Manifestement, les demandeurs de l’Assemblée générale extraordinaire de la Fédération malienne de football (FEMAFOOT) ont la rancune tenace. Après avoir secoué ciel et terre pour faire partir, en vain, l’équipe dirigeante, avec à sa tête l’Inspecteur Général Boubacar Baba Diarra, ils ont tenté un dernier baroud d’honneur: l’organisation de cette Assemblé extraordinaire, sur fond de violation des textes de l’instance dirigeante du football malien.
En réalité, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une tentative de déstabilisation de notre sport roi, lequel est en train de réaliser ses meilleurs résultats sous l’ère de Baba Diarra. En effet, pour la première fois de notre histoire, une équipe nationale malienne a remporté un trophée continental de football, toutes catégories confondues.
Nos Cadets nous ont fait goûter à cette joie pour la première fois cette année même, à Niamey. La bonne organisation, mise en place par l’actuelle équipe dirigeante de la FEMAFOOT depuis son arrivée, commence à porter ses fruits. Malheureusement, c’est ce moment que ces frondeurs ont insidieusement choisi pour initier une Assemblée générale extraordinaire demandant son départ.
Qu’est-ce qui fait donc courir ces agitateurs? Seraient-ils jaloux des résultats de l’équipe du Général Diarra? A analyser cette situation, il ne serait pas exagéré de dire qu’ils se sont engagés dans un combat pour la sauvegarde de leurs propres intérêts, en marchant sur les textes de la FEMAFOOT.
En effet, selon l’article 37 du statut de la FEMAFOOT, «des sessions extraordinaires de l’Assemblée générale peuvent être convoquées à tout moment, à l’initiative du Comité exécutif ou à la demande de 50% +1 des membres votants, par écrit. Les affaires à traiter doivent être stipulées dans ladite demande».
La somme des membres votants de la FEMAFOOT est de 55, moins le Djoliba AC, le CSK, le COB et l’Avenir Club de Tombouctou, relégués en 2ème Division. Ce qui fait donc 51 votants désormais. Il se trouve que les principaux frondeurs sont les responsables de ces clubs relégués pour faute de forfait général.
Malgré cela, ils persistent à comptabiliser 55 votants et prétendent même avoir une majorité de 30 sur 55 votants à l’Assemblée de la FEMAFOOT. Ce qui n’est pas exact, car, de l’autre côté, à la FEMAFOOT, on assure avoir la confiance de 31 des 51 membres.
Pour preuve, les 10 clubs du Championnat national de Ligue 1 ont signé une déclaration pour dénoncer «la tentative de déstabilisation du Comité exécutif de la Fédération malienne de Football pour une supposée Assemblée Générale Extraordinaire. Nous sommes légalistes et ne reconnaissons qu’un seul Comité Exécutif habilité à organiser une Assemblée générale en conformité avec les textes».
Il s’agit du Stade malien de Bamako, de l’ASB, des 11 Créateurs, de l’AS Réal, de l’AS Police, du Mamahira AC de Kati, du Nianan de Koulikoro, de l’AS Bakarydjan, de l’USFAS et de l’ASOM.
Mieux, des clubs champions régionaux se sont également désolidarisés de cette tentative de coup d’Etat contre le Comité exécutif de la FEMAFOOT. Il s’agit de l’ASKO, champion du District, de l’Association sportive Buru Massa de Kati, champion de la région de Koulikoro, de l’Office du Niger Sport, celui de la région de Ségou, du Sonni Athletic Club de Gao, champion de la 6e région, de l’US Bougouni, celui de la région de Sikasso, du Debo Club de Mopti, champion de la 5e région, et de l’Union sportive du cercle de Kita, champion de la région de Kayes.
Les Ligues régionales de Koulikoro, de Mopti, de Sikasso et de Kayes se sont également opposées à cette supposée Assemblée générale. Ce n’est pas tout. L’Association malienne des entraîneurs de football et celle des médecins ont également écrit à la FEMAFOOT pour dénoncer la tenue de ses assises, combien inopportunes pour notre football.
Il reste maintenant à savoir si tous ces désaveux ont persuadé les frondeurs de renoncer à la tenue de cette Assemblée générale, qui était programmée pour hier, dimanche 30 août 2015.
De son côté, le ministre des Sports, joint au téléphone, nous a déclaré qu’il restait, pour l’instant, en dehors de cette querelle et a affirmé qu’il avait tout tenté pour réconcilier la grande famille du ballon rond, en mettant à contribution la société civile, des leaders religieux et même l’ancien Président de la République de la Transition, Dioncounda Traoré, sans succès.
Poulo dit être à égale distance des deux camps et promet qu’il prendra la décision qu’il faudra au moment opportun. Face à cette situation, le Tribunal de grande instance de la Commune III, saisi du problème, s’est déclaré incompétent et a renvoyé les deux parties dos à dos, conformément à l’article 49 du statut de la FEMAFOOT, qui stipule que les affaires du football malien ne doivent pas être réglées devant un tribunal civil.
Youssouf Diallo
source : 22septembre