Le 17 juin 1987, l’équipe nationale du Mali, sous la houlette de Kidian Diallo, a livré un match amical contre le Sporting Lisbonne à Bamako. La rencontre a tourné à l’avantage du club portugais, large vainqueur 4-1. Les quatre buts des visiteurs ont été marqués par Oceano Cruz (16è min), Cadorin Serge (35è min), Manuel Fernandes (77è min) et Petrous Houtman (84è min) alors que Seydou Diarra «Platini» a sauvé l’honneur pour les Aigles. 33 ans après cette belle rencontre qui a permis à deux joueurs maliens, Abdoulaye Kaloga et Amadou Pathé Diallo d’avoir des contrats au Portugal, nous avons recueillis les témoignages de deux acteurs, à savoir l’ancien milieu de terrain des Aigles, Amadou Pathé Diallo et l’ancien gardien de but Ousmane Farota. «Ce match contre le Sporting Lisbonne, si j’ai une bonne mémoire était notre deuxième rencontre face à un club européen après celui contre Angers pensionnaire à l’époque de la deuxième division française.
La confrontation contre Sporting Lisbonne a été une rencontre d’un très bon niveau, se souvient le gardien Ousmane Farota. Bien que nous avons été battus 4-1 par les Portugais, l’équipe s’est bien comportée dans l’ensemble. Ce jour, deux joueurs ont tapé dans l’œil des visiteurs, à savoir Abdoulaye Kaloga et Amadou Pathé Diallo. Ainsi, quelques semaines après la rencontre, ils (Kaloga et Pathé Diallo, ndlr) ont eu des contrats au Portugal».
L’ancien international ajoutera : «J’ai également fait un bon match. La preuve, après la rencontre, j’ai été félicité par mes coéquipiers, mais aussi par les attaquants du Sporting Lisbonne. Nous avons beaucoup appris à travers ce match. Nous avions en face l’une des meilleures équipes européennes à l’époque. La maîtrise collective et la rapidité du jeu des Portugais nous ont émerveillé. Ils faisaient bien circuler le ballon, bref, il n’y avait pas photo entre les deux équipes. Nous avons été dominés sur tous les plans et notre objectif était de limiter les dégâts».
Amadou Pathé Diallo qui a été l’un des meilleurs joueurs côté malien, abonde dans le même sens que le gardien Ousmane Farota. «Le Sporting Lisbonne était venu en Afrique pour un tournoi en Mauritanie et au Sénégal. Le Mali venait de participer à la coupe Cabral à Conakry (1987) et j’ai été l’un des joueurs les plus en vue du tournoi.
À la fin de la coupe Cabral, le journaliste Hédi Hamel a fait un article sur moi que les Portugais ont vu et qui les a poussés à demander un match amical contre les Aigles. C’est comme ça que le Sporting Lisbonne est venu à Bamako, mais je dois préciser que mon aîné Salif Keïta dit Domingo avait joué au club en y laissant un grand souvenir. à leur arrivée au Mali, les dirigeants du club ont demandé à me rencontrer. Le sélectionneur Kidian Diallo m’a alors expliqué que le Sporting Lisbonne est venu pour moi», a indiqué Amadou Pathé Diallo.
L’ancien international malien renchérira : le jour du match, j’avais un gros orteil gauche, j’étais blessé, mais les dirigeants portugais ont insisté auprès de Kidian Diallo pour que je joue, ce qui a été fait. Je me rappelle encore, j’ai joué ce jour avec les crampons du gardien Ousmane Farota qui chaussait le numéro 44 alors que ma pointure normale était plus petite. Après le match, les dirigeants du Sporting ont demandé à partir avec Abdoulaye Kaloga et moi, ce qui n’étais pas possible sans l’accord de nos clubs respectifs.
Lucido Ribéro, un dirigeant du Sporting est venu me voir à la maison pour discuter avec ma famille.
Quelques semaines plus tard, le transfert a eu lieu et Lucido Ribéro est devenu, par la suite mon agent». Parlant du match proprement dit, Amadou Pathé Diallo dira que c’était à l’époque un privilège, voire une fierté pour une sélection africaine de se frotter aux Portugais. «La rencontre s’est bien déroulée et la satisfaction fut totale des deux côtés. Nous nous étions contents d’avoir affronté l’une des meilleures équipes européennes de l’époque et eux aussi ont obtenu ce qu’ils étaient venus chercher au Mali, c’est-à-dire, notre recrutement par le club», a confié celui que les supporters appellent familièrement Vieux Diallo.
Boubacar THIERO
Source : L’ESSOR