Actuellement, l’Imam Mahmoud Dicko, en provenance de l’Arabie Saoudite, est en «visite officielle» en Algérie où il a été reçu en audience en Homme d’Etat par le président Abdelmadjid Tebboune. Qui lui a déroulé le tapis rouge. Au même moment, des membres du Gatia (proches de Bamako), dont un membre du Cnt, séjournent également en Algérie. Les leaders terroristes et ceux proches de Bamako sont en pourparlers inter-maliens pour la paix et la réconciliation, selon un communiqué officiel du gouvernement algérien.
Le hic est que tout cela est mené sans que Bamako n’en soit informé. Mépris ? Que vise Alger en se donnant tant de mal sans avoir été mandaté par Bamako? Sans être dans les secrets des dieux, une chose paraît évidente : Alger n’apprécie pas l’attitude souverainiste de Bamako déterminée à exercer son autorité sur l’ensemble du territoire, y compris dans sa partie septentrionale, sans avoir à se plier à un quelconque diktat extérieur.
Ainsi, lors des dernières festivités commémorant l’indépendance de l’Algérie, en lieu et place des autorités maliennes, c’est l’imam Dicko qui était «officiellement» invité. La reconquête de Kidal et de l’ensemble des localités du nord par les FAMA a irrité Alger à tel point qu’il ne dissimule plus ses soutiens aux ennemis avérés de la République du Mali.
Suite à ces nombreux actes inamicaux posés par les autorités algériennes, sous le couvert d’un prétendu processus de paix, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, a été contraint de convoquer, mercredi dernier, l’ambassadeur d’Algérie au Mali, El Haoues Riache, pour élever une vive protestation de son gouvernement. Comme la réponse du Berger à la Bergère, son homologue algérien a fait le même geste à l’endroit de l’ambassadeur du Mali en Algérie, Mahamane Amadou Maiga. Comme si cela ne suffisait, Alger a rappelé son ambassadeur du Mali pour consultation. Et en guise de réciprocité, Bamako a fait de même. Alors, s’achemine-t-on vers la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays voisins partageant une frontière longue de 1300 km ?
Manifestement le torchon est en train de brûler entre les deux pays. En s’ingérant dans les affaires intérieures du Mali et en protégeant les GAT qui combattent l’Etat du Mali, les autorités algériennes ont fourni à leurs homologues maliens les ingrédients d’une rupture diplomatique. En somme, Alger n’est plus digne de piloter une quelconque médiation inter-malienne. Bamako doit donc en tirer les conséquences !
Gaoussou Madani Traoré