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Arrestations : coup de foudre au dialogue politique ?

Six membres du Mouvement politique Badenya Ton dont son président Aliou Badra Dembélé et du Mouvement hamalliste sont incarcérés à la Maison centrale d’arrêt de Bamako, suite à leur manifestation du jeudi dernier pour la libération de Gaoussou Diallo alias Ras Dial. Les associations religieuses et la Coalition des forces patriotiques (Cofop) menace de rompre le dialogue avec l’EPM et de se retirer du cadre de concertation.

Jeudi 28 février, les forces de l’ordre ont arrêté 16 manifestants devant la Brigade d’investigation judiciaire. Lorsque les jeunes réclamaient la libération de Gaoussou Diallo alias Ras Dial, détenu suite à la diffusion d’une voix sonore accusant Chouala Bayaya Haidara de flagrant délit d’adultère, 8 pick-up de la gendarmerie, police et de la garde nationale sont venus encercler les manifestants. C’est dans ce contexte que les agents de sécurité ont procédé à l’interpellation de 16 manifestants.

24 heures après, 9 d’entre eux ont recouvré leur liberté. Mais les services judiciaires ont jugé nécessaire de garder 6 dont Badra Aliou Dembélé, Abdoulaye Coulibaly, Seydou Bah, Neifan Coulibaly, Issa Diallo, Mamadou Tambadou et Aboubacar Diawara. Les charges retenues contre eux sont incitation à la violence et trouble à l’ordre public.

Cette nouvelle a été accueillie avec beaucoup de stupéfaction par ses camarades politiques de la Cofop. Dans un communiqué publié, la Cofop exprime sa consternation face à la réaction du gouvernement qu’elle juge liberticide. Pour elle, IBK décrispe, le gouvernement crispe. Pendant que le président de la République joue à l’apaisement avec son frère cadet et non moins chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé, le gouvernement s’adonne à des arrestations arbitraires des voix discordantes. Un règlement de compte que la coalition ne digère pas.

Sans détour, elle condamne avec la dernière énergie ces actes inadmissibles et exige la libération immédiate et sans conditions du camarade Aliou Badra Dembélé et ses camarades.

Faute d’avoir gain de cause dans un bref délai, la Cofop menace de se retirer du processus de dialogue instauré avec l’EPM, mais aussi de se retirer du cadre de concertation. Selon plusieurs sources, la Cofop pourrait également appeler à des manifestations si elle n’obtient pas satisfaction.

Bréhima Sogoba

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