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Assemblée nationale : émigration et décentralisation font débat

La situation des migrants maliens en Algérie, Libye et Arabie saoudite et l’opérationnalisation des nouvelles régions, ce sont là les deux points inscrits à l’ordre du jour des questions d’actualités débattues hier à l’hémicycle entre les députés et les membres du gouvernement.

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Sur le premier sujet, les élus de la nation ont voulu savoir les dispositions prises par les autorités maliennes pour s’occuper du sort des centaines de nos compatriotes en proie, de façon récurrente, à de mauvais traitements dans ces pays respectifs.

Parlant de ces traitements, la présidente de la Commission des Affaires étrangères du parlement, l’honorable Mme Diallo Aissata Touré, a martelé que les migrants maliens traversaient le désert à bord de pickup circulant sous le soleil avant d’affronter l’océan sur de petites embarcations de fortune. Une fois sur place, ils travaillent dur, parfois dans la clandestinité afin de pouvoir soutenir les familles. En plus, nos compatriotes sont constamment sous la menace d’une expulsion ou d’un emprisonnement illégal. Elle a rappellé que c’est le cas actuellement en Algérie où plus de 300 Maliens sont présentement au niveau de la frontière, abandonnés à leur propre sort. C’est le cas aussi en Libye où plusieurs autres de nos compatriotes sont emprisonnés de façon injuste et dans des conditions déplorables.

Estimant que l’Etat doit protection à tous ses fils, les députés qui ont pris la parole ont dénoncé « l’attitude passive » du gouvernement face aux agissements de pays qui se disent pourtant amis du Mali et qui continuent à perpétrer des actes inhumains et dégradants sur nos ressortissants. Selon les députés, il n’y a jamais eu de condamnation de la part des autorités maliennes «restées dans un silence de tombe» depuis très longtemps.

En réponse, le ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Abdrahamane Sylla, a rappelé que le Mali est une terre d’accueil, de transit et un point de départ des migrants. La migration, selon lui, revêt un enjeu majeur aux yeux des plus hautes autorités qui ne cessent de déployer des efforts colossaux avec notamment une mission permanente de son département pour sensibiliser sur des risques liés à la migration irrégulière.

Concernant le cas spécifique de ces pays cités, le ministre a reconnu qu’il y a des difficultés qui sont surtout liées au fait qu’on ne peut pas cerner les départs des migrants qui sortent de façon clandestine. Il a indiqué qu’en Algérie, l’accès n’est pas conditionné à un visa mais au delà de 90 jours, les règles obligent les migrants à chercher des titres d’autorisation ou permis de travail.

Ce que les migrants n’observent pas tout le temps, regrette le ministre Sylla qui assure que son département est à pied d’œuvre avec les autorités algériennes pour instaurer un cadre de collaboration visant la mise en place d’un système qui va amener à ce que les services diplomatiques maliens aient des facilités pour aider nos compatriotes à remplir ces conditions. Et le ministre Sylla d’indiquer que le cas algérien est parti d’un conflit de rue entre Noirs et Blancs ayant conduit à cette mesure d’expulsion de plusieurs ressortissants de pays africains dont 400 à 500 Maliens. A ce niveau, assure le ministre, des mesures urgentes sont prises pour les rapatrier. «Tous les cas qui nous ont été signalés, sont pris en charge», rassure le ministre.

Concernant le cas de la Libye, c’est une situation particulière due au fait que c’est un pays en guerre où il n’y a pas de gouvernement légal. Malgré ce fait, le Mali est l’un des rares pays à avoir maintenu son ambassade. En Arabie Saoudite aussi, c’est une situation qui concerne tous les étrangers en situation irrégulière.

De son coté, le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a laissé entendre que les hautes autorités maliennes, à l’image du président de la République, partagent les mêmes préoccupations que les députés. Selon Abdoulaye Diop, les responsables diplomatiques ne dorment pas sur ces questions, au contraire, ils ont toujours rappelé le respect de la dignité et des droits de nos compatriotes aux plans bilatéral et multilatéral.

Le ministre de l’Administration territoriale a, lui répondu à la question concernant la non opérationnalisation des nouvelles régions. Il s’agit de l’application de la loi 2012-07 du 02 mars 2012 portant création de 19 nouvelles régions. L’article 4 de ladite loi prévoit que sa mise en œuvre sera échelonnée sur cinq ans.

Les parlementaires ont voulu savoir les raisons qui font que cette loi peine à être mise en œuvre. Où se trouve le blocage qui a mené à la création d’un collectif des régions non opérationnelles qui menace aujourd’hui de boycotter les futures élections ?, ont interrogé les élus.

Pour Thiéman Hubert Coulibaly, le retard est non seulement dû au contexte sécuritaire de notre pays, mais aussi à la limitation des moyens financiers. Il s’agit d’un travail technique qui ne se limite pas à la seule nomination d’un gouverneur mais qui s’étend également au choix d’un certain nombre de personnels à recruter et à des infrastructures à réaliser.

Selon le ministre, les avancées dans l’opérationnalisation des régions de Menaka et Taoudénit s’expliquent par les enjeux du moment et non par une quelconque mesure discriminatoire. Et Thiéman Hubert Coulibaly de préciser que le gouvernement n’a aucune intention de déroger à l’application de la loi. Bien au contraire, le gouvernement travaille à cela mais il est apparu la nécessité de revoir le calendrier. Ainsi trois autres régions seront opérationnalisées d’ici la fin 2017 et tous les ans jusqu’à boucler la chaine, a-t-il indiqué.

Lougaye
ALMOULOUD

SourceEssor

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