La Direction nationale de la Protection de l’Enfant et de la Famille a tenu du 7 au 8 octobre un atelier de réflexion pour la prise en compte des questions de la protection des droits des enfants dans l’Accord pour la paix au Mali. Il s’agit d’une des recommandations de l’Étude du ministère de la Promotion de la femme et de l’enfant réalisée en 2016.
L’atelier qui a été organisé en collaboration avec la MINUSMA, Save The Children, l’UNICEF, a eu lieu au Grand Hôtel de Bamako, avec la participation des services techniques de l’État, des organisations et associations de défense des droits de l’enfant, le Parlement des enfants du Mali, des représentants du Système des Nations unies, des ONG.
L’objectif dudit atelier de deux jours est d’échanger sur le degré de prise en compte de la problématique enfant dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix ; d’amender et de valider une feuille de route pour la promotion de la prise en compte effective de la problématique enfant dans le processus de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Il intervient dans un contexte où le débat est lancé sur la relecture de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale. Pour IBK, l’Accord n’est ni le Coran ni la Bible pour exprimer son avis favorable à la relecture de certaines dispositions de ce document de recherche de la paix. Des organisations de la société civile, en collaboration avec les acteurs des services de l’État, saisissent cette opportunité pour remettre sur la table l’intégration de la protection des droits des enfants.
« Depuis longtemps nous avons souhaité la relecture de l’Accord pour y insérer des questions du respect des droits des enfants. Nous souhaitons que le Comité de suivi de l’Accord (CSA) parle également des questions des enfants qui sont des victimes directes de la situation », a déclaré un participant à la rencontre. Selon lui, si le Président en parle, c’est donc le moment d’amplifier le plaidoyer en faveur des enfants. « Il faut focaliser aussi l’attention sur le droit des enfants. Il faut imposer l’agenda social », a-t-il ajouté.
Le constat de la non-prise en compte de la dimension de la protection des droits des enfants et de leur bien-être a été fait par une étude commanditée par le ministère de la Promotion de la femme et de l’enfant, avec le soutien de la MINUSMA. Cette étude réalisée en 2016 sous le thème « Protection Enfant » ressort plusieurs violations des droits des enfants qui sont peu, voire pas du tout, abordées, a précisé le chef de division Enfant du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la famille, Harouna SAMAKE. Fidèle au résultat de l’étude, il confirme qu’à peine les droits des enfants sont traités par l’Accord. Et, pourtant les enfants sont victimes de la situation. Ils sont notamment recrutés dans les groupes armés comme des soldats.
La représentante du Parlement des enfants, de son côté, estime également qu’il faut revoir des dispositions de l’Accord, tout en intégrant la protection des droits des enfants. Pour elle, la paix et la sécurité du pays ne peuvent pas se dessiner sans les questions des enfants.
À l’issue de l’atelier, les participants ont adopté une feuille de route annuelle de plaidoyer, de sensibilisation et de renforcement de capacités de certains acteurs. Dans les jours à venir, des rencontres de plaidoyers seront programmées avec notamment le Médiateur de la République, le Haut représentant du Président de la République pour la mise en œuvre de l’Accord…
Par Sikou BAH
Source : Info-Matin