Le Premier ministre malien Boubou Cissé a lancé jeudi à Mopti, dans le centre du pays, un programme spécial d’urgence de distribution de 8.000 tonnes de céréales dans cette région frappée par les violences, qui concentre l’essentiel des déplacés au Mali.
Depuis l’apparition en 2015 dans le centre du Mali du groupe jihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture, qui ont créé leurs «groupes d’autodéfense».
«Le nombre de personnes déplacées internes fuyant ces violences a quasiment quadruplé dans les régions de Mopti et de Ségou entre mai 2018 et mai 2019, passant de 18.000 à 70.000», a indiqué le 1er juillet dans un communiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) des Nations unies. «La région de Mopti, à elle seule, enregistre un quart -soit plus de 924.000 personnes- des 3,8 millions de personnes touchées par un manque sévère de vivres ou à risque dans le pays durant la période de soudure de juin à août», selon l’OCHA.
«C’est un geste extrêmement fort, le lancement de l’opération de distribution gratuite de 8.000 tonnes de céréales», a déclaré M. Cissé à la presse après la cérémonie. En sa présence, les camions chargés de vivres ont pris le départ de Sévaré pour plusieurs localités du centre du pays.
«J’ai visité des sites de déplacés ce matin (près de Sévaré, NDLR). Les populations demandent une assistance et nous devons y faire face», a ajouté le chef du gouvernement, arrivé mercredi à Mopti avec plusieurs ministres, pour une tournée dans la région jusqu’à dimanche. «Je vais rencontrer les jeunes, les femmes, tout le monde, pour évoquer la situation sécuritaire que nous avons le devoir de régler», a-t-il indiqué.
Selon son entourage, il devrait annoncer l’arrivée de renforts dans la région. Dans un communiqué, le gouvernement a annoncé que le Premier ministre aurait «des échanges avec le commandement militaire pour discuter avec lucidité des enjeux de la sécurisation de la première région militaire du Mali en terme d’effectifs».
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Le Reporter