Un pays, c’est le règne de la loi et de son respect dans toute sa plénitude. La crise post-électorale a provoqué la dissolution de l’Assemblée nationale par le président Ibrahim Boubacar Kéita (IBK), en 2020. Comme un malheur ne vient jamais seul, cette crise a abouti à un premier putsch, en août 2020, puis un second dit de rectification, en mai 2021. Et depuis, les députés de la 6ème législature cherchent à reprendre leur fauteuil au sein du Conseil national de transition (CNT) qui remplace l’Assemblée nationale. Et pour se faire entendre, un groupe de députés chassés s’est rendu, le jeudi 20 octobre 2022 à la Primature pour exprimer leur exaspération.
Ils ont raison de se plaindre puisque le problème a été mal géré par la transition. Lorsque des honorables chassés sont conseillers nationaux au CNT, cela est inconcevable. Et cela s’appelle clientélisme politique. Lorsque des députés chassés sont redéployés dans des départements ministériels comme chargés de mission, c’est impensable, au moment où on parle de Mali Koura. Cela s’appelle népotisme.
Enfin, lorsque le CNT devient un lieu de rassemblement d’anciens cadres et militaires des régimes successifs qui ont dirigé le Mali, il y a des raisons de demander réparations de préjudices causés.
Valorisation et promotion de nos langues nationales: Mouvement culturel N’Ko
Il faut rendre ici un hommage mérité aux membres de l’association N’Ko qui se battent pour vulgariser l’écriture N’Ko et réhabiliter, en même temps nos langues, l’histoire et les traditions du peuple. Le gouvernement aurait pu faire mieux que d’introduire une poignée de langues nationales dans une poignée d’écoles expérimentales.
Il est grand temps que nos langues nationales soient de plus en plus utilisées concurremment avec la langue française dans l’enseignement, dans la vie politique, dans l’administration publique, dans l’état civil, dans les cours et tribunaux, dans les transactions bancaires, dans les journaux parlés et les débats à la radio et à la télévision, et même dans les messages à la nation du chef de l’État, etc.
Ministère de la Santé: hôpital Luxembourg sans morgue
L’équipement sanitaire du Mali est à la fois très insuffisant et très inégalement réparti entre Bamako et le reste du pays. Si on classait les hôpitaux de Bamako, l’hôpital Luxembourg serait le troisième après Le Point G et celui du Mali. Le Luxembourg se trouve en commune IV, l’une des plus grandes communes du district de Bamako. Il n’existe pas de morgue dans ce grand hôpital qui a fait la fierté du régime ATT.
En 1980, le Mali comptait dix (10) hôpitaux, trois d’entre eux, et les plus importants étaient localisés à Bamako et dans ses environs. L’unité sanitaire de base est actuellement le centre de santé d’arrondissement et le Centre de santé communautaire (CSCOM) qui regroupe un dispensaire et un centre de protection maternelle et infantile (PMI).
Nouveau découpage: 20 régions, 156 cercles, 466 arrondissements et un district
Selon les estimations du ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation: 40% des naissances, 60% des mariages et 70% des décès ne sont pas enregistrés à l’état civil. Le Mali, pays économiquement pauvre mais riche par sa culture et son peuple, est fortement rattaché à ses valeurs culturelles. Il existe au Mali plusieurs groupes ethniques: Bambara, Peul, Soninké, Sénoufo, Minianka, Dogon, Malinké, Sorhai, Tamasheq, Bwa qui ont une longue tradition de vie communautaire. Chaque groupe préserve avec beaucoup de fierté les us et coutumes de ses ancêtres; la coexistence, la tolérance et l’entraide font partie de ces valeurs.
L’injustice sociale
Le luxe insolent des riches est une insulte à la misère des cultivateurs qui sont privés de tout, vivent comme des bêtes. Il n’y a plus de terres cultivables. Les prédateurs fonciers ont tout transformé en construction rurale. Il y a des misères sur la terre qui saisissent le cœur. Il manque à quelques- uns jusqu’aux aliments; ils sont mal logés ; ils appréhendent de vivre.
De simples fonctionnaires ont eu l’audace d’avaler en un seul morceau la nourriture de cent familles. Il y a une espèce de honte d’être heureux à la vue de centaines de misères. Un homme du peuple ne saurait faire aucun mal. Un président qui ne veut faire aucun bien, est capable de grands maux. L’un ne se forme et ne s’exerce que dans les choses qui sont utiles. L’autre y joint les pernicieuses. Là se montrent ingénument la grossièreté et la franchise; ici se cache une sève maligne et corrompue sous l’écorce de la politesse.
Le peuple n’a guère d’esprit, et les grands n’ont point d’âme: celui-là a un bon fond et n’a point de dehors, ceux-ci n’ont que des dehors et qu’une simple superficie. Faut-il opter ? Je ne balance pas: je veux être peuple, dit le poète.