Un Sud-Africain affirme avoir été abusé pendant 5 ans dans les années 1980 par un prêtre jésuite britannique à Johannesburg. Il parle publiquement 27 ans après les faits, et surtout après avoir échoué à mettre en cause la culpabilité du prêtre et la complicité de l’Église à plusieurs reprises. Jeune activiste anti-apartheid, William Segodisho a 13 ans lorsqu’il arrive à Johannesburg en 1985.
Enfant de la rue, il rencontre un prêtre britannique. Devant son manque de ressources, le prêtre aurait abusé du jeune homme mentalement et physiquement pendant 5 ans. « Je sentais que je n’avais plus de prises sur les choses. Je me suis résigné à accepter mon sort. En échange, il me donnait de l’argent pour ma famille, et il m’a appris à conduire. J’ai fini par accepter d’être utilisé comme ça. Parfois, on dit qu’on fait un pacte avec le diable. Là, c’est au sens propre du terme. » William Segodisho a longtemps tenté de faire éclater la vérité en interne. Sans succès, hormis qu’il a obtenu la réaffectation du prêtre à l’étranger. Mais la loi sur le délai de prescription a récemment changé en Afrique du Sud, ce qui permet à William de porter plainte. Un témoignage public qui devrait en amener beaucoup d’autres selon Rees Mann, d’une ONG de protection des enfants face aux abus sexuels : « Il est très important que l’Autorité des poursuites sud-africaines demande à l’Église d’ouvrir toutes ses archives. On sait par expérience dans d’autres pays dans le monde, que lorsque l’on a accès à ces documents, c’est une avalanche de scandales. » L’Église catholique sud-africaine assure n’avoir jamais entendu parler de cette affaire jusqu’à maintenant, et promet qu’elle va ouvrir une enquête en interne.
RFI