Né le 08 Janvier 1926 à Bamako, Oumar Sy à l’état civil, commence à taper dans la balle ronde dans son quartier de Bagadadji où il est remarqué par les recruteurs de la Jeanne d’Arc, qui lui font signer sa première licence durant la décennie 40. Joueur talentueux, ses coéquipiers lui donnent le surnom de “ben” en référence à Larbi Ben Barek qui à la même époque défrayait la chronique en hexagone. Vainqueur de plusieurs coupes du Soudan Français, il remporte la coupe AOF en 1953 et 1956. Peu après, il prend sa retraite et s’installe sur le banc de touche.
En 1960, suite à la fusion entre la Jeanne d’Arc et l’espérance de Médine, le Stade malien voit le jour. La barre technique du club est confiée à Ben Oumar Sy et Charles Jondot, tous issus de la Jeanne d’Arc. Avec les blancs de Bamako, il remporte la première coupe du Mali en 1961 et atteint la finale de la première coupe d’Afrique des clubs champions en 1965 ( perdue face à l’oryx de Douala de Mbappé Leppé). Parallèlement, il est aussi nommé coach de l’équipe nationale (appelée à l’époque la sélection) au lendemain de l’indépendance. C’est à ce titre que le regretté Cheick Kouyaté l’envoie en 1962 au Chili pour l’affiliation provisoire du Mali à la FIFA. Il tombe amoureux du jeu brésilien durant la coupe du monde et l’importe dans les équipes dont il a la charge. Finaliste de la coupe Nkrumah en 1963 face au Ghana et finaliste des jeux africains de Brazzaville en 1965, il quitte ce poste à la fin des années 60, pour se consacrer à la direction technique nationale, au stade malien de Bamako et à son emploi à la régie des chemins de fer. Adepte du beau jeu, il met en place au niveau de son club, une équipe de jeunes en vue d’assurer la relève. Cette équipe nommée “jardin d’enfants” arrive à maturité au début des années 70. Le 21 Mars 1971, il déclare ceci à la fin du match Jarraf de Dakar-Stade malien de Bamako perdu 0-3 par son team à Dakar : “Remonter trois buts, ce n’est pas la mer a boire”. En effet, huit ans plutôt avec la sélection, il avait réussi à remonter les 3 buts de l’aller pour battre le Sénégal 4-0 à Bamako (dans le cadre des éliminatoires des premiers jeux africains). Ce 28 Mars 1971, il bat le Jarraf 4-0 (grâce à un triplé de Lamine Traoré Jules et un but D’Aboubacar Falké). En 1975, il met fin à ses fonctions d’entraîneur des blancs, suite à une succession d’événements qui ont réduit à néant son travail de formation. En effet, le décès tragique de Mamadou Traoré Bardon le 06 Avril 1973 et le départ vers l’Europe de plus d’une demi douzaine de l’effectif en 1974, l’ont poussé à abandonner son poste. Malgré tout il reste au contact du football et n’hésite pas à donner son avis, lorsqu’il voit son club de cœur jouer de la plus mauvaise des manières ( inimaginable pour cet adepte du beau jeu). Avec l’âge, il est de moins en moins fréquent en tribunes, mais son salon ne désemplit pas. Après chaque match, des passionnés viennent lui faire des compte rendus de matchs. Le 25 Août 2001, il rend l’âme à l’âge de 75 ans. Il est porté en terre le lendemain, soit le jour où le Stade Malien remporte sa 16ème coupe du Mali aux dépens du Mamahira de Kati à Koulikoro. Depuis, le premier lycée sportif du Mali porte son nom, tout comme la super coupe (marquant le début de saison entre le champion sortant et le vainqueur de la coupe du Mali), afin que nul n’oublie cet homme qui avait comme crédo la formation, bien avant la réforme “Boulogne”. Dors en paix coach. A Dieu nous appartenons et à lui nous retournons.
Source: Koulouba.com