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Centrafrique. L’armée française va-t-elle rejouer l’opération Serval ?

Anticipant le feu vert formel de l’Onu, la France planifie de plus en plus ouvertement l’envoi de moyens militaires en Centrafrique.

armée française intervenue Mali prépare déployer moyens Centrafrique

Onze mois après le déclenchement de l’opération Serval au Mali, le scénario est-il similaire ?

A l’instar de ce qui avait été fait au Mali, la montée en puissance du dispositif français s’effectue au travers du dispositif prépositionné en Afrique.

On sait qu’un escadron blindé du 1er RIMa, déployé au Tchad, est ainsi appelé à faire mouvement vers Bangui, que des compagnies basées au Gabon (où se trouve ce vendredi le ministre français de la Défense) peuvent aisément faire mouvement vers la RCA, que les 350 fantassins (dont des paras du 8e RPIMa) et les hélicoptères Gazelle à bord du BPC Dixmude qui croise dans le golfe de Guinée peuvent aussi être engagés via le Cameroun (dont les troupes nationales pourraient aussi intervenir dans le cadre d’une force africaine).

D’autres renforts français sont appelés à quitter la métropole dans le cadre du dispositif d’alerte Guépard.

Casse-tête logistique

Une fois de plus, la logistique va être délicate. Par exemple, comment (sinon par gros porteur ou lors d’un raid blindé terrestre via la frontière tchado-centrafricaine) acheminer les ERC-90 Sagaie du 1er RIMa ? L’exemple malien a montré qu’il nous faut, chroniquement, compter sur des coups de pouce (et d’ailes) de nos alliés occidentaux.

Dans le cas centrafricain, nos alliés africains auront aussi besoin de cette aide. Déjà, pour la future MISCA (Mission internationale de soutien à la Centrafrique ), la France a été sollicitée pour gérer le soutien de l’homme. A l’Economat des Armées en particulier de gérer ce dossier et de trouver des capacités pour les contingents africains et français. Des fonds européens pourraient financer ces dépenses ; en outre, Washington a débloqué, jeudi, 40 millions de dollars pour la force africaine de maintien de la paix.

Globalement, les moyens militaires français sont aujourd’hui encore moins disponibles qu’en janvier dernier puisque l’opération Serval, loin d’être démontée, mobilise / immobilise des moyens conséquents. Ce qui explique, autre exemple, que la France aurait déjà externalisé des missions de surveillance aérienne à une société privée dont un Cessna opèrerait déjà en RCA. Ou qu’elle étudie comment faire assurer efficacement le soutien de l’homme dans un environnement exigeant.

Une opex délicate

Toutefois, la RCA n’est pas tout à fait le Mali. Principalement à cause de l’imbrication des éléments « adverses » dans la population et sur une très grande partie du territoire.

Au Mali existait une sorte de ligne de front entre le nord de Ségou et le nord de Mopti. L’adversaire était, en outre, bien identifié.

Dans le chaos centrafricain, il existe des unités de l’armée qui n’obéissent à aucune chaîne de commandement, des milices rebelles officiellement dissoutes, des bandes armées criminelles et des opportunistes à qui la possession d’une Kalach ou d’une machette suffit à faire inspirer la terreur.

La mission des forces françaises et des contingents africains de la MISCA qui vont succéder à la FOMAC risque d’être périlleuse. Il va falloir « libérer » des zones déjà conquises par des éléments hostiles difficiles à identifier, imposer la paix par la force dans le cadre d’un mandat onusien, prévenir des affrontements qualifiés de « pré-génocidaires » et établir la souveraineté d’un pseudo-régime souverain, mais issu d’un coup d’Etat, sans réelle légitimité, sans pouvoirs. Sans avenir, en clair.

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