Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Bocari Tréta : ‘’cette affaire des engrais frelatés ou toxiques c’est de la fantaisie’’

C’est la principale réponse qu’a trouvée le ministre du Développement rural, Bocari Tréta aux questions orales relatives au scandale des engrais frelatés que lui a adressées, le jeudi dernier l’infatigable honorable Oumar Mariko. Les questions orales d’Oumar Mariko avaient trait à l’accaparement des terres, à la mise en place illégale de l’Union des sociétés coopératives des agriculteurs et à un marché de 17 000 tonnes de chaux agricole attribué de gré à gré. Mais c’est encore l’affaire des engrais hors norme importés au Mali qui a dominé les débats.

bocary treta ministre Développement rural secretaire general bureau executif national rpm

Ces questions orales sont adressées au ministre du Développement rural interviennent deux semaines seulement après son interpellation, sur le même sujet par l’honorable Bakary Koné.

L’honorable Mariko a voulu savoir lors de cette séance de questions orales, les conséquences néfastes que pourraient avoir les engrais hors norme introduits au Mali sur la santé humaine, mais aussi sur la terre et sur la campagne agricole en cours.  Il s’agissait également de savoir le laboratoire dans lequel dans lequel les échantillons d’engrais ont été analysés.

Après avoir tourné en rond, le ministre du Développement rural, Bokari Tréta a sélectionné soigneusement les questions auxquelles il pouvait trouver réponse et laissant les questions embarrassantes sans suite.

Par rapport aux engrais, Bocari Tréta persiste et signe : «il n’y a pas d’engrais frelatés au Mali». Selon lui, suite aux analyses d’échantillons effectuées par le laboratoire de Sotuba à Bamako et dans un laboratoire français, tous les engrais de mauvaise qualité ont été retirés des magasins CMDT et OHVN.

Mais l’honorable Mariko a prouvé le contraire. Pour le député, il y a bien la présence d’engrais hors norme au Mali. Il indique que suite à la lettre du ministre ivoirien de l’Agriculture adressée à Tréta, des engrais de mauvaise qualité refusés par le Burkina-Faso se sont retrouvés au Mali.

Acculé par l’honorable Mariko sur la question des engrais, le ministre Tréta se déchaîne. «L’affaire des engrais frelatés ou toxiques, c’est de la fantaisie. Il faut de la mesure, il faut que l’on se contienne et qu’on se dise la vérité. Il n’y a pas d’engrais frelatés au Mali. Nous avons conscience de la mission qui nous est confiée», a-t-il lancé.

Mariko propose la mise en place d’un comité de suivi pour faire la lumière sur les conséquences nocives de ces engrais.

Aussi, le ministre du Développement rural a affirmé haut et fort qu’il n’y a pas d’accaparement de terres au Mali. Mieux, le gouvernement malien fait la promotion des exploitations familiales. Toutefois, il reconnait que le Mali ne connaitra pas l’autosuffisance alimentaire sans l’agro-business. C’est pourquoi l’Etat accepte de signer des contrats de bail avec des operateurs économiques pour  faire l’agriculture industrielle.

L’honorable Mariko pense le contraire. Selon lui, partout au Mali, des familles entières sont expropriées de leurs exploitations agricoles par des riches ou operateurs économiques. Il a cité les cas de Sanamadougou, Sao et Niono dans la zone Office du Niger. Dans la zone Office du Niger, 34 villages sont privés de leurs terres au profit des operateurs économiques. Et Mariko d’ajouter que le contrat de bail entre l’Etat malien et le PDG de GDCM, Modibo Kéita est un faux contrat. Car l’operateur économique s’est installé sur une zone (localité de Sanamadougou) autre que celle dont il est question dans le contrat de bail.

L’Honorable Mariko accuse le ministre du Développement rural d’avoir illégalement  attribué de gré à gré, un marché de 17 000 tonnes de chaux agricole à un operateur  économique en raison de 250 000 FCFA la tonne. Alors même que d’autres soumissionnaires donnaient la tonne à 70 000 FCFA. Le cout total de ce marché s’élèverait à environ 4 milliards FCFA.

Le ministre s’est contenté de dire que le marché a été attribué dans les règles de l’art.

Autre reproche fait au ministre Tréta, c’est le fait qu’il s’est impliqué dans le renouvellement des bureaux des sociétés et coopératives, afin d’imposer les hommes capables de faire son affaire. Selon Mariko, pour arriver à ses fins, le ministre du Développement rural a procédé à la mise en place du bureau de l’Union faitière des sociétés et coopératives agricoles avant même le renouvellement des structures de base.

Bocari Tréta a nié en bloc ces allégations en indiquant qu’il s’agissait d’adapter l’Union faitière des coopératives agricoles à la réglementation en vigueur de l’Organisation pour l’harmonisation des droits des affaires en Afrique (OHADA).

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance