Dans le cadre de la dissémination des résultats de quatre études de cas conduites dans le cadre de l’initiative “Collective Resolution to Enhance Accountability and Transparency in Emergencies (CREATE)” (Programme pour le renforcement de l’intégrité dans l’aide humanitaire) menées par Transparency International (TI) en partenariat avec le Groupe URD et Humanitarian Outcomes, s’est tenu, hier mercredi, un atelier d’échange, auquel ont pris part différents invités du monde de la justice, des ONG, des associations de défense des droits de l’homme, dans un hôtel de la place.
Partenaire à part entière du Programme, les mots de bienvenue ont été prononcés par le Dr Abdoulaye SALL, président du Cercle de réflexion et d’information pour la consolidation de la démocratie au Mali (CRI-2002), ancien ministre chargé des Relations avec les Institutions.
Il a rappelé le contexte de forte crise politique de 1997 où le COPPO avait boycotté les élections, un contexte dans lequel est née l’Association, dont les efforts sont tendus vers la consolidation de la démocratie.
Parlant du sujet à l’ordre du jour, il a souligné que le cas de notre pays est spécifique comparativement aux autres pays sujets de l’étude, à savoir l’Afghanistan, la Guinée, Somalie et le Liban. Il justifie cette spécificité, non seulement par le fait que le Mali a connu une crise majeure, mais également qu’il a signé un Accord pour la paix (impliquant un processus pour y parvenir) et non un accord de paix (qui ferait la paix comme par un coup de baguette magique).
Pour le Dr SALL, l’atelier se veut éclaireur sur le Titre V de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, intitulé : ‘’réconciliation, justice et questions humanitaires’’
À la suite de l’invité, Chantal Uwimana (TI) a fait savoir que c’est après le Tsunami de 2005 que Transparency International a commencé à s’intéresser aux questions humanitaires, ayant pris conscience que ce n’est pas en pleine crise qu’il faut parler de transparence, mais qu’il faut prévenir et atténuer la corruption. C’est pourquoi elle juge nécessaire de renforcer les systèmes de redevabilité et d’intégrité dans l’aide humanitaire.
Ndongo Kebe MANE (Forum Civil Sénégal), lui, a présenté le Projet CREATE qui est une nouvelle initiative mondiale coordonnée par Transparency International Kenya. Il met à contribution les forces et le savoir-faire de TI dans le but de veiller à ce que les ressources d’aide humanitaire soient employées efficacement et aux fins voulues. Il progressera dans ce sens en améliorant la transparence et la responsabilité dans la mise en œuvre des opérations humanitaires aux niveaux institutionnel, stratégique et opérationnel.
L’atelier a été ponctué de discussions sur les actions existantes et futures pour améliorer l’intégrité et la responsabilisation dans les opérations humanitaires dans la région. Ce, en prenant en compte du cas du Mali, à travers les questions suivantes : quelles sont les recommandations utilisables ? Quelles sont les opportunités ? Quelles sont les contraintes ? Comment faire face aux contraintes et capitaliser sur les opportunités ? Quelles recommandations prioriser ?
Il faut rappeler que l’objectif des études était de produire une analyse basée sur les résultats tangibles des risques pour l’intégrité de l’aide, en particulier les risques de corruption, ainsi que les mesures de prévention et d’atténuation, en ce qui concerne la mise en œuvre de l’aide humanitaire dans quatre contextes humanitaires complexes : Afghanistan ; la réponse à l’épidémie Ebola en Guinée ; Somalie du Sud ; et les opérations pour aider les réfugiés syriens au Liban.
Par Bertin DAKOUO
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