Selon un rapport interne de l’ONU, des soldats français pourraient avoir commis des abus sexuels sur des enfants en République centrafricaine.
Le parquet de Paris a ouvert le 31 juillet 2014 une enquête préliminaire pour abus sexuels sur mineurs imputés à des militaires français en Centrafrique : des faits révélés par un rapport des Nations unies dévoilé mercredi dans le quotidien britannique « The Guardian » .
Selon les éléments publiés par le journal, l’ONU accuse de viols des militaires internationaux, et particulièrement des soldats français de l’opération « Sangaris », déployés en appui de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique (Misca) décidée en décembre 2013 par le Conseil de sécurité des Nations unies. « L’enquête est en cours, nous n’avons pas de commentaire à faire », a déclaré à Reuters le ministère français de la Justice.
Citant une source judiciaire, l’AFP ajoute que le parquet a pris cette initiative après avoir eu connaissance du rapport des Nations unies, un document longtemps resté secret qu’un travailleur humanitaire de l’organisation, Anders Kompass s’est résolu à transmettre aux autorités françaises, en raison de « l’incapacité » de l’ONU à prendre des mesures face à ces soupçons. Selon « The Guardian », le Suédois, basé à Genève, a été suspendu de ses fonctions la semaine dernière et fait l’objet d’une enquête interne qui pourrait aboutir à son licenciement pour manquement aux règles de confidentialité de l’ONU.
Le rapport de l’Onu cite des témoignages de garçons, pour certains orphelins et dont les plus jeunes ont 9 ans, recueillis en mai et juin derniers et qui font état d’agressions sexuelles de la part de soldats, en échange de nourriture ou d’argent. Les faits se seraient déroulés à Bangui, la capitale, entre décembre 2013 et juin 2014 à l’encontre d’enfants placés sous la protection des troupes françaises dans un centre pour personnes déplacées, selon « The Guardian ». L’enquête française, assortie de demandes d’entraide à l’international, « vise des faits d’abus sexuels sur mineurs », a-t-on précisé de source judiciaire à Reuters.
Le ministère français de la Défense n’a pas souhaité faire de commentaire dans l’immédiat. Le gouvernement centrafricain a fait savoir pour sa part qu’il ne s’exprimerait pas « avant d’avoir fait le tour de la question ».
Source: lesechos.fr