Lundi dernier, la route de Kalabancoro a été le théâtre d’affrontements entre les apprentis Sotrama et des étudiants en colère. La grogne, qui s’est poursuivie le lendemain, a paralysé la capitale.
C’était très difficile de relier les deux rives de Bamako le mardi dernier. A cause d’une mésentente entre les apprentis de Sotrama et des étudiants, survenue lundi sur la route de Kalabancoro, l’ensemble des syndicats des transporteurs de la rive droite a décrété 72 heures de grèves. Mardi, les usagers des transports en commun ont donc été pénalisé car n’ayant pas de moyens pour relier les deux de la ville.
La grève a été emmaillée par des séries d’affrontements. Selon nos informations, tout a commencé lundi matin lorsque des apprentis en colère ont barricadé la route de Kalabancoro qui, faut-il le rappeler, mène à la Cité universitaire de Kabala. C’est ainsi qu’un groupe d’étudiants a décidé d’enlever la barricade. Ce qui a malheureusement tourné en affrontement à coup de hache et de bâton. Des armes semi-professionnels auraient même été utilisées, selon des témoins.
Selon Cheick Diakité, un membre du comité syndical, cette crise aurait commencé depuis quelques semaines. “Nous avons appris que certains de nos chauffeurs et apprentis avaient des problèmes de stationnement sur cette tronçon à cause des mouvements des étudiants”, précise M. Diakité. Et d’ajouter : “ce sont les bus des étudiants qui barraient la route à la circulation. Suite à cela, nous avons appris qu’ils ont même frappé nos apprentis et souvent cassés des vitres de certains véhicules”. Contactées par nos soins, regrette le syndicaliste, la gendarmerie et la police n’ont posé aucun acte. “Ils n’ont pas voulu mettre les étudiants en colère”. “Alors, nous avons décidé d’aller en grève sur cette tronçon, puis sur toute la rive droite”, affirme M. Diakité.
De leurs côtés, les étudiants réfutent les accusations. D’après Seydou Touré alias CFA le problème remonterai à 2017 lorsque les syndicats de Sotrama avaient organisé une grève contre les bornes, jugées trop nombreuses et proches de la chaussée. Ainsi, ajoute l’étudiant, des apprentis ont tenté d’empêcher des étudiants à embarquer dans un taxi pour rejoindre l’université de Kabala. “Ils ont frappé nos camarades et c’est ainsi que la guéguerre a commencé”, jure-t-il. “Sinon, nous n’avons jamais frappé impunément un apprenti. Ce sont aussi nos frères et nos compagnons”, insiste-t-il.
La grève décrétée pour 72 heures a été annulée et les Sotrama ont repris la route mercredi. Une solution définitive a-t-elle été trouvée ? Néanmoins, les populations ont été soulagées avec cette réouverture des Sotrama qui demeure le moyen de transport en commun le moins cher et le plus accessible à Bamako.
Nous y reviendrons.
Bintou Diawara
30minutes