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Autopsie des griefs du BIPREM: les réponses aux assusations contre le Président IBK

Mardi 1er mars, une association, le Bloc d’Intervention populaire et Pacifique pour la Réunification Entière du Mali (BIPREM-Fasoko), tient une conférence de presse. Avec le soutien de deux autres associations, le COPA (Collectif des Patriotes) et le Mouvement An Toro la, les conférenciers du jour, Lassine DIAWARA et Bokari DICKO, tous deux journalistes, font à leurs confrères, invités à la Maison de la Presse, l’aimable confraternité de deux scoops inédits : ils viennent de porter plainte contre le président de la République.

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Pour étayer leurs affirmations :
-ils distribuent à la presse un document intitulé : « Le Bloc d’Intervention populaire et pacifique pour la Réunification entière du Mali : Porte plainte contre le Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar KEITA, pour haute trahison et gestion scandaleuse de l’argent public » ;
-ils révèlent que la Haute cour de justice du Mali a accepté de recevoir leur requête, copie d’un accusé de réception faisant foi.

Qu’est-ce qui oppose le BIPREM au Chef de l’État ? Reformulons la question : qu’est-ce que cette association marginale, même si elle est dirigée par deux journalistes, reproche au Camarade Président Ibrahim Boubacar KEITA ?
Si on se réfère à l’intitulé de leur « plainte », le BIPREM, à travers Lassine DIAWARA (journal L’Option) et Bokari DICKO (Mali Demain), accuse le président de tous les Maliens de « Haute trahison » et de « gestion scandaleuse de l’argent public ».
Sur quelle base se fondent-elles ces accusations aussi gravissimes qu’infamantes ? Dans le document qui a circulé sur internet et dont une institution au moins de la République a été destinatrice (la Haute Cour de Justice), le BIPREM énumère sept (7) chefs d’accusation, du moins sept (7) « griefs » et auxquels il exige une réponse de la part du Chef de l’État du Mali, le Camarade Président Ibrahim Boubacar KEITA.

Dix jours après le début de cette sordide affaire dite du BIPREM, le parti, d’autres formations de la Majorité, des associations ainsi que plusieurs camarades ont réagi. J’ai aussi lu avec beaucoup d’intérêt certains articles et commentaires dans la presse, notamment l’article très fouillé de Info-Matin du vendredi 11 mars (IBK, Rpm et Biprem : laver l’affront).
Pour le militant que je suis, c’est bien de cela qu’il s’agit : « il faut laver l’affront ». Mais comment y parvenir lorsque la spontanéité militante se noie dans l’hésitation, l’évitement pour ne pas dire le renoncement ?
Comment laver l’affront si personne ne veut aller à l’affrontement, si personne ne veut se salir les mains, si personne ne veut prendre des coups pour un camarade qui subit quotidiennement d’immondes attaques de bas étage et d’ignobles calomnies alors qu’il est et reste en mission du parti, de l’ensemble de la majorité, de l’écrasante majorité du peuple malien qui l’a conforté avec plus 77 % de ses suffrages ?
Le camarade président peut-il réussir sa mission s’il n’est pas accompagné de moyens à la hauteur des défis et des enjeux ? La première condition du succès du président (de notre succès à tous), c’est un soutien indéfectible, sans faille et à toute épreuve.
Depuis dix jours maintenant, notre parti, le RPM, et la Majorité, n’ont certes pas rasé les murs, mais notre soutien ressemble à s’y égarer à ce qu’on appelle en matière de grève le service minimum. Du bout des lèvres, nous avons condamné, appelé à la vigilance, et à la mobilisation ; pour le politiquement correct et par opportunisme, avec tous les égards militants.

De l’affaire
La plupart d’entre nous qui avons réagi à cette affaire l’avons fait par réaction épidermique dans le meilleur des cas, sinon pour faire bonne figure avons versé dans les attaques personnelles et le dénigrement improductif contre les auteurs de ce que la Haute Cour a appelé « tract ». Les uns ont parlé de règlement de compte et de vengeance d’un congédié contre la famille du président ; de chantage sur le pouvoir ; de combat par procuration ; de manipulation et d’instrumentalisation de l’Opposition ; etc.
Les réactions les plus pointues ont mis en avant les sales desseins du BIPREM et de son président, Lassine DIAWARA, leur défaut de qualité d’ester contre le président de la République, l’irrecevabilité de la plainte devant la Haute Cour de Justice pour haute trahison.
On s’est peu préoccupé des motivations, des enjeux, des implications politiques et surtout d’une stratégie cohérente de gestion.
En persistant à chercher vaille que vaille un bouc émissaire, la désinformation et la subversion (parce que c’est bien le cas) prendront une longueur d’avance, s’incrusteront. En extrapolant au superfétatoire et au périphérique, surtout esquivant le fond de la polémique, le RPM et tous les soutiens du Président IBK, prennent un risque avec une défense molle de lui faire perdre un procès inédit. Non devant la Haute Cour de Justice, mais devant le Tribunal de l’opinion.
Par sa plainte « contre le Président de la République du Mali, Ibrahim Boubacar KEITA, pour haute trahison et gestion scandaleuse de l’argent public », le BIPREM-Fasoko dit ne pas vouloir d’un impeachment (destitution, ou démission). En tout cas, d’abord.
Poussant hors de ses limites la liberté d’expression et d’action, l’association « exige (simplement, mais) rigoureusement (la) comparution (du Président IBK) pour donner au peuple malien des explications simplifiées sur des dérapages qui font embourber et obstruer la souveraineté et la prospérité nationales ».
Des accusations ont été portées publiquement contre le président de la République. Leurs auteurs sont connus ainsi que leurs prétentions. Ce qu’il faut, loin de la polémique injurieuse ou une campagne de dénigrement contre eux, ce sont des réponses claires et sans esquives.
Les griefs avancés par le BIPREM sont-ils fondés en droits et justifiés par la pratique démocratique ?
Ce qu’il faut, c’est prendre le temps pour répondre point par point à ces accusations qui ne résistent pas au droit et à la pratique démocratique.
En toute modestie, nous allons construire notre contribution au débat, en grande partie, sur les réponses données par le journal Info-Matin et celles d’autres camarades parues dans la presse.
Cette contribution qui se veut humblement une réponse politique et juridique aux accusations portées par le BIPREM contre le camarade Président Ibrahim Boubacar KEITA. Le BIPREM veut des réponses, donnons-les-lui :

Première accusation
L’association BIPREM accuse le Président IBK d’avoir violé la Constitution par son refus de présenter publiquement ses biens.

Faux et archifaux. Non seulement le camarade Président Ibrahim Boubacar KEITA a fait la déclaration de ses biens conformément aux prescriptions constitutionnelles (article 35 in fine de la Constitution du 25 Février 1992), mais aussi il s’en est expliqué. Donc, la Constitution du Mali a été respectée et dans le fond et dans la forme.
La Cour Suprême, la plus haute juridiction de notre pays en a donné acte au président élu et lui a délivré le récépissé de sa déclaration, sous le N° 01/P-CS du 9 septembre 2013.
Les arrêts de la Cour Suprême devraient tout de même être respectés parce qu’ils doivent être revêtus de l’autorité et de la force de la chose jugée.
En janvier 2014, la Présidence de la République s’est expliquée sur la question, dans un communiqué largement diffusé (et commenté), à l’époque.
Le débat n’est pas si le Président IBK a fait ou non sa déclaration de biens (parce que tout le monde sait qu’il l’a fait en bon républicain). Le débat est pourquoi le patrimoine du Président IBK n’a pas été rendu public ? Pour le trancher, il faut poser la bonne question : après la déclaration de biens du président à la Cour suprême, il lui revient de droit de rendre public le patrimoine du Chef de l’État ?
Que l’information n’ait pas été rendue publique ne peut être imputable au Président IBK. Il revient à Cour Suprême et non au Président IBK d’assurer la publicité de ses audiences et de ses arrêts (article 4 de la loi n° 96-071 du 16 décembre 1996 portant loi organique fixant l’organisation, les règles de fonctionnement de la Cour Suprême et la procédure suivie devant elle).
Après avoir été calomnié de tout (histoire du Koulou bleni, par exemple), qu’est-ce que la publication par le camarade président IBK de son patrimoine aurait changé aux commérages et aux suspicions ? Allah ka tignè demè !

Deuxième accusation
L’association BIPREM accuse le président d’avoir détourné la somme de « 28 549 901 190 FCFA (selon le BVG 2014), lors des achats de l’avion présidentiel (prix inconnus, entre 8,17 et 21 milliards FCFA) et des équipements militaires ».

Un grotesque faux qui fignole avec la dénonciation calomnieuse et la diffamation. Les journalistes que sont Lassine DIAWARA et Bokari DICKO devraient savoir au moins les conséquences de ces délits qui peuvent aussi ouvrir la voie à l’Offense au Chef de l’État.
Pour pouvoir détourner cette somme, il faudrait que le camarade Président Ibrahim Boubacar ait pu en être le gestionnaire. Puisqu’il se réfère au rapport du Vérificateur général, nulle part le rapport en question ne cite, a fortiori ne met en cause le président de la République, Chef de l’État.
Si détournement il y a dans l’affaire de l’achat de l’avion présidentiel et des équipements militaires, c’est loin du montant avancé par le BIPREM. Ce que le Rapport du Bureau du vérificateur général relève, contrairement aux accusations gravissimes du BIPREM, c’est un « détournement de deniers publics d’un montant de 9.350.120.750 FCFA » à déférer au Procureur.
Le devoir du président de la République destinataire du rapport était de transmettre le dossier au Procureur. Il l’a fait comme pour tous les dossiers qui lui ont été transmis depuis qu’il a prêté serment.
Dès lors qu’une affaire est pendante devant la justice, comment le BIPREM peut-il amener le président de la République à opiner là-dessus, en violation de la séparation des pouvoirs ?
Cette affaire est close. Bien close. Le FMI et d’autres partenaires qui avaient été induits en erreur sont de retour et la confiance est depuis restaurée entre le Mali et ses partenaires. Au grand désarroi des apôtres du chaos, de l’impasse et de la révolte.

Troisième accusation
L’association BIPREM accuse le président de la République de « dilapidation du denier public dans l’acquisition des engrais agricoles dits frelatés et 1000 tracteurs pour les agriculteurs maliens ».

Faux et manipulation machiavélique.
Pour qu’il y ait des irrégularités dans la passation de ces marchés comme le prétend et accuse le PARENA, il faut attendre les investigations indépendantes du Bureau du vérificateur général saisi du dossier. On peut en effet, supposer que, tout comme le PARENA qui semble être son inspirateur, le BIPREM fait au moins confiance au Vérificateur général. Le Premier pour l’avoir saisi, le second pour l’avoir cité comme source.
Mais en attendant, c’est une hérésie d’affirmer aujourd’hui que subventionner l’agriculture c’est du gaspillage. Tous les pays du monde pratiquent la même politique. D’ailleurs, comment peut-on parvenir à la souveraineté alimentaire une des charpentes du programme du camarade Président Ibrahim Boubacar KEITA sans une modernisation de l’agriculture à travers la mécanisation ?
Comme le dit le journaliste, est-ce la première fois que l’État malien subventionne les intrants agricoles et les tracteurs ? N’a-t-on pas vu des tracteurs livrés hier dans le désert au nom de la promotion de la mécanisation de notre agriculture alors que tous les paysans de Sikasso n’en étaient pas encore dotés ? Ça, ce n’était pas du gaspillage… Mais l’est tout ce que IBK fait !
Allah ka tignè dèmè !

Quatrième accusation
L’association BIPREM fait grief au Président IBK d’avoir fait une « diminution indue du budget des Forces armées de 281 milliards en 2015 à 213 milliards en 2016 et l’augmentation incongrue du budget de la Présidence de la République de 9,3 milliards en 2014 (14,6 milliards en 2015) à 19,3 milliards en 2016 ».

Faux et manipulation. Dans le seul cadre de la Loi d’orientation et de programmation militaire, il est prévu pour 2016 un investissement de 109.489.958.134 FCFA.
Comme on le voit, l’accusation est non seulement malveillante, mais aussi elle trinque avec la subversion. En effet, faire une telle délation, c’est tenter de convaincre les Maliens que le chef suprême des forces armées et de sécurité ne se soucie pas d’elles et qu’il ne se préoccupe que de son confort personnel. Comme si tout le budget de la Présidence allait dans le « nansongo » (prix de condiment) d’IBK.
Primo, ce n’est pas le Président IBK qui décide, soumet et vote le budget de l’armée tout chef suprême de l’armée qu’il est. Le budget de la défense est élaboré par le département de concert avec les états-majors et le conseil supérieur de la défense (crise oblige). Comme chaque département, le projet de budget de la défense est adopté en conseil de ministre. Il revient à l’Assemblée nationale, arbitre en dernier ressort d’augmenter ou de diminuer un budget, y compris celui de la défense.
Secundo : l’Etat étant une continuité, l’Assemblée ne va pas reconduire ou augmenter systématiquement le budget de l’armée. Elle tiendra compte des dépenses effectuées et votera un budget suivant les besoins réels. Donc, les parlementaires ne vont pas créditer un poste de dépenses sans besoin correspondant. En 2015, l’État a commandé des avions. Il est logique que cette année, le budget de l’armée soit soulagé de ces montants.
Tertio : le Président IBK est le seul Commandant en chef de l’armée malienne à avoir nourri et réussi à faire adopter une ambition de renouveau (formation et équipement) de l’armée malienne, à travers une Loi d’orientation de programmation militaire chiffrée à plus 1 200 milliards de francs CFA.
Et les résultats sont là, visibles de tous, de manière éclatante.
L’armée malienne, depuis 2014, est de retour. Tout patriote doit en être fier, au lieu de verser dans la conjecture et la délation.
Aucun commandant en Chef de l’armée ne va accepter une jacasserie sur des secret-défenses en une période aussi cruciale de la refondation de son armée.
Pour ce qui est du budget de la présidence, le camarade Président Ibrahim Boubacar KEITA est à l’aise. Lui qui n’a ni traîné de casseroles en 25 ans de hautes responsabilités au sommet de l’Etat (conseiller, député, ministre, Premier ministre, Chef d’État) ni jamais été poursuivi (et pourchassé comme d’autres qui oublient facilement) par les clameurs, n’est point le Chef d’État le plus loti en matière de budget en Afrique. Les chiffres sont là disponibles, en toute transparence.
Allah ka tignè dèmè !

Cinquième accusation
L’association BIPREM rend le Président IBK responsable de la sortie dramatique de Kidal du giron malien avec son lot de morts aussi bien militaires que civils du fait de la visite improvisée d’un Premier ministre envoyé, par son Patron, en mission dans cette région qui est le bastion des rebelles.
Contre-vérité. Il faut que le BIPREM sache ce qu’il veut. Soit il dit que la visite était improvisée, soit il dit qu’elle était planifiée à la demande du Président IBK.
En insinuant que c’est le camarade Président Ibrahim Boubacar KEITA qui a envoyé Moussa MARA en mission à Kidal, le BIREM se ridiculise en versant dans le flagrant délit de contre-vérité.
Il y a quelques semaines seulement, l’ancien Chef du gouvernement, Moussa MARA, avait soulevé la polémique lorsqu’il a laissé entendre sur sa page Facebook qu’il a entrepris sa visite à Kidal à la demande de Mody N’DIAYE, député de l’URD. Le BIPREM est-il plus royaliste que le roi ?
Le service de l’État est une exigence de vérité, d’opportunité et de réalisme. Le Premier ministre, Moussa MARA, devrait-il aller à Kidal en 2014 ? Toutes les conditions de sa visite étaient-elles réunies ?
L’Assemblée nationale du Mali, souveraine sur la question, à la demande de l’ASMA-CFP, a ouvert une enquête parlementaire pour connaître et situer les responsabilités, toutes les responsabilités.
Au nom du principe républicain de la séparation des pouvoirs, l’auto saisine du Parlement interdit aux autres pouvoirs de disserter sur le sujet. Du reste, par le passé, le Président IBK a eu à s’exprimer sur le sujet.

Sixième Accusation
L’association BIPREM fait aussi au Président IBK le reproche d’une « incapacité avérée de mettre en application un Accord d’Alger trop impopulaire et infructueux signé, depuis plus de 10 mois (en mai 2015) ».

Dans les cordes face à une crise armée qui dérapait au nord et acculée par toutes sortes d’accusations, le Président ATT a fait sien un jour le proverbe africain rapporté par Birago DIOP : « Quand la mémoire va chercher du bois mort, elle ramène le fagot qui lui plaît.»
Dès lors est-il besoin de rappeler au BIPREM que l’œuvre de construction nationale ne peut se réaliser sur le nombril de chaque prétentieux et de chaque auto proclamé expert.
Ce n’est pas parce que le BIPREM n’adhère pas à l’Accord qu’il est pour autant impopulaire. L’Accord signé en mai et juin derniers est loin d’être le plus parfait des accords possibles. C’est loin d’être la panacée. Mais c’est un acquis qui se consolidera avec la somme de nos ambitions (jamais de nos de prétentions), de nos humilités (et non de nos arrogances), de notre tolérance (et non de nos ego).
La construction de la paix est une œuvre de longue haleine, d’inclusivité et de partage. Elle n’est jamais au bout des confrontations inutiles, des invectives irresponsables, des dénonciations malhonnêtes, des démarches exclusives faites de sectarisme et de nihilisme comme le dit le journaliste.
Tout n’est pas encore acquis, mais en attendant le Forum de Kidal, prévu en fin de ce mois, le BIPREM, comme chacun, peut voir aujourd’hui : leaders de la CMA et de la Plateforme main dans la main ; responsables de l’ex-rébellion circuler librement à Bamako ; des missions gouvernementales à Kidal.
L’Accord prévoit un mécanisme de suivi et d’évaluation sous l’égide du Conseil de sécurité qui estime au terme de visite dans notre pays que cet Accord est « une opportunité historique » pour notre pays « pour concrétiser, accélérer encore cette dynamique positive, fragile bien sûr, mais positive ».
Ce jugement de la Communauté internationale est aux antipodes de l’impopulaire et de l’improductif ressassé par le BIPREM.
Avant et après la signature de l’Accord, le camarade Président Ibrahim Boubacar KEITA n’a-t-il pas constamment et systématiquement entretenu la nation sur la question et échangé avec la classe politique, la société civile et les forces vives ? Quelles explications le BIPREM attend-il dès lors du président de la République.

Septième accusation
L’association BIPREM enfin reproche au président « le record de l’instabilité gouvernementale par les tâtonnements de 3 Premiers ministres et 6 gouvernements en 28 mois prouvant le manque d’efficacité et de perspicacité d’un Président de la République pourtant bien élu, mais qui a bien déçu bien de Maliens ».

Accusation mensongère et calomnieuse.
Ce n’est pas la première fois que notre pays ait trois chefs du gouvernement en l’espace de deux ans. Du 8 juin 1992 au 4 février 1994, trois personnalités se sont succédé à la Maison du peuple : Younoussi TOURE, Abdoulaye Sékou SOW et Ibrahim Boubacar KEITA.
Le BIPREM confond-il nombre de ministres et instabilité gouvernementale ? On parle d’instabilité gouvernementale si plusieurs gouvernements successifs sont renversés par une motion de censure devant l’Assemblée nationale. Or, tel n’est pas le cas au Mali. En 25 ans de pratique démocratique, aucun gouvernement n’a été renversé par ce biais au Mali.
Adossé à une confortable majorité, le gouvernement peut difficilement faire l’objet d’une instabilité. Et la Constitution donne le pouvoir régalien et non limitatif de pourvoir à la nomination et du Premier ministre et des ministres : « Le Président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur présentation par celui-ci de la démission du Gouvernement. Sur proposition du Premier ministre, il nomme les autres membres du Gouvernement et met fin à leurs fonctions. » (Article 38 de la Constitution).
Comme on le voit, c’est d’être un républicain versatile que de demander au Chef de l’Etat de s’expliquer sur ses prérogatives constitutionnelles. Prérogatives qui ont été exercées avant et dont il s’est octroyé.
C’est en raison de ces observations que chacun peut et doit se convaincre, sans aucune polémique stérile, que les accusations du BIPREM sont infondées et irrecevables.
Par ailleurs, le BIPREM est mal fondé à saisir la Haute Cour de Justice. Car aucune lecture de l’article 35 de la Constitution ne permet à un citoyen ou un groupe de citoyens de porter plainte contre un Chef de l’État (défaut de qualité). Aussi, la saisine de cette institution a des règles que le BIPREM n’a respectées (vice de forme).
Arbitre au-dessus de la mêlée politique, le Chef de l’État, version Ve République, ne peut en aucun cas faire l’objet d’une plainte ou contraint à s’expliquer sur des faits relevant de ses gestions devant une tribune ou un tribunal. La Haute Cour de Justice, instance plus politique que judiciaire, issue du Parlement, ne peut en aucun cas entendre le président sur des faits relevant de sa gestion. La compétence de la Cour vis-à-vis du président de la République se limite à la seule mise en œuvre de l’article 95 de la Constitution.
Le BIPREM est donc « échec et mat ».

Bamako, le 12 mars 2016
Nancouma D. Camara
Cadre RPM, Commune IV

 

Source: info-matin

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