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“BOKO HARAM POURSUIT SES EXACTIONS”

Présidente du Mouvement pour la paix et contre le terrorisme et coordinatrice du Collectif contre le terrorisme, une association présente demain mardi 14 avril au Champs-de-Mars à Paris, dès 13h en soutien aux jeunes filles nigérianes enlevées il y a un an, Huguette Chomski-Magnis répond aux questions de Paris Match.

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Paris Match. Pourquoi est-ce important de continuer à se mobiliser pour les 220 jeunes filles nigérianes, enlevées il y a tout juste un an ?
Huguette Chomski-Magnis. Parce que l’enlèvement de Chibok reste emblématique : par sa cible, l’éducation des jeunes filles, par son ampleur et par la mobilisation qu’il a suscitée. Jamais les exactions des hordes de Boko Haram n’avaient entraîné pareille riposte au plan international. Les enlèvements et massacres ultérieurs n’ont guère mobilisé non plus. Boko Haram poursuit ses exactions, même lorsqu’il est contraint au repli par la contre-offensive militaire. Ses assassins massacrent, enlèvent femmes et enfants avant d’abandonner une zone, sans révolter le monde.

Nous ne savons pas exactement si elles sont mortes ou vivantes, votre collectif a été reçu par l’ambassadeur du Nigéria, que vous a t-il dit ?
Il a démenti la rumeur de leur mort. Il a aussi affirmé l’attachement de son immense pays aux valeurs universelles des droits humains.

Comment expliquez vous que le sort de ces jeunes filles tombe dans l’oubli?
Il est noyé dans le flot sanglant des attaques des terroristes islamistes. Au Nigeria, ailleurs et même ici en France. Et puis la mobilisation contre le terrorisme n’est hélas pas vraiment une tradition dans notre pays.

“LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE ET L’ONU SONT PARALYSÉES FACE AU TERRORISME”

En voulez-vous aux responsables politiques français et étrangers de ne pas prendre suffisamment fait et cause pour elles ?
C’est le problème général de la communauté internationale et de l’ONU, paralysées face au terrorisme. Je pense profondément que si la société civile se mobilise, elle peut faire bouger les lignes des politiques. C’est là l’objectif principal de notre mouvement. Comment se mobiliser pour endiguer tout soutien au terrorisme et arracher sa condamnation universelle, toute la question est là. Par la pétition et la manifestation, par des réunions, des expositions et encore bien des choses qu’il nous faudra inventer.

Et selon vous, pourquoi les intellectuels restent également silencieux ?
Idem, il faut qu’ils, qu’elles, prennent la parole et aident la jeunesse à se mobiliser pour ces filles.

Vous êtes responsable du Mouvement Pour la Paix et Contre le Terrorisme, en quoi ce mouvement est-il légitime pour aider les jeunes nigérianes ?
S’affirmer comme un mouvement de résistance au terrorisme cela implique de tout faire pour sensibiliser la société civile au sort des victimes de celui-ci, où que ce soit dans le monde ! Ce que nous avons fait pour les lycéennes de Chibok dès le 17 avril 2014, en lançant un appel avec les associations partenaires du Collectif Contre le Terrorisme. Ce n’est pas un hasard si nos partenaires les plus proches sont des associations de défense des droits des femmes : quand on défend le droit universel des filles à l’éducation et les droits des femmes en général, on trouve le terrorisme islamiste sur sa route.

“RIEN N’EST INÉLUCTABLE”

Faites-vous confiance au nouveau président nigérian Buhari pour lutter contre Boko Haram et retrouver les lycéennes de Chibok ?
Il professe la même détermination que le président sortant Goodluck Jonathan mais nous avons vu que cela ne suffit pas ! Et son passé putschiste ne peut être nié. A lui de faire ses preuves à présent et d’assurer la protection armée des établissements scolaires puisque les enfants sont les cibles de la sale guerre menée par les terroristes.

Pensez-vous qu’il reste un espoir de les retrouver ?
Oui. Avec une grande angoisse néanmoins pour le sort de certaines d’entre elles. Celles qui auraient tenté de s’échapper sans y parvenir. Celles dont la séquestration et les mauvais traitements auraient détruit la santé. Celles qui se seraient suicidées par désespoir. Celles qu’on aurait envoyées se faire exploser.
Et puis il y a le risque que leurs tortionnaires décident de les liquider elles aussi, s’ils doivent battre en retraite.

Au fond de vous, gardez-vous espoir de les voir revenir un jour ?
Mais il faut partir du principe que rien n’est inéluctable.

Source: parismatch.com

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