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Alioune Ifra N’diaye, promoteur de Wokloni TV : «Nous comptons faire revivre BlonBa»

Le projet de sa nouvelle chaîne de télévision, l’élection présidentielle de juillet prochain sont, entre autres, des questions que nous avons abordées avec le promoteur de l’ex-espace culturel «BlonBa». Lisez l’interview !alioune mamadou ifra ndiaye blonba

Le Prétoire : Pouvez-vous nous dire les raisons qui vous ont poussé à ouvrir une  chaîne de télévision?

Alioune Ifra N’diaye : C’est simple. C’est dans ce domaine que j’ai acquis un savoir-faire. C’est là que je me tromperai le moins. Et c’est là que je peux apporter de façon impartiale à la construction de mon pays. C’est la suite logique du développement d’une équipe que je dirige depuis plus de 10 ans. Nous avons été jusqu’ici le premier fournisseur de programmes  télé indépendants au Mali. Nos œuvres télévisuelles ont été des succès. Nos productions de spectacles vivants aussi partout dans le monde francophone. Nous avons, en matière d’éducation à la citoyenneté, développé une expertise que nous sollicitent d’autres pays africains. Une chaîne de télévision est l’outil idéal pour relayer ce savoir.

 

Le nom  « Wôklôni TV » fait penser à une chaîne de dessins animés. S’agit-il vraiment de cela?

Le Mali est encore un pays jeune. Notre corps social est en construction. Si on fait la métaphore avec le développement de l’enfant, le corps social malien  est à son étape d’apprentissage de la marche. La preuve, nous venons de trébucher. Quoi de plus normal d’avoir un conteur pour accompagner la construction de notre corps social. Ce conteur est une chaîne de télévision moderne. Utilisant des outils modernes tels les dessins animés, les spectacles de théâtres, les téléréalités, les divertissements,  etc.

Elle s’appelle «Wôklôni Télévision» en référence à ce personnage mythique des contes du Mandé. Elle se propose de prendre en charge les missions des mécanismes traditionnels de transmission des savoirs tels que les contes, les «maana», les récits initiatiques, les «koteba», etc. dans le Mali du 21ème siècle dont le modèle de société est la démocratie. Dans ce modèle de société, ce n’est pas par les armes qu’on prend le pouvoir. C’est par les urnes que le pouvoir est confié pour 5 ans. Dans ce Mali, ce n’est pas les fétiches qui règlent les différends, mais la justice. Dans ce Mali, ce n’est pas un verset coranique qui vous construirait une meilleure vie, mais la sueur de votre travail. Ce sont ces valeurs-là que Wôklôni Télévision va promouvoir dans notre corps social. D’où le nom Wôklôni.

 

Ce vaste projet nécessite un accompagnement tant sur le plan technique que financier. Avez-vous des partenaires?

Avec mon équipe et le soutien de la BDM, nous avons atteint le niveau de développement actuel. Nous venons d’ouvrir le capital. Plus de 200 citoyens maliens ont manifesté leur intention de prendre des actions. Nous comptons mobiliser le double.

 

Combien de personnes seront employées par cette nouvelle chaîne?

Nous négocions un partenariat avec le Cifap, un des plus grands centres de formation en audiovisuel de France, pour former 130 jeunes qui vont constituer les ressources humaines de la chaîne : ce serait une soixantaine de journalistes-reporters d’images, une dizaine de présentateurs, une trentaine de techniciens audiovisuels, une dizaine de  rédacteurs de documentalistes et d’archivistes et une dizaine de producteurs. Cette opération va durer 4 mois, jusqu’au mois de décembre. Les premières images de la chaîne sont prévues pour janvier 2014.

 

En tant qu’opérateur culturel, avez-vous d’autres projets à court ou à long terme en dehors de l’ouverture de «Wokloni TV»?

Nous comptons faire revivre BlonBa.

Pensez-vous que les élections peuvent se tenir aux dates indiquées? Si nous savons qu’à ce sujet, vous avez eu à adresser une lettre au président de l’ex-Cnrdre.

Les élections sont une nécessité. Le pouvoir actuel de transition, quelque soit sa bonne foi, ne peut éviter l’incertitude. Le Mali a besoin d’une tête pour les cinq ans à venir. A mon avis, ce pouvoir doit être une transition politique, sociologique, générationnelle et culturelle. Si nous regardons notre histoire, les ruptures violentes ne nous ont pas beaucoup aidés. Et malheureusement, les ressources humaines compétentes  et conscientes ne courent pas nos rues. Que les élections soient les plus honnêtes et les plus transparents possibles. C’est tout.

Propos recueillis par

 

Seydou Oumar N’DIAYE

Source: Le Prétoire

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