C’est une information sensible, très sensible, trop sensible : faut-il la publier, afin que pareille négligence soit bannie dans nos camps militaires et, du coup, inviter nos autorités à prendre les mesures qui s’imposent, ou ne rien écrire, avec le risque évident de voir l’attaque de Nampala se reproduire ailleurs ?
Selon nos informations, l’attaque du camp militaire de Nampala, qui s’est soldée, le18 janvier dernier par 12morts et 3 blessés, est intervenue alors que les chefs militaires seraient en permission. Et comme si cela ne suffisait pas, les quatre BRDM de l’armée, censés porter l’estocade aux assaillants, seraient cloués au sol. Les deux premiers pour manque de carburant. Et les deux autres, pour défaut de batterie. L’absence des chefs militaires, conjuguée à la panne des BRDM, seraient à l’origine du nombre de morts et de blessés, enregistrés par nos forces armées et de sécurité.
Autre problème au sein de la troupe à Nampala : l’alimentation de nos soldats.
A en croire nos informations, on leur servirait du pain et des sardines une fois par jour, alors qu’ils doivent patrouiller toute la journée. Ce n’est qu’à la tombée de la nuit qu’ils auraient droit à leur dernier repas de la journée. Pire, chaque soldat n’aurait droit qu’à un litre d’eau par jour, sous une chaleur de plomb.
Si ces informations s’avèrent fondées, il y a péril en la demeure. Comment peut-on accorder des permissions aux chefs militaires du camp militaire de Nampala, de surcroît situé à quelques encablures de la frontière mauritanienne, devenue le terrain de jeu de jihadistes de tout acabit ? Comment les quatre BRDM de l’armée peuvent-ils se retrouver dans cet état sans que personne ne s’en aperçoive ?
Reste au président de la République, chef suprême des armées, de mener sa propre enquête pour corroborer ou, au besoin, infirmer ces informations.
L’heure n’est plus au tâtonnement, mais à la responsabilité. Afin de restituer à notre armée son lustre d’antan.
Oumar Babi
Source: Canard Déchainé