Pour une des rares fois, la maison de la presse du Mali est en porte à faux avec la Haute Autorité de la communication (HAC). Après concertation de sa base, le Jeudi 11 avril 2024, la plus grande faîtière de la presse du Mali dit niet aux injonctions de l’organe régulateur des médias, notamment, à propos de la couverture des activités à caractère politique des partis et associations. Un nouveau front pour le gouvernement de transition ?
La presse malienne bientôt dans le lot des mécontents ? En tout cas, c’est ce qui présage la dernière évolution de l’actualité politique du pays.
Après une réunion de crise, suite au communiqué de la Haute autorité de la communication invitant l’ensemble de la presse malienne à ne plus couvrir toutes les activités à caractère politique aussi bien des partis politiques que des organisations de la société civile, la Maison de la presse du Mali dit niet. Elle ne va pas être indifférente face à cette énième restriction de la liberté de la presse au Mali.
« Après concertation des organisations faîtières, réunies ce jour Jeudi 11 avril 2024 à son siège, la Maison de la Presse rejette purement et simplement ce communiqué sans fondement juridique de la HAC » a-t-elle exposé sans ambiguïté. Aussi, invite-t-elle l’ensemble de la presse malienne à ne pas, non seulement, se soumettre ces injonctions de la HAC, mais aussi à rester debout, unie et mobilisée pour la défense du droit du citoyen à l’information.
Pour les organisations faîtières de la presse, cette décision « sans fondement juridique » n’entre nullement dans les prérogatives de la Haute autorité de la communication du Mali. Une situation qui intervient pendant le gouvernement de la transition fait face à une crise avec la quasi-totalité de la classe politique à propos du délai de la transition qui devait s’achever normalement, le 26 mars dernier, selon la charte de la transition et le chronogramme proposé à ‘ensemble de la communauté internationale.
Cette prise de position de la presse n’augure rien de bon pour la transition, plus particulièrement pour le processus du Dialogue direct inter-Maliens pour la paix et la réconciliation nationale en cours dont beaucoup de partis politiques ont déjà décliner leur participation après cette décision de suspension de leurs activités par le gouvernement.
Il faut noter que le Dialogue Inter-Maliens a été proposé récemment par le président de la transition, le Col. Assimi Goïta pour pouvoir réunir l’ensemble des Maliens autours de la paix et la réconciliation nationale près la fin de l’accord d’Alger. De ce fait, la réussite de ce nouveau processus est très capitale pour la stabilité, voire la survie de ce pays dont le peuple vit le martyr depuis plusieurs décennies.
Issa Djiguiba