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ATT dans le viseur, l’heure des comptes pour tous?

Le gouvernement malien a saisi la justice pour inculper l’ancien président malien Amadou Toumani Touré de haute trahison. ATT est accusé d’avoir laissé le Nord du Mali aux mains de groupes armés.

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Pour l’heure incapable de rétablir pleinement la sécurité dans le nord du Mali au sortir d’une guerre franco-africaine contre les djihadistes, Ibrahim Boubacar Keïta, actuel président du pays, poursuit sa quête de justice.

Dernière cible et non des moindres, l’ancien président Amadou Toumani Touré, renversé en mars 2012 par un coup d’Etat mené par le capitaine Amadou Sanogo. Le gouvernement malien a saisi la Cour Suprême du Mali pour permettre à la haute Cour de justice d’engager des poursuites pour haute trahison. A la demande de la justice, le parlement devrait également ouvrir une enquête.

Seule la Haute Cour de justice malienne peut juger un président de la République au Mali. Dans un communiqué publié vendredi, les autorités maliennes ont précisé que l’ancien président Amadou Toumani Touré est soupçonné d ’avoir « faciliter la pénétration et l’installation des forces étrangères sur le territoire national, notamment en ne leur opposant aucune résistance. » ATT y est accusé d’avoir « détruit ou détérioré volontairement un outil de défense nationale » et d’avoir participé à « une entreprise de démoralisation de l’armée ».

Le renversement d’ Amadou Toumani Touré en mars 2012 est intervenue 10 ans après sa prise de pouvoir. Le coup d’Etat a favorisé la division du pays en deux , d’un côté le nord au mains des djihadistes ,des narco-trafiquants et de la rébellion touarègue et de l’autre le sud dirigé par la transition. Un putsch orchestrée par le capitaine Sanogo à la tête de la junte militaire au motif de l’incapacité d’ATT de rétablir l’ordre dans le nord du pays , en cause également la corruption.

L’heure des comptes pour tous?

Une corruption contre laquelle l’actuel président Ibrahim Boubacar Keïta a promis de lutter tout en promettant de réhabiliter la justice et consolider la démocratie. A la fin du mois d’octobre dernier, tous les anciens collaborateurs d’ATT ont été priés de quitter leurs fonctions au sein des cellules de la présidence. Ces derniers étaient restés en poste malgré le coup d’Etat. Un coup de balai somme toute logique, justifié par une nécessité de réorganisation. Mais la crainte d’une chasse aux sorcières n’est pas loin même si IBK a promis de ne pas céder à la tentation. Reste à définir le champ d’action du gouvernement. Jusqu’où la soif de justice et de lutte contre l’impunité ira ?

La détérioration du climat sécuritaire au nord du Mali ne date pas d’hier et incombe aux différents régimes qui se sont succédé depuis au moins trois décennies. L’actuel président le sait bien. Lui qui a occupé les fonctions de ministre des Affaires étrangères et de Premier ministre sous le régime d’Alpha Oumar Konaré jusqu’en 2000 avant de batailler pour l’élection présidentielle de 2002 remportée par ATT. Ce dernier réside depuis plusieurs mois au Sénégal. La demande d’inculpation de l’Etat malien à son encontre pose la question de son retour au Mali voire des conditions d’un jugement éventuel. Rappelons que l’Etat du Sénégal a passé un accord avec l’Union Africaine pour juger l’ancien président Hissène Habré accusé de crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture.

Véronique Mansour

Source: Afrique inside

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