Les élections ? S’il y a un sujet qui, suscite autant d’enthousiasme que de réponses, il s’agit bien du choc politique se profilant à l’horizon pour le compte des législatives au Mali, dont le premier tour est fixé au 29 mars prochain. C’est dans ce cadre que le Ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a animé vendredi 14 février, une conférence de presse pour faire le point des préparatifs. L’on retiendra qu’à l’exception de quelques derniers réglages, « tout est fin prêt pour aller aux urnes », à en croire le Ministre de tutelle Boubacar Alpha Bah.
Le compte à rebours est lancé. La date du 29 mars approche à grands pas. Les préparatifs pour la bonne tenue des élections se poursuivent. C’est dans ce cadre que le Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Boubacar Apha Bah, a convié les hommes de médias pour faire le point de la situation.
Il avait à ses côtés, son homologue Yaya Sangaré, Ministre de la communication, porte-parole du gouvernement, son Secrétaire Général, M. Adama Sissouma, Général Siaka Sangaré, Délégué général aux élections, le président de la CENI, M. Amadou Bah.
Prêt pour les élections
D’entrée de jeu, le ministre s’est exprimé sur le respect du chronogramme. Ainsi, a-t-il balayé d’un revers de la main toute possibilité de report de l’élection des députés.
C’est la raison pour laque il a souligné que, « sur le plan matériel et financier, tout est fin prêt pour aller aux élections », a assuré, le Ministre.
Concernant la question sécuritaire, le ministre soutiendra effectivement que le Mali est en état de guerre. Mais le dialogue national Inclusif s’est tenu dans ce contexte de guerre, poursuit-il. Donc pour lui, cela ne saurait pas être un prétexte valable, aujourd’hui, pour ne pas organiser les élections.
« Nous sommes en guerre. On l’a dit depuis plus de deux ans et nous allons travailler dans ce contexte. Et ceux qui ont en charge d’assurer la sécurité ont pris des dispositions. Souvenez-vous, en 2013, on disait les mêmes termes déjà. On a dit, on va y aller et on s’en est sorti et on a mis l’État en marche. C’est dans cette même disposition que nous allons aux élections pour crédibiliser notre pays », a-t-il renchéri.
Bill répond à ses détracteurs
Toujours pour Bill (surnom du Ministre), les élections sont libres. Une manière pour lui de répondre sèchement aux critiques liées à la tenue des élections.
« Nous exécutons ici, une décision nationale. Ça été claire depuis le 22 décembre dernier et les dispositions ont été prises dans ce sens. Mais nul n’est obligé de participer à une élection. Quand on a réuni l’ensemble de la classe politique, personne n’a dit que je ne viendrai pas. Mais on n’obligera personne à venir. Tout ce qui compte dans la république ont décidé de participer », a-t-il répliqué.
Et les réfugiés ?
En ce qui concerne le cas des réfugiés, le ministre a indiqué qu’à l’état actuel des choses, les conditions ne permettront pas d’organiser les élections à leur niveau.
Pour le Secrétaire général du MADT, M. Agama Sissouma, il est important de préciser deux aspects. Il s’agit du contour même de l’organisation de cette élection et de faire succinctement l’état des lieux du chronogramme des élections.
S’agissant du contour de l’organisation de cette élection, il a rappelé que c’est la mise en œuvre de la résolution numéro 1 du DNI qui a soumis à la décision du président de la République, l’organisation dans les meilleurs délais l’élection législative dans la circonscription électorale actuelle. Cela avant le 2 mai 2020.
Cette résolution suppose l’élection des députés sur la base de circonscription électorale actuelle. Cela voudrait dire, il faut se référer à la loi fixe des circonscriptions électorales actuelles.
Pour le ministre, il est question en effet de, « la loi organique relative aux conditions d’élections du nombre de députés à l’Assemblée Nationale. Cette loi date de 2002 et à laquelle est annexée la liste des circonscriptions électorales du Mali. Ça fait 47 cercles, les 6 communes du district de Bamako », a-t-il martelé.
Donc, c’est aussi la loi électorale en vigueur avec laquelle il faut organiser l’élection des députés à l’AN. Donc il n’était pas envisageable d’organiser la relecture de ces lois qui doit se faire 6 mois avant les élections.
Les nouvelles régions
La deuxième chose soulignée par le Ségal est relative aux régions nouvelles qui ont été créées. Il faudra noter que ces régions ne seront pas prises en charge comme circonscription électorale.
« On ne connait pas les cercles qui constituent ces nouvelles régions, donc on ne peut pas organiser d’élections concernant ces cercles. Mais les citoyens vont voter dans leurs anciennes circonscriptions électorales », indique M. Sissouma.
Il a en outre affirmé que les régions de Ménaka et de Taoudéni ne peuvent pas être concernées du fait qu’il n’y a pas de liste électorale établie au niveau des communes desdites régions. « Nous n’avons pas de listes électorales du fait que les responsables administratifs en particulier les collèges transitoires au niveau de communes n’ont pas pu être mis en place dans ces deux régions. Et la particularité aussi de Taoudéni, c’est que même au niveau du cercle sur les six cercles de Taoudéni, il n’y a pas des autorités devant être désignées. Les circonscriptions électorales des régions de Taoudéni et de Ménaka sont effectives, mais on n’a pas de listes électorales. Donc dans ces régions, nous voterons comme si c’était avant la création de leurs régions », a-t-il précisé.
Par rapport aux circonscriptions électorales, toujours selon M. Sissouma, deux nouveaux cercles ont été crées dans la région de Kidal et dans la région de Gao, mais l’organisation administrative à l’intérieur comportant les communes n’a pas été encore créée.
Carte d’électeurs
Le dernier point évoqué par le Segal, c’est l’état succinct de mise en œuvre du chronogramme de l’élection des députés à l’Assemblée Nationale. Le dernier élément de ce chronogramme, c’est l’établissement de liste électorale. « La Délégation générale aux élections est en train de finaliser les listes électorales. Une fois les listes électorales finalisées, la carte d’électeurs va être imprimée. Mais avant, il est prévu que le fichier soit audité sous la responsabilité de la CENI », a-t-il conclu.
Quand au délégué général aux élections, il a donné des « chiffres provisoires » sur la base des documents reçus. Ainsi provisoirement, il ressort que le nombre d’électeurs est de 7 633 434 répartis dans 22 145 bureaux de vote crées également dans 12 400 centres.
Le Porte parole du gouvernement, Yaya Sangaré a surtout insisté sur le rôle des médias pour la réussite de cette échéance électorale.
Moussa Welé Diallo
L’Agora