La communauté internationale “attend des réponses” sur le crash du Boeing abattu par erreur par l’Iran, a averti jeudi le chef de la diplomatie canadienne après une réunion des pays touchés, qui ont demandé à Téhéran d’indemniser les familles des victimes et de juger les responsables.
“Les familles veulent des réponses, la communauté internationale veut des réponses. Le monde attend des réponses et nous ne relâcherons pas nos efforts tant que nous ne les aurons pas”, a déclaré à la presse François-Philippe Champagne.
“Ce n’est pas le moment d’accuser mais c’est le moment d’obtenir des réponses”, a-t-il insisté.
Il s’exprimait après une réunion à Londres avec ses homologues du Royaume-Uni, d’Ukraine, de Suède et d’Afghanistan, dont des ressortissants sont morts lors du crash du Boeing 737 d’Ukraine International Airlines le 8 janvier.
Dans un communiqué publié à l’issue de la rencontre, les cinq pays ont publié une déclaration demandant à l’Iran d'”assumer la responsabilité totale” de la catastrophe, “y compris l’indemnisation”.
Ils réclament aussi que les “responsables” du drame, survenu dans un contexte de vives tensions entre l’Iran et les Etats-Unis, fassent l’objet d’une “enquête criminelle indépendante et de procédures judiciaires transparentes et impartiales”.
Après deux jours de démentis officiels de la thèse selon laquelle un missile avait été tiré sur le Boeing 737 d’Ukraine International Airlines, les forces armées iraniennes ont reconnu samedi leur responsabilité, en évoquant une “erreur humaine”.
Les 176 personnes à bord, en majorité des Iraniens et des Canadiens, sont décédées.
“Quand vous acceptez la responsabilité totale, il y a des conséquences”, a insisté M. Champagne.
Mardi, les autorités iraniennes ont annoncé des arrestations, dont le nombre n’a pas été précisé, dans le cadre de la “vaste enquête” menée pour déterminer les responsabilités après la catastrophe du Boeing ukrainien.
Le président Hassan Rohani a réaffirmé que son pays devait “punir” tous les responsables du drame. “Il est très important (…) que quiconque a été fautif ou négligent” soit poursuivi, a-t-il dit. Il a demandé la formation d’un “tribunal spécial avec des juges de haut rang et des dizaines d’experts”.
Le Point