Créée le 7 septembre dernier, la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle (CMP), regroupant 65 formations politiques, a tenu sa première rentrée politique ce samedi 15 novembre 2014 au Cicb. Son président, Boulkassoum Haïdara a mis à profit cet événement pour se prononcer sur les sujets brulants de la vie de la nation.
Pour soutenir les actions du président de la République et du gouvernement, la Convention des partis politiques de la majorité présidentielle a été créée le 7 septembre 2014. La présente rentrée politique a été consacrée à la présentation de l’instance dirigeante et des organes d’exécution de la CMP aux militants des partis membres afin de défendre le programme du Président IBK en mobilisant leur compétence pour l’accomplissement de son projet de société. Aussi, il a été question pour le président de la CMP, Boulkassoum Haïdara de s’attaquer à la corruption, à la gabegie, au « patrimonialisme », à l’impunité et l’insécurité qui ont longtemps miné notre pays. En prélude au meeting, les cadres de la CMP ont animé une conférence sur le thème : «Quelle gouvernance pour un développement durable au Mali. »
Après la présentation des dirigeants de la conférence des présidents, du secrétariat exécutif et du commissariat aux comptes, Boulkassoum Haïdara ne s’est pas fait prier pour dénoncer les mauvaises pratiques du gouvernement qui mettent en doute l’homme providentiel IBK.
Dans son intervention, il a tapé du poing sur la table pour demander de mettre fin à la corruption, au népotisme et à l’insécurité qui gangrènent notre société avant et après la démocratie. A l’en croire, l’ampleur de ces fléaux sont à l’origine de la création du bureau du vérificateur général. Il y a eu maints rapports de cette structure sur la malversation financière avant le régime IBK, dit-il. Selon Haïdara, pour ces rapports, l’impunité a été prescrite pour ne pas porter atteinte à la dignité de chefs de famille. Il a aussi rappelé l’effondrement du système éducatif depuis des décennies avec ses corollaires de grèves, de violences, d’achat de sujets d’examens et de diplômes. Toutefois, reconnait-il, ces rappels ne peuvent nullement constituer d’excuse pour la gouvernance actuelle. Le président Boulkassoum Haïdara avouera également que le passif est lourd, la hiérarchisation des priorités a été mal établie et les moyens disponibles sont insuffisants. « Mais, le mythe IBK comme homme providentiel est injustement mis en doute et pour cause. La corruption, la gabegie et le népotisme, qui s’opéraient hier avec ruse, se sont étalés au grand jour comme pour braver le slogan salvateur prônant l’année 2014 : année de lutte contre la corruption». Selon Haïdara, il n’y a plus de secret d’Etat, plus de secret de défense au Mali. Le Président IBK a été cyniquement trahi par ses collaborateurs, a-t-il ajouté. « Les tonitruantes surfacturations se rapportant à l’acquisition d’un avion présidentiel et à l’achat d’équipement militaire, diversement commentées dans l’opinion, sarcastiquement dénoncées par la presse écrite et orale et sévèrement critiquées par l’opposition, sont le fait de collaborateurs en qui le Président Ibrahim Boubacar Keïta avait placé toute sa confiance et qui l’ont cyniquement trahi», soutiendra Boulkassoum Haïdara. Alors, dit-il, IBK qui a fait ses preuves en tant qu’homme d’Etat doit tirer les leçons de ce début tumultueux de mandat qui a fait douter un peuple impatient. «Nous n’en voulons pour preuve que la naissance du groupe ‘’ANFILILA’’ qui signifie : on s’est trompé » précisera-t-il. Au vu de cette situation alarmante, la CMP suggère au Président IBK d’examiner les critères de choix de ses collaborateurs en intégrant ceux de la compétence, de la discrétion, de la probité, de l’intégrité, de la loyauté et le souci de servir l’Etat au lieu de se servir. Car, affirme-t-il, aujourd’hui, il n’y a aucun secret d’Etat, aucun secret défense qui n’est vendable aux commanditaires de certaines presses haineuses, enragées et comme dressées contre la gouvernance actuelle qui leur facilite également la tâche en leur donnant fréquemment de la graine à moudre. Visiblement remonté contre l’opposition, le président de la CMP, non moins président du parti présidentiel, déclarera que ce sont ces détracteurs, dont la gestion documentée est encore disponible, qui s’érigent en moralisateurs de la gestion publique et défenseurs de l’intérêt du peuple.
IBK exhorté à éviter la gestion solitaire de l’Etat
A cette rencontre, les partis politiques de la majorité présidentielle ont réaffirmé leur engagement à défendre le programme politique du Président IBK et l’action gouvernementale, et même d’être comptables de la gestion de sa gouvernance. Mais, indique Boulkassoum Haïdara, « ils souhaiteraient vivement être associés à la prise des décisions qu’ils sont chargés de défendre, de diffuser et de faire consommer auprès de leurs militants et des populations ; investis de l’autorité et de la considération requises pour compter sur l’échiquier politique national ; associés au déploiement et à la promotion des cadres de leurs partis, suffisamment édifiés sur les pourparlers d’Alger».
Propositions pour la gestion de la crise du nord
Au sujet de la crise qui secoue le septentrion malien depuis l’indépendance, la CMP regrette le fait que toutes les formes de lutte contre l’insécurité au nord soient toujours vaines, qu’elle s’est même aggravée avec l’arrivée des djihadistes et les narcotrafiquants. Partant, elle a salué l’intervention de la communauté internationale auprès des Fama. Cependant, la CMP invite nos partenaires à nous aider pour neutraliser la poche résiduelle du terrorisme qui persiste et évolue dangereusement. Pour ce faire, elle préconise la mobilisation des moyens matériels et humains conséquents. Le déploiement des dispositifs de dissuasion en rapport avec l’opération Barkhane n’entame en rien la poursuite des négociations avec les frères égarés en arme au nord. A cet effet, indique le président de la CMP, « nous invitons nos négociateurs nationaux, en rapport avec les médiateurs internationaux, à demeurer vigilants pour ne pas tomber, au nom d’une régionalisation mal maîtrisée quand bien même renforcée, dans les pièges de l’autonomie ou du fédéralisme déguisé».
Plan d’action pour soutenir IBK
Pour 2014, la majorité présidentielle entend mobiliser les compétences de tous les cadres et dans tous les domaines pour soutenir la réalisation du programme présidentiel et gouvernemental à travers les points suivants : le renforcement de la démocratie, de la décentralisation, de la bonne gouvernance et la réhabilitation de l’Ecole ; le renforcement de la solidarité et de la culture démocratique ; le renforcement de la paix et de la sécurité ; le développement économique social et culturel ; la réconciliation, la justice, les questions humanitaires et la communication.
Oumar KONATE