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ASSEMBLEE GENERALE DES NATIONS UNIES : Le dangereux populisme à outrance de Choguel Kokalla !

A la tribune de la 76ème assemblée générale des Nations unies, le Premier ministre Choguel Kokalla Maïga avait délibérément oublié à qui il devait s’adresser. Son discours était très politique s’adressait aux classes populaires maliennes et africaines dans une critique du système mondial et de ses représentants que sont les puissances mondiales.

Vêtu d’un boubou traditionnel rappelant feu le Président Modibo Keita, le Premier ministre malien était venu porter la parole du peuple malien à l’Organisation des nations unies. Ce discours est u catalogue des aspirations profondes du peuple malien, voire celles des peuples d’Afrique dans leur grande majorité. Cette génération nouvelle qui veut s’affranchir en réclamant un nouvel ordre dans les relations internationales.

Le nouvel ordre mondial qui désigne l’alignement idéologique et politique des gouvernements et organismes mondiaux vers une certaine unipolarité, incarnée par les États-Unis, est une expression employée dans d’autres contextes où il est diversement question de consolider une gouvernance mondiale avec le respect des aspirations des peuples moins développés.

Le discours du Premier ministre malien a été écrit dans ce but pour prendre à témoin l’opinion publique internationale. Mais, hélas !Il a été prononcé par quelqu’un de très peu confiant. Ce qui ôte à ce discours tout son sens et l’entache d’hypocrisie et de populisme. Si et seulement si ce discours était prononcé par Assimi Goïta ou par une autre personne qui reflète cette grande aspiration des peuples africains. Seulement, Choguel, pour les Maliens, est un loup qui s’est revêtu d’une peau d’agneau. L’homme oublie vite ses paroles alors que le plus souvent, il s’enfonce inconsidérément dans ses envolées critiques voire acerbes, très acerbes même.

En 1991, inconnu, il fait parler de lui en organisant des contres marches contre le mouvement démocratique qui contestait le régime du Général Moussa Traoré, histoire de sortir de l’ombre et montrer au prince du jour qu’il est là et qu’il le soutient au cas où le mouvement démocratique venait à échouer.

Malheureusement pour lui, le régime tombe. Choguel continue et persiste parce qu’il s’était trop affiché, pas de retour possible. Il avait trop parlé. Après la chute de GMT, il tente de rejoindre l’UDD, mais il sera démasqué et mis à la porte de la formation de Moussa Balla Coulibaly. Il crée alors le MPR, Mouvement patriotique pour le renouveau, et décide de choisir comme emblème le lion de l’Union démocratique du peuple malien (UDPM) comme emblème. Cela sera rejeté par les démocrates. Il choisit le Tigre, cousin proche du lion.

A la faveur de la démocratie, il participe à la gestion de l’Etat durant des années. Sous ATT, puis sous IBK dont il devient même le porte-parole pour ne pas dire le griot. Qui ne se souvient pas de ses mises en garde contre l’opposition au régime d’IBK? Qui ne se souvient pas « du soleil qui apparaît et dont les rayons ne peuvent être cachés même dans une maison fermée, des individus qualifiés de malintentionnés, et du succès des résultats palpables du régime d’IBK », disait-il à l’époque.

Lorsqu’il est sorti du gouvernement, il espérait revenir en se mettant seul en mission de défense le bilan d’IBK. Mais rien. Il ira jusqu’à dire que « lui Choguel ne se mettra jamais au travers du régime d’IBK, parce que cela contribuerait à l’affaiblir. » Il fait l’avocat du Président déchu contre le très respecté journal d’investigations, Médiapart, dans l’affaire Tomi. Il jurait ne jamais dénoncer la gouvernance d’IBK. Malheureusement, après des remaniements ministériels il n’est toujours pas appelé par IBK et s’érige en pourfendeur. On sortit alors des tiroirs ses manigances au grand jour. Il est accusé de délinquance financière.

Trop bavard….

Agacé, il oublie qu’il avait trop parlé et rejoint le M5-RFP aux côtés de l’imam Mahmoud Dicko qui mobilisait des foules à la place de l’indépendance. Il fallait coûte que coûte faire chuter le régime IBK et échapper à la justice. A la chute d’IBK, il lâche l’imam Mahmoud Dicko qu’il trouvera trop conciliant avec les colonels qui avaient décidé d’éloigner les politiques « trop pourris ». Les intérêts deviennent antagoniques. Choguel est excédé et crie haro sur les colonels. Assimi et ses compagnons sont traités de tous les noms d’oiseau. Des colonels de salon, des colonels qui ont fui le front ; des colonels qui, au lieu de se battre, distribuent des forages ; la transition ne doit et ne sera prorogée même pas d’une minute, criait Choguel à nouveau. Patati Patata !

Il s’en prend aux officiers et exige une transition civile. Lorsque Bah N’Daw est mis hors-jeu, c’est lui Choguel qui est nommé Premier ministre. Il oublie à nouveau qu’il a trop parlé. Il est rattrapé à chaque fois qu’il pose un acte ou qu’il fait une prise de parole. Mais, Choguel s’en fout.

Il s’attaque aux hommes politiques et oublie qu’il est président d’un parti politique qui date de l’avènement de la démocratie. Il n’aspire désormais qu’à une chose: restaurer le régime Udpmet se venger. Le KO du Mali ne date désormais que de 1991. La faute ne remonte même plus à 1968. Les Martyrs de mars 1991 sont remplacés par ceux de juillet 2020. Choguel continue à tenir ses discours démagogiques et populistes et prépare l’opinion à une prolongation de la transition. Ce populisme dévergondé est sorti des frontières nationales pour se propager dans les couloirs de l’ONU, avec pour seul objectif le culte de la personnalité.

Hamadoun Bah

Source: Le Démocrate

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