Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Au Mali, des sanctions qui font mal

Les lourdes sanctions contre le Mali décrétées par les pays d’Afrique de l’Ouest font craindre des conséquences désastreuses sur le pays, notamment pour l’économie. Soutenues par une partie de la population, les autorités de la transition les ont immédiatement rejetées.

La nuit a été courte pour beaucoup de Maliens. Après les lourdes sanctions décrétées dimanche 9 janvier par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), une centaine de personnes se sont rassemblées place de l’Indépendance, lieu traditionnel de manifestations, pour protester énergiquement.

La Croix vous explique, avec lumière et clarté, le monde qui vous entoure, afin que vous puissiez bâtir votre opinion.

Dans un communiqué lu par le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga, en tenue militaire pour la circonstance, les autorités ont immédiatement dénoncé des « sanctions illégales et illégitimes », stigmatisant leur « caractère inhumain ». Elles risquent, dit le gouvernement, d’affecter « les populations durement éprouvées ».

Rappel des ambassadeurs

Réunies dimanche 9 janvier à Accra (Ghana), les deux organisations ouest-africaines ont jugé inacceptable le calendrier proposé par les autorités pour un retour à l’ordre constitutionnel étalé sur cinq ans. Pour contraindre les autorités de transition à accélérer, la Cedeao a décidé de fermer ses frontières aériennes et terrestres avec le Mali, de geler les avoirs du pays et de suspendre toute transaction commerciale, à l’exception de celles portant sur certains biens de consommation essentiels, produits pétroliers ou encore médicaux.

 

Le gouvernement de transition a immédiatement répliqué en rappelant ses ambassadeurs accrédités dans les États membres de la Cedeao et menace désormais de se « réserver le droit de réexaminer sa participation à ces entités ».

À la suite de ces sanctions avec effet immédiat, plusieurs ressortissants maliens se sont retrouvés bloqués dans les pays de la région. Plusieurs vols à destination de Bamako ont été annulés.

Vers une situation économique « intenable »

Sur le plan économique, l’impact de ces sanctions pourrait s’avérer désastreux. Des commerçants dont les marchandises sont stockées dans les ports d’Abidjan ou de Dakar craignent des pertes importantes. En 2019, selon des chiffres de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), les importations du Mali en provenance des pays de l’espace monétaire ouest-africain s’élevaient à 1 109,5 milliards de FCFA (1,6 milliard d’euros), dont 19 % depuis le Sénégal et 11 % pour la Côte d’Ivoire.

Un responsable financier à Bamako dit redouter une situation « intenable » d’ici à quelques semaines : « Les banques s’approvisionnent auprès de la BCEAO qui leur accorde des prêts à un taux de 2 %. Si la situation perdure, ces banques ne pourront plus accorder de prêts aux clients, et l’État aura des difficultés à payer les fonctionnaires. »

Des actions futures contre les autorités de transition

Pour l’heure, l’un des premiers effets de ces sanctions ouest-africaines est de contribuer à renforcer le chauvinisme de nombreux Maliens sur les réseaux sociaux ou dans la rue. « On devrait plutôt nous aider et nous accompagner plutôt que de nous éprouver », se plaint ainsi Mohamadou Sylla, un jeune ingénieur.

À l’inverse, le secrétaire général du parti Parena, Djiguiba Keïta, confie : « Le Mali est sanctionné, j’en suis victime, et tout cela à cause de la volonté vorace de certains qui veulent s’accrocher au pouvoir. » Plusieurs partis et formations politiques ont déjà décidé de préparer des actions pour dénoncer le comportement des autorités de la transition.

 

Source: la-croix.com

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance