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CEDEAO: la diversion sur le chronogramme

Quatre mois après les sanctions diplomatiques, économiques et financières lourdement infligées au Mali, l’organisation sous régionale, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se cherche. Le président en exercice de la conférence des chefs d’État, le Ghanéen Nana Akufo-Addo empêtré dans un scandale sexuel chez lui semble désormais disqualifié moralement à faire la leçon au peuple malien. Quant à ADO, le sort semble s’acharner désormais contre lui.

 

Comme disent les Ivoiriens, « Dieu ne dort pas wo » ! Quelle porte de sortie pour les instances sous régionales (CEDEAO et UEMOA) qui se cherchent. Elles se tournent vers le très pragmatique, Faure Gnassimbé dont le pays est très farouchement opposé aux sanctions contre le Mali. Sous ses auspices le Mali des colonels est-il en train de capituler et de demander pardon à la CEDEAO la main dans le dos en sacrifiant Choguel Kokalla Maiga ? Quid des 24, 20, 18 ou 16 mois avancés par les réseaux sociaux.

Selon des sources proches du dossier, il n’y a ni accord ni un début d’accord entre le Mali et la CEDEAO. L’évocation de 16 mois acceptés par le Colonel Assimi Goïta avec la tête de Choguel Maïga comme bonus est une infox dont le dessein est d’entaché la crédibilité du Président de la Transition qui serait un lâcheur et un froussard qui recule devant le baga-baga de la CEDEAO. Plus qu’une infox l’énumération des mois convenus (18, 16 ou 20 à compter de février) serait une pure diversion de certains politiciens pour continuer à faire pression sur les autorités de la Transition. Les négociations continuent.

Selon une indiscrétion, ce n’est pas forcément les 24 ou 16 mois la pomme de discorde entre le Mali et la CEDEAO. Il se dit qu’au sein du syndicat des Chefs d’État, malgré les efforts de Diop et de Faure, beaucoup n’ont plus confiance eu égard à la résilience malienne et souhaitent donc obtenir des garanties fermes de la part du Colonel Assimi Goïta sur un nouveau chronogramme. Le Mali en a-t-il ?

Une équipe technique dont le gouvernement avait lui-même constitué travaille sur le dossier. Composés des pays dont le Mali a le plus confiance et certains ambassadeurs sur place dont le Togo, le Ghana et le Nigeria. Or, à dire de confidents, ce comité travaille toujours sur la base des 24 mois, inférieurs aux 36 mois du Bukina et 49 de la Guinée.

Quid des sanctions ? Seront-elles levées ou maintenues ? Ce qui est sûr, il faut convenir avec Choguel Kokalla Maïga que les sanctions n’étaient pas la solution. La Cédéao devrait tenir compte, comme il l’avait préconisé, des raisons qui ont conduit à la chute du régime avant de décider « de punir une nation dont l’État s’est retrouvé à terre par la faute de ses dirigeants, je pense que cela sera contre-productif ».

Le gouvernement attise-t-il la fibre nationaliste pour se maintenir ? Dans une interview au journal Le Monde du 18 octobre 2021, Choguel Kokalla Maïga répondait en effet que la Transition ne jouait pas la « carte nationaliste, mais celle de la responsabilité : être capable de dire à nos amis qu’il n’est pas possible de faire ce qu’ils veulent qu’on fasse (organiser des élections) pendant la période initialement fixée. S’ils nous y forcent en créant une crise financière et les conditions d’un changement de régime, l’objectif stratégique qui était de stabiliser le Mali sera complètement mis de côté. Notre souhait est de transférer le pouvoir à un gouvernement élu, mais il faut négocier avec la communauté internationale un délai raisonnable, pragmatique, pour tenir les élections (… Mais avant) Il faut trouver un début de solution (aux) revendications, mettre en place des réformes institutionnelles et politiques solides. Nous devons aussi faire en sorte de ne plus avoir des élections contestées qui pourraient aboutir à un nouveau soulèvement ou coup d’État ».

Mais la CEDEAO ne veut rien entendre de tout ça.

PAR MODIBO KONÉ

Source : Info-Matin

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