La Maison des Ainés a abrité, le samedi dernier, un atelier organisé par la Coalition citoyenne de la société civile pour la paix, l’unité et la réconciliation nationale (CCSC/PURN), dont le thème était : ‘’le vote utile et la représentation utile’’. Occasion pour le conférencier, Dr Abdoulaye SALL, de développer un nouveau concept relatif au ‘’patriotisme intelligent’’.
En capant le décor, l’ancien ministre chargé des Relations avec les institutions, non moins président de CRI-2002, a rappelé les assurances données par le Premier ministre quant à la tenue du premier tour de l’élection présidentielle le 29 juillet 2018.
Aussi, a-t-il précisé, le Président IBK, dans ses vœux de Nouvel An, avait annoncé l’intensification de la lutte contre l’insécurité au Nord et au Centre et l’organisation des élections locales et régionales en avril 2018.
Alors que les élections locales et régionales ont été reportées, poursuit-il, la tenue de l’élection présidentielle fait l’objet d’analyses et d’interprétations diverses, de contradictions, voire de polémique.
C’est dans ce contexte qu’a été publié le rapport du Secrétaire général des Nations Unies et dans lequel on peut lire : ‘’à quelques mois de l’élection présidentielle qui aura lieu le 29 juillet 2018, je demeure profondément préoccupé par la lenteur avec laquelle le calendrier adopté par le Comité de suivi de l’Accord, le 16 janvier 2018, est appliquée, la détérioration des conditions de sécurité et ses incidences néfastes sur les élections ainsi que sur l’environnement opérationnel de la Mission. Les élections prévues à ce jour sont certes importantes, mais les parties ne doivent pas perdre du vue les responsabilités qui leur incombent dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord’’.
Pour le Dr SALL, en somme, la bonne tenue des échéances électorales, notamment celle du président de la République, appelle la quiétude. C’est donc à la lumière de cette exigence démocratique, citoyenne et civique pour la paix que la CCSC s’engage et engage l’action pour la tenue d’élections régionales justes, transparentes, crédibles et apaisées.
Rentrant dans le vif du sujet, le conférencier a dissipé une confusion chez nombre de nos compatriotes. Ainsi, a-t-il distingué, le 29 juillet, c’est le jour du vote. Mais l’élection c’est avant cette date du 29 juillet, c’est la période où il faut faire une analyse de la situation politique, économique, sécuritaire du pays, pour faire le bon choix. C’est la période où il faut savoir qu’il faut avoir la carte NINA pour voter. Sommes-nous violents ? Sommes-nous intelligents ? Pour le conférencier, telles sont les préalables auxquelles il faudrait sacrifier pour un vote utile.
Pour la seconde partie du thème, à savoir la représentation utile, Dr SALL a parlé de tous ceux qui seront élus à l’issue du vote. Pour ces élus, a-t-il souligné, il y a le devoir de dire ce qui doit l’être pour tenir la date des élections.
Il a ensuite traité les 5 points d’attention, à savoir : la problématique ; la typologie des acteurs étatiques et non-étatiques ; la typologie des élections (le référendum, les élections générales, les élections régionales, locales, communales).
Sur ce dernier point, le conférencier a fait remarquer qu’après le referendum où il faut répondre par Oui ou Non sur une ou plusieurs questions d’intérêt national, l’élection majeure est la présidentielle, le président de la république étant la première institution. Il y a ensuite l’élection des députés au sujet desquels, il a apporté la précision suivante : « député à et non député de », parce qu’une fois élu, il représente la nation, pas sa circonscription.
Pour le 4e point, Dr SALL a indiqué que le dénominateur commun aux acteurs et aux élections est «le Mali, Un et Indivisible » ; la citoyenneté et le civisme ; le patriotisme intelligent. Il explique ce dernier élément, en faisant savoir que ce qui distingue l’homme de l’animal c’est l’intelligence. Ainsi le patriotisme intelligent revient à tout faire pour rendre la communauté meilleure, exprimer son attachement à la société.
Au niveau du dernier point qui est la conclusion, le conférencier dit : ‘’au cas (que Dieu nous en garde et nous en préserve) où les élections ne seraient pas régulières, ne seraient pas justes, ne seraient pas transparentes, ne seraient pas crédibles, ne seraient pas apaisées ?…’’
In fine, pour le Dr SALL, ce qui se joue d’ici le 29 juillet, c’est l’union de tous les fils, de tous les enfants du pays dans l’unité du Mali.
Par Bertin DAKOUO
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