Quelques jours après la mort tragique du journaliste saoudien, Jamal Khashoggi, dans les locaux du consulat saoudien à Istanbul, le président turc a réagi hier mardi, 23 octobre 2018, à la déclaration faite par l’administration saoudienne tendant à faire croire que la mort de Jamal serait due à un incident, notamment une bagarre qui aurait mal tourné.
Une mort que le président Erdogan qualifie plutôt de « crime planifié » et « crime politique » même s’il estime que c’est un grand pas que le Royaume d’Arabie Saoudite a franchi en reconnaissant le meurtre du journaliste. Car selon lui, rien ne peut expliquer la disparition du corps si c’était une mort accidentelle, comme tentent de le faire croire les autorités saoudiennes. Le président turc se penche sur de nombreuses hypothèses qui sèment le doute sur la thèse avancée par l’Arabie Saoudite. Comme l’existence parmi la quinzaine de personnes accusées de l’assassinat de Jamal, d’un médecin légiste et des agents de sécurité saoudiens.
C’est autant d’incompréhensions et de coïncidences non hasardeuses que souligne le président turc. Erdogan va également attirer l’attention de la Maison-Blanche sur la question et Mike Pence, vice-président américain, a dénoncé mardi que les États unis exigeraient des réponses de l’Arabie Saoudite après les affirmations du président Erdogan sur le caractère confus de la mort du journaliste. Et le chef de la Maison-Blanche, Donald Trump, a aussi réagi en ces termes : « Ce meurtre brutal d’un journaliste, d’un homme innocent, d’un dissident ne sera pas laissé sans une réponse américaine et j’espère sans une réponse internationale ».
Si la police et le parquet d’Istanbul démentent les allégations selon lesquelles le journaliste aurait été retrouvé démembré dans le jardin du consul saoudien, l’autorité saoudienne doit, après la reconnaissance du meurtre, designer les responsables du haut au bas de l’échelle pour leur traduction devant la justice. À noter que les autorités turques sont, quant à elles, toujours officiellement à la recherche du corps de Jamal Khashoggi. Ce mardi, des fouilles accompagnées de tests ADN ont été effectuées dans une voiture du consulat garée dans un parking situé à une vingtaine de kilomètres du centre d’Istanbul.
ISSA DJIGUIBA
Source: Le Pays