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Bouyé dans le cercle des contestataires d’IBK : des proches en colère !

En plus de retirer son soutien au président IBK au profit du candidat de l’ADP Maliba, Aliou Boubacar Diallo, déclaré 3ème lors du 1er tour de la présidentielle du 29 juillet 2018, le puissant Chérif de Nioro rejoint, désormais à visage découvert, les contestataires des résultats dans la rue. Avec cette nouvelle posture, le Chérif dépasse les limites de son candidat qui s’est volontairement privé de faire un choix entre les deux candidats finalistes le 12 août2018 et tombe, du coup, dans le catéchisme du : « Tout sauf IBK ». Mais à quel prix ?

Si le candidat du Chérif de Nioro, Aliou Boubacar Diallo s’est retiré du jeu politique depuis son élimination au 1er tour de l’élection présidentielle, le Chérif de Nioro, quant à lui, y est resté. Mieux, il a décidé de choisir son camp au détriment de la posture de neutralité adoptée par son candidat depuis sa défaite lors du 1er tour, à savoir le camp des contestataires de la réélection du président IBK, déclaré officiellement vainqueur lors du 2ème tour par la Cour constitutionnelle.

En se livrant à ce jeu, Bouyé accepte volontairement de perdre son rôle de médiateur, en tant que leader religieux et devient partie prenante, à part entière, des manifestations de contestation de la décision de l’institution en charge des élections au Mali. En témoigne, la présence, de plus en plus fréquente de ses émissaires lors desdites marches dans les rues de Bamako. «Je suis ici au nom de mon maître, le Chérif de Nioro. C’est lui qui nous a dit de sortir en masse et marcher dans le calme et la sérénité pour montrer notre mécontentement. Et pour dire que nous ne sommes pas d’accord avec l’élection d’IBK. Il n’est pas le président. Ce n’est pas bon pour le Mali. IBK ne peut pas gouverner le Mali. Il (le Chérif de Nioro) nous a demandé de le dire haut et fort, dans le plus grand calme et la sérénité. Le Chérif n’était pas d’accord avec les résultats, y compris ceux du 1er tour… IBK n’a pas pu gouverner le pays. Il n’en a pas l’étoffe. Qu’il rende service aux Maliens en leur restituant leur pays dans le respect et la dignité», a confié à notre confrère ‘’La Sentinelle’’, Cheick Ahmed Siby, l’émissaire du Chérif de Nioro à la marche de l’opposition du samedi 25 août 2018.

C’est dire qu’au fil du temps, la haine du Chérif contre son ancien allié (IBK) a pris de nouvelles formes. De l’élan de l’alternance tant glorifié par ses milliers de disciples à travers le pays, le Chérif de Nioro tombe dans le piège du « Tout sauf IBK » en devenant plus féroce dans la lutte politique que les acteurs politiques eux-mêmes. Mais, pourquoi autant de haine contre un ancien allié qui continue à le considérer comme un père ?

«Je sais qui suis-je et d’où je viens. Je respecte, j’ai toujours respecté et je respecterai toujours mes pères. Ici à Kayes, mon premier père est Cheick Mohamed Ould Bouyé Haïdara, Chérif de Nioro du Sahel. Il est mon père hier, il est mon père aujourd’hui et il restera mon père demain. Je l’ai aimé du fond de mon cœur, par amour et rien n’entamera ça», disait le candidat Ibrahim Boubacar Keïta lors du meeting de l’EPM, en pleine campagne, le dimanche 15 juillet au Stade Makoro Sissoko de Kayes, devant des milliers de militants et sympathisants.

Aliou Boubacar Diallo en colère ?

Selon des sources très proches du candidat perdant de l’ADP-Maliba lors du 1er tour de l’élection présidentielle, Aliou Boubacar Diallo serait, aujourd’hui, dans une colère indescriptible contre cette posture du Chérif de Nioro qui est considérée, au directoire du parti, comme étant un désaveu cinglant de sa décision de ne soutenir ni l’un ni l’autre des deux candidats finalistes du second tour de l’élection présidentielle. « Nous aurions beaucoup apprécié qu’il reste respectueux de nos convictions jusqu’au bout du processus. Nous avons tout fait pour que cela n’arrive pas. Mais, hélas !!! », commente un proche collaborateur du candidat de l’ADP-Maliba.

Par ailleurs, il faut aussi noter que le Chérif de Nioro, semble être lâché dans son combat de contestation des résultats du 2ème tour de l’élection présidentielle par un allié fort, le puissant président du Haut Conseil islamique, Mohamoud Dicko, qui semble opter pour un silence de carpe depuis quelque temps. Désapprouve-t-il, aussi, la décision du Chérif ? L’on ne saura le dire pour l’instant.

 

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