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Assassinat des envoyés spéciaux de RFI: plusieurs suspects arrêtés

Claude Verlon  Ghislaine Dupont.

Un avion d’Air France, en provenance de Bamako, s’est posé, ce mardi 5 novembre, à l’aéroport de Roissy, près de Paris, avec à son bord les corps de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, les deux envoyés spéciaux de RFI assassinés samedi à Kidal dans le nord du Mali. Le président François Hollande était présent aux côtés des familles et des membres de Radio France Internationale. Sur le terrain, l’enquête progresse. Cinq suspects ont été transférés lundi par les forces françaises sur la base de Gao. Il ne s’agirait toutefois pas de suspects directement impliqués dans le meurtre de nos deux collègues, mais de personnes susceptibles d’identifier les ravisseurs.

L’enquête s’articule autour du pick-up des ravisseurs retrouvé sur les lieux de l’assassinat de nos confrères. On sait d’une source fiable que les militaires français ont retrouvé des papiers dans le véhicule qui auraient permis de remonter jusqu’à une figure jihadiste.

Les militaires ont mené depuis dimanche, conjointement avec l’armée malienne, des opérations autour de Kidal. Elles ont conduit à l’arrestation de cinq personnes dans des campements situés à 45 km à l’est de Kidal, sur la route de Tin-Essako.

Objectif : identifier les ravisseurs

Les personnes ont ensuite été transférées lundi à la mi-journée sur la base des forces de Serval à Gao. Il ne s’agit pas des suspects directs dans l’assassinat de Ghislaine Dupont et Claude Verlon mais leurs auditions viseraient à aider à identifier le groupe des quatre ravisseurs.

Par ailleurs, dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Paris pour « enlèvement, séquestration, et meurtre en lien avec une entreprise terroriste », des policiers français ont été dépêchés au Mali. Il s’agit de policiers de la DCRI, la Direction du renseignement, des hommes de la sous-direction antiterroriste ainsi que des éléments de l’identité judiciaire, la police scientifique. Ces sept policiers et experts français travailleront en collaboration avec les services maliens pour répondre à ces deux questions : Qui et pourquoi ?

 ■ ANALYSE : La sécurité dans le nord du Mali : une tâche immense pour l’armée française

L’armée française va-t-elle pouvoir tenir son calendrier de retrait du Mali ? Si elle a obtenu des succès contre les jihadistes, la sécurité n’est pas pour autant revenue dans le nord du pays. L’assassinat de nos deux collègues en est la preuve.

Jusqu’ici, l’armée française est présente à Kidal avec un Détachement de liaison et d’appuis (DLA) et des éléments de protection : 200 hommes au total. Il s’agissait surtout d’accompagner les patrouilles de l’armée malienne. Ce mardi 5 novembre, le gouvernement a reconnu qu’il va falloir renforcer la présence militaire dans cette ville : 150 soldats français sont d’ailleurs partis du sud pour rejoindre le nord du Mali.

A Kidal, les Français ne peuvent compter que sur deux bataillons africains : des Sénégalais et des Béninois, ainsi qu’une compagnie de Guinée-Conakry. Des éléments passés sous casques bleus de la Minusma, pas assez nombreux et peu aguerris, disent les experts. Les militaires français, eux, ne peuvent pas être partout en même temps. Depuis septembre, les jihadistes ont frappé à Tombouctou, Gao, Tessalit, sans réelle coordinations mais avec « l’idée de marquer les esprits ».

Samedi, selon l’état-major des armées, il n’y avait pas un seul hélicoptère à Kidal. Il y en a 26 sur l’ensemble du théâtre d’opération, surtout basés à Gao. C’est de cette ville qu’est parti le 20 octobre l’opération Hydre avec plus de 1 200 hommes afin d’éviter une « résurgences des mouvements terroristes », explique l’armée. De son côté, la Minusma arrive péniblement à rassembler 50 % de ses effectifs et n’a pas encore d’hélicoptères, indispensables compte tenu de l’immensité du territoire.

En attendant mieux, Paris se retrouve dans l’obligation de maintenir début 2014 au moins un millier de soldats, mais les effectifs sont sur la pente descendante. En face, les groupes jihadistes se restructurent au Mali et menacent aussi le nord du Niger. En décembre, la France doit annoncer une réarticulation de l’ensemble de ses forces en Afrique afin de gagner en souplesse et en réactivité.

 

Source : RFI

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