Mon très cher grand auditeur, j’ai appris avec intérêt que tu m’as citée lors de ta récente sortie sur la bande FM de Koulouba sans mon autorisation. Ainsi, sans ce préalable tu as osé parler de moi à vos amis et soutiens politiques de la Mouvance Présidentielle. Négativement ! Sauf respect au Cousinage, j’allais dire qu’il y’a eu intrusion dans mon champ d’action et le dire vertement à THEOS et à HERTZ. Ce n’est pas grave, très cher Magistrat suprême. J’encaisse puisque ma plainte n’aura jamais eu de suite. Pourtant nous vivons dans une république. Je m’en remets à Soubahannah WATAllah. Tu as décidé de parler de moi sans remuer ta langue et, en fait, sans rien dire de moi en mal. Heureusement ! Dans mon jargon cela est un aveu. Je suis et reste bien ta cousine malinké née à Kankan.
Nous buvons à la même eau du grand Djoliba, c’est pourquoi ici à Bamako Coura on m’appelle, affectueusement, Radio Kankan. Tu ne peux pas ne pas le Savoir. Pour la petite histoire, renseignes-toi, je ne suis ni infidèle encore moins porte-malheur. Mon atout, c’est obliger le silence à me vendre son or. Ah, oui! Je ne fais pas non plus pleurer mais mon art est de donner l’insomnie à celui qui se croit plus malin. Mes victimes trouvent que je suis folle, et me qualifient de rumeur. Un tourbillon quoi ! Ces qualificatifs me font sourire. La preuve est que mes tracts payent toujours.
C’est leur droit, étant donné que je les coince jusqu’au niveau le plus intime de leur cerveau pour sortir la vérité. Moi radio Kankan, les commentaires des choqués ? Je m’en moque éperdument.
Pour s’en convaincre, mon frère, fait un tour au Dibidani et ou encore au grand marché Dabanani, vous apprendrez beaucoup de moi. J’y siège.
Laisse-moi alors te dire ma profonde gratitude de me nommer incidemment lors de ton ennuyeux soliloque avec la silencieuse assemblée des djinns. Hallahamdoulillah ! Je t’en remercie. Dans ton auditoire, les plus jeunes seront curieux de savoir qui je suis.
En tous les cas, Moi Radio Kankan ferait mieux en concision dans mes propos. J’informe court, vite et précis. Mon caractère irréductible, c’est le refus d’être mordue par les dents. C’est pourquoi, je m’échappe vite de la vigilance de tous les autres organes implantés dans notre loge commune, la tête. Le ridicule, en parlant de moi, cher grand auditeur, ce que tu étais en face de ma sève nourricière, les hauts responsables d’à côté. Ils n’ont pas tort de me filer des infos en mal de rétention dans les coulisses et valises.
Moi Radio Kankan te félicite d’avoir pris comme option à ne rien dire, ne rien entendre sur les dossiers brûlants à haute teneur et de senteur de roussi, de ma patrie. Je m’en charge. Qu’il te plaise, très cher cousin, que de temps en temps, dans les grandes oreilles bamakoises, je mette de mes coups stridents. Tu as certainement souvenance que notre culture a toujours enseigné que la nature a horreur du vide.
Telle est la situation des échos du palais de Koulouba. Toujours abonnés absents. Rien d’audible et de crédible ne sort des canaux d’information des cellules dédiées à cela près de toi. Les souris voisines dans leurs sorties vespérales nous renseignent que tu serais inaccessible et surtout peu poreux aux conseils. Des gens sont alors payés pour parader à vos côtés ? Cela s’appelle Pathologie Communicationnelle présidentielle.
Si tel est le cas, souffrez que l’onde de choc des belles rues de Bamba Niaré, Moi Radio Kankan, règne alors en maîtresse absolue jusqu’à la venue d’une probable parole sérieuse des lambris du palais pour me contredire. Contre ton mot, ma pause.
C’est partagé que Gouverner, c’est parler vrai aux gouvernés. Tout comme les problèmes de Communication se gèrent avec des expertises.
Alors moi Radio Kankan, la doyenne de la Cité, confirme qu’à Koulouba F.M, le bruit est en soi ravageur mais le silence, pire.
Radio Kankan
Kouma ni toulo kounandi
