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Camp des déplacés internes de Faladiè : « Quand il pleut, nos cases sont remplies d’eau »

Comme chaque année, les résidents du camp des déplacés internes vivent un véritable calvaire. Les cases ne tiennent plus et la famine y règne.

« Après la pluie, c’est l’horreur » au camp des déplacés internes de Faladiè. De l’odeur nauséabonde des excréments de bétail, le sol boueux, des tentes effondrées par le vent et la pluie : l’hivernage c’est l’horreur pour les déplacés internes de Faladiè.

Selon Hawa Diallo, mère de 3 filles, dont 2 jumelles d’à peine une année. « La pluie d’hier soir a enlevé la toiture de ma tente. On a passé la nuit toute trempée ». Ses habits, ceux de ses enfants et son unique sac de riz qu’elle gardait soigneusement ont tous été sous la pluie.

Hawa Diallo, qui vit seule avec ses 3 enfants depuis le départ de son mari, poursuit : « dès qu’il commence à pleuvoir, mes enfants et moi utilisent des sceaux pour faire sortir l’eau de notre maison », dit-elle. Après l’effondrement de sa case, elle s’est installée dans une autre juste à côté de celle-ci, malheureusement cette dernière n’arrive plus à tenir face aux vents et la pluie.

Des propos soutenus par sa voisine Fatoumata Tamboura qui ajoute que certains ont la chance d’avoir des bâches comme toiture offertes par les ONG.

Selon Ahmed Maïga, l’un des déplacés, la famine va s’intensifier avec l’hivernage. « Après la pluie, certaines maisons sont remplies d’eau ce qui détruit les vivres. En plus, la dernière distribution de vivres a eu lieu au mois de ramadan. Je n’ai rien eu dans cette distribution, car il fallait avoir son nom sur la liste et avoir une carte pour en bénéficier », explique-t-il. Son oncle Boubacar Dicko occupe une case à 100 mètres de chez lui. Là, il vit avec sa femme et ses 3 enfants, à côté de lui c’est la case de sa mère.

Ils ont été l’un des plus touchés par l’incendie survenu en février 2022. La mère a perdu son petit commerce. Leurs maisons, habits, nourritures, tout a été calciné. Même s’ils ont eu un appui après l’incendie, la saison pluvieuse promet d’être difficile car le dernier don dont ils ont bénéficié remonte au mois de ramadan. « La dernière distribution de nourriture date du mois de ramadan. Maintenant le peu qu’on a est à la merci de la pluie », regrette Boubacar Dicko. Il renchérit qu’au-delà des vivres les projets humanitaires doivent maintenant penser à comment les aider à résister à l’hivernage qui s’approche à pas de géant.

Aly Diabaté

(stagiaire)

Source: Aujourd’hui-Mali

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