elles acceptent définitivement le chef imposé.
Saisi de nouveau par les Sacko, Moussa Diawara accepta une fois de plus, de se mettre au service de la paix sociale.

Il décida alors d’approcher les représentants de la famille des Dramé qui apposèrent leur signature sur l’acte du protocole d’accord, mais que ne fut sa surprise.
« Malheureusement pour moi. Ils me traitèrent d’hypocrite et m’accusent d’être complice des Sacko. Dieu m’en garde ». S’exclama Moussa Diawara.

« Finalement, j’étais dans l’obligation de leur faire comprendre que dans cette affaire, il n’est point question de ma personne, mais de la stabilité de plus 70 villages.

Je suis musulman, mais un hypocrite. Du libéria en Zambie, an passant par les deux Congos et l’Angola, jamais je ne fus perçu comme un plaisantin. J’avais ma nationalité congolaise en 1962. Et était de ceux qui cotisèrent pour offrir à la Présidence du Mali une Cadillac 1959 au président Modibo Keïta, la même année.
Je partage toujours le peu que j’ai, fruit de mon labeur avec ma communauté, sans ostentation. Si on décide de faire du bien, on le prélève sur ce qu’on possède de licite. Dieu étant impartial, se détourne toujours des offrandes issues des gains illicites. » Ajouta le Consul.

Aujourd’hui, le Mali a plus besoin d’hommes d’honneur que de citoyens qui affectionnent la violence et le trouble social.

Par W. Bufalka

EchosMedias

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