La force multi-régionale africaine ne devrait atteindre sa pleine capacité de 5.000 hommes qu’en mars 2018. Ils viendront s’ajouter aux 12.000 hommes de la Minusma pour tenter de contrer la menace terroriste dans la bande sahélo-saharienne. Avec la force française Barkhane en appui technique et aérien, un centre de commandement installé à Savaré, une centaine de soldats du Mali, de la Mauritanie, du Burkina, du Niger et du Tchad, la force du G5 Sahel a effectué ses premières manœuvres. Un lancement officiel loin de marquer l’effectivité de cette force qui doit contrer les groupes terroristes comme le Mujao, AQMI ou encore Boko Haram.
Les Etats sahéliens et leurs partenaires ont-ils envoyé les chars avant les munitions ? En dépit de la promesse conditionnée des Etats-Unis de verser 60 millions de dollars, la sébile de financement du G5 Sahel est loin d’être remplie. Le financement de cette force multi-régionale africaine devrait d’ailleurs faire l’objet d’une levée de fonds, le 16 décembre prochain à Paris.
QG à Savaré, appui technique et aérien de Barkhane, effectif insuffisant
Pour autant, depuis son QG de Sévaré au centre du Mali, la force du G5 Sahel a déployé ses premières unités dans le cadre de sa première opération baptisée « Hawbi » à la frontière entre le Mali, le Burkina et le Niger. Pour le moment, cent hommes représentent les premiers soldats déployés sur le terrain sous la bannière du G5 Sahel.
Avec le renfort d’éléments de la force française Barkhane en appui à l’artillerie mais aussi au niveau aérien avec des drones, des hélicoptères et des chasseurs, ces premiers soldats des forces africaines constituent le premier contingent destiné à effectuer « une démonstration de force pour reprendre pied dans une zone délaissée par les Etats », avec pour objectif de limiter « la liberté de mouvement dont bénéficient plusieurs groupes armés depuis des mois », comme le détaille le lieutenant-colonel français Marc-Antoine.
Mais l’effectif déployé pour cette « démonstration de force »pour couvrir une partie de la zone du Sahel, à cheval sur la Mauritanie, le Mali, le Burkina, le Niger, le Tchad, où sévissent des groupes terroristes comme Boko Haram ou d’autres affiliés à Al Qaïda est insuffisant. Mais l’organisation de la Force G5 Sahel veut tout de même montrer ses muscles.
En quête de financements, le G5 Sahel veut compter 5.000 hommes dans ses rangs
D’ici à mars 2018, la force sous-régionale interafricaine devrait compter dans ses rangs quelque 5.000 militaires. Sous un commandement centralisé à Sevaré, assisté d’officiers de liaison des cinq pays, toute la difficulté sera de favoriser et d’assurer une bonne coordination et échange de renseignements fluide alors que les 5.000 hommes qui la composent seront répartis en sept bataillons distincts : deux sur les sols du Mali et du Niger et un seul par pays dans le Tchad, le Burkina Faso et la Mauritanie.
« L’enjeu ici, c’est que le Burkinabé comprenne qu’il a le même problème que le Malien et que le Malien comprenne qu’il a le même problème que le Nigérien. Le succès viendra de là », a fait savoir Arnaud Cervera, représentant de Barkhane à Gao.
En attendant de compléter les fonds nécessaires pour la financer, le budget de départ fixé à 423 millions d’euros, a été revu à la baisse à 240 millions qui restent eux-même au stade de promesse.
Pour l’heure, un « prototype » du G5 Sahel a été lancé contre des terroristes téméraires, opportunistes et surarmés. La réunion des donateurs à Paris le 16 décembre prochain, représente peut-être le dernier espoir d’atteindre la pleine puissance de cette force de cinq armées africaines et faire face à cette menace prégnante.