Du “marché de Noël de Bamako en fête”, les populations vibrent au rythme des préparatifs de Noël et de la Saint-Sylvestre, célébré chaque 31 décembre.
A quelques jours de la fête de la Saint Sylvestre, les rues de Bamako sont embouteillées. En voiture, à moto ou à pieds, se déplacer dans la capitale relève de l’exploit. Entre le travail, les courses pour les cadeaux et la quête de bons condiments pour assurer les plats succulents pour la fête, les populations s’affairent.
L’ambiance s’installe peu à peu en cette approche de la fête de Noël, de la Saint Sylvestre et du nouvel an. A Sogoniko, le plus grand marché de la Commune VI, il est toujours difficile ici de se frayer un passage. Avec les fêtes de fin d’année, l’affluence est encore plus grande.
Tous les marchés sont l’endroit idéal pour faire de bonnes affaires, pour acheter des jouets en cette période de fêtes.
“Je suis venue avec les enfants pour acheter leurs jouets. Nous avons trouvé ce que nous voulions : une voiturette, une poupée et une moto. On retourne satisfait”, déclare Mme Hawa Sissoko, toute souriante.
“Moi, je suis venu acheter des jouets pour mes neveux et mes nièces. J’avais des appréhensions liées à leurs prix. Mais j’ai trouvé les prix abordables. Je repars donc satisfait”, fait savoir Traoré Mariam.
“Je suis venu de Sénou en Commune VI du district de Bamako. Chaque année, j’organise un arbre de Noël pour les enfants du village. Je suis donc là pour acheter des jouets. Les prix sont abordables”, confie Adama Konaté.
Les clients sont satisfaits, les commerçants aussi
“Je vends les chapeaux de Noël et d’autres jouets. Ça se passe bien, on ne se plaint pas. Mais les gens disent qu’ils n’ont pas assez d’argent pour ces fêtes”, affirme sous couvert anonymat au marché de Banankabougou.
“Je vends des vélos, des voiturettes et d’autres jouets. Ce n’est pas le même engouement que les années précédentes mais ça va”, se contente de dire Modibo Fomba aux Halles de Bamako.
Pour certaines femmes de la Commune II, il faut se faire plus belles. “C’est la fête et il faut se faire belle. Je le fais pour mon mari. Il m’a donné de l’argent pour ça”, indique Rosaline.
“Les temps sont vraiment durs. Mais on n’a pas le choix, ce sont nos petites économies que nous utilisons pour nous coiffer et acheter les habits de fêtes. Sinon il n’y a pas d’argent “, se plaint Ange Cissé.
Emma est coiffeuse. Pour elle, ce n’est pas encore la grande affluence. “Ça se passe bien mais pas comme on l’aurait souhaité. On attend et on espère que ça ira. Nos prix sont bons, 3000 et 5000 F CFA. On espère que les clientes afflueront dans les jours qui viennent”, atteste-telle.
Les restaurants populaires communément appelés “maquis” et les buvettes se préparent aussi pour faire face à l’affluence des fins d’année.
“Nous avons pris des dispositions spéciales pour cette fête de fin d’année. Nous allons renforcer la sécurité et le personnel pour que la clientèle soit satisfaite. Nous avons fait plusieurs réunions dans ce sens”, soutient Marie Claire, gérante d’un restaurant Djélibougou.
En tout cas aujourd’hui, avec la normalisation en cours, les Bamakois n’entendent pas bouder leur plaisir.
Massara, artiste et mère de trois enfants, vit à Sénou. Elle explique : “A quelques heures de la fête, je ne sais pas encore ce qu’on mangera, ni comment je vais habiller les enfants. De même, pour les jouets. Lesquels acheter ? Où ? Comment ?” Et d’ajouter : “J’espère que mon mari et moi pourrons avoir l’argent pour faire face”.
Dans certains marchés, et souvent en bordure de rues, les articles de la foi et de la spiritualité font concurrence aux gadgets et autres jouets profanes. Dans les supermarchés, les étals sont bien achalandés. La clientèle est présente, attirée parfois par des disc-jockeys et leurs haut-parleurs installés à ciel ouvert devant les magasins. Difficile souvent de tenir une conversation dans un tel tohu-bohu.
Coquette, souriante, accueillante et prudente
Dans les six communes, les grands quartiers, chacun essaye de rendre la ville coquette. Sapins, flocons et guirlandes lumineuses ornent les ronds-points, les jardins publics ainsi que les principales artères de chaque quartier. Les autorités en charge de la sécurité ont redoublé d’effectif. La police et la gendarmerie règlent la circulation et veillent aux débordements. Les vendeurs à la sauvette ont pris d’assaut les lieux à forte fréquentation, proposant aux passages jouets, fleurs, chaussures et vêtements pour enfants…Lire la suite sur Aumali
Adama Diabaté
Source: L’Indicateur du Renouveau